Allard

La femme de paille

1864

Réalisé par Basil Dearden (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Woman of straw – en VO dans le texte SVP – signée par Allard, inspire la classe et l’élégance même, attisées par les flammes de la passion naissante dans la paille.

Quel très belle idée de composition de l’affichiste de sublimer en couleurs la magnifique star féminine du film, l’italienne Gina Lollobrigida, au contact du non moins élégant Sean Connery, incarné dans un décor portuaire baigné comme lui d’une lumière bleutée du plus bel effet maritime.

La couleur de la peau de la belle est rehaussée par la teinte rouge framboise de sa superbe robe de soirée, décolletée à souhait, qui rappelle l’incandescence des flammèches d’un feu débutant à partir du titre jaune paille du film.

Au deuxième plan, se fondant dans le décor de façon quasi fantastique, le beau Sean Connery se penche délicieusement pour embrasser l’actrice sur la joue comme subjugué par sa beauté. Son attitude, trahie par la fermeture de ses yeux, inspire la séduction et rappelle au spectateur, d’autres personnages incarnés récemment par l’acteur comme celui d’un agent secret en smoking et papillon noir amateur de champagne et de belles femmes ;-).

La baie et son port représentés en fond seront le théâtre de ce thriller qui s’annonce torride, où évolueront les personnages interprétés par Ralph Richardson, Alexander Knox, Johnny Sekka et Laurence Hardy entres autres.

Histoires extraordinaires

1920

Réalisé par Federico Fellini, Louis Malle et Roger Vadim (1968). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Histoires extraordinaires, magnifique et haute en couleurs, est signée par Allard dans son style propre si reconnaissable.

Cette affiche se construit autour du titre du film et de la référence à Edgar Allan Poe, inclus dans un cartouche central aux contours évanescents de style art nouveau.

Sur une colonne centrale sur fond clair, la distribution des acteurs, les réalisateurs puis les autres mentions cinématographiques, induisent une limite imaginaire entre les personnages joués par Brigitte Bardot, Alain Delon et Terence Stamp représentés sur la gauche et celui interprété par Jane Fonda isolé dans la partie droite.

L’arrière plan de l’affiche très coloré et peint en matière brute, est torturé et agressif par l’utilisation bien à propos de rouges vifs, de jaunes or ainsi que de bleus profonds qui donnent une impression visuelle forte. La richesse des toilettes de ces dames ainsi que la beauté des acteurs, apportent une esthétique tout à fait remarquable à cette représentation intrigante et pleine d’attraits qui invite le spectateur à pousser les portes du cinéma.

Françoise Prevost, James Robertson Justice, Peter Fonda, Carla Marlier, Philippe Lemaire et Serge Marquand sont aussi crédités sur cette affiche, tout aussi extraordinaire que les histoires qui y seront contées.

Courte-tête

1457

Réalisé par Norbert Carbonnaux (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche 4 panneaux de ce film est signée par le même affichiste que la simple panneau : Allard.

La composition de cette affiche géante est très proche de la grande affiche et on retrouve des différences en particulier sur des détails du dessin.

Tout d’abord deux visages sont ajoutés au groupe de compétiteurs sur la droite, ceux de Micheline Dax et Darry Cowl qui succèdent aux portraits de Fernand Gravey, Jean Richard, Jacques Duby et Louis de Funès.

Le dessin de la statue avec la corne d’abondance est dessiné en blanc ce qui reprend les contours du personnage mais diffère sur les couleurs de remplissage. La foule derrière les barrières est elle aussi dessinée plus finement.

Le panneau rouge est identique mais le panneau des gagnants présente une différence notable matérialisée par l’ajout des mots « avec » et « et » entre les trois derniers acteurs.

Enfin, si la mention « Grand prix du rire » qui fait une fois de plus référence au monde des courses hippiques, il n’en est pas de même avec le titre Courte-tête qui est écrit de pleins et de déliés en noir sur l’affiche quatre panneaux, alors qu’il est en majuscule en rouge sur fond blanc dans la grande affiche.

Courte-tête

1874

Réalisé par Norbert Carbonnaux (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche hippique du film Courte-tête est signée par Allard.

La thématique de la course de chevaux est aussi bien au cœur de la composition que dans le choix des couleurs et des symboles représentés.

Tout d’abord, les quatre visages des acteurs sont dessinés avec un effet de mouvement, qui les fait ressembler à des chevaux qui avancent leur têtes pour franchir en premier la ligne d’arrivée. Ces compétiteurs courent après une jeune femme de couleur blanche-statue, montée sur un piédestal en forme de roue ailée, qui sème derrière elle des billets de banque qui s’échappent d’une corne d’abondance. Ce symbole est bien sûr la compétition qui nait de l’appât du gain matérialisé par l’argent, but des quatre joueurs.

L’arrière plan est occupé par les supporters et parieurs de la course, qui se pressent derrière les barrières qui les séparent de la piste de couleur verte gazon. Un panneau signalétique rouge matérialise la ligne d’arrivée de l’évènement au pied d’un grand panneau d’affichage qui annonce les gagnants devenus sur cette affiche de film, les acteurs principaux :

  • Fernand Gravey
  • Micheline Dax
  • Jean Richard
  • Jacques Duby
  • Darry Cowl
  • Louis de Funès

Les tambours de la guerre

Réalisé par Reginald Le Borg (1957). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Les tambours de la guerre résonnent sur cette affiche signée par Allard, et annoncent en couleurs vives, de belles scènes d’action à découvrir dans ce Western.

Au premier plan, un tambour fait en peaux, est troué par une flèche. Un indien en position de combat, une hache à la main, le surplombe en criant. Derrière lui, des volutes rouges immenses se dressent vers le ciel et représentent les flammes de la guerre attisées par des cavaliers indiens chargeant avec lances et fusils sur leurs ennemis. Un indien mort est étendu, transpercé par une flèche sur le sol derrière un de ses compagnons entrain de tirer à l’arc. On en déduit assez facilement que la bataille se livre entre deux tribus indiennes munies de leurs armes traditionnelles.

Un belle femme brune est assise au premier plan en robe bleue. Ce personnage joue certainement un rôle assez important dans l’histoire pour être représenté sur l’affiche à côté du casting du film, composé de Lex Barker, Joan Taylor et Ben Johnson.

Frankenstein contre l’homme invisible

Réalisé par Howard W. Koch (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette à la phrase d’accroche : Un monstre de demain, est signée Allard. La composition bien que contenant peu d’éléments, est très évocatrice du sentiment d’effroi que l’on va ressentir en poussant les portes du cinéma.

Tout d’abord, le fond est coloré d’un noir profond, percé en son milieu par une trouée bleutée et froide. Le personnage féminin, toujours dans son rôle de victime innocente vêtue d’une robe légère blanche, va tomber entre les mains d’un bourreau monstrueux qui est hors plan.

La créature de Frankenstein, que l’on reconnait par ses agrafes suturées dans la peau et le boulon fixée dans le poignet, est simplement représentée par son bras qui s’avance vers sa proie, de façon menaçante. Les ongles pointus et la position des doigts ne présagent rien de bon pour l’héroïne 😉

Enfin, la taille du bras de la créature est bien supérieure à celle de la victime. Cela nous amène à deux réflexions :

  • Soit, la créature est immense et le bras va bientôt enlever l’actrice grâce à ses griffes acérées : cette situation peut rappeler une scène mythique du cinéma fantastique lorsque le Kong de 1933 tient dans sa main la jeune femme sacrifiée et toute à sa merci.
  • Soit, la composition et les perspectives de l’affichette sont déterminées par la position arrière du point de vue du spectateur.

Les polices en blanc, en bleu et en rouge annoncent outre le titre, le casting composé de Boris Karloff, Tom Duggan, Jana Lund, Don ‘Red’ Barry et Charlotte Austin.

La déesse du feu

Réalisé par Robert Day (1965). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Allard signe cette superbe affiche en soignant tout particulièrement les couleurs et la composition.

En effet, le premier plan est occupé sur la droite, par le buste de la sublime Ursulla Andress vêtue d’une coiffe de plumes jaunes et d’une robe marron-rouge au décolleté généreux.

Au second plan, une scène de bataille aux sabres voit s’affronter des fantassins et des cavaliers à dos de chameaux. Ces deux premiers plans sont nimbés d’un rouge vif qui symbolise aussi bien la passion autour du personnage féminin que la couleur du sang  répandu lors du combat à l’arme blanche.

Une pyramide surplombée d’un visage colossal inquiétant en fond, domine le second plan avec l’expression des visages des statues de l’île de Pâques.

La typographie très réussie du titre renforce par des flammes, l’ambiance incandescente de l’affiche. Autour de la déesse, Peter Cushing, Christopher Lee, Bernard Cribbins, John Richardson, André Morell et Rosenda Monteros dansent l’incantation de la divinité aux yeux bleus 😉