1958

Le cauchemar de Dracula

J1283

Réalisé par Terence Fisher (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche belge d’origine du Cauchemar de Dracula est une excellente illustration (non signée) du film mythique de la Hammer.

En effet, la première richesse de cette affiche réside dans l’éclat vif de ses couleurs. La palette des coloris utilisés, apporte une ambiance dynamique et extravagante qui sous-tend les excès et les horreurs que vont infliger ou subir les personnages impliqués dans cette extraordinaire histoire. Pour illustrer une des symboliques fortes représentée dans cette affiche, il suffit de s’attarder sur l’utilisation du rouge :

  • dans le titre sous forme de police de caractères qui perle en gouttelettes de sang
  • sur les pommettes de Jonathan, interprété par John Van Eyssen, comme pour opposer ce signe de vigueur et de bonne santé du personnage avec l’univers morbide qui l’entoure
  • sur les lèvres de la femme vampire, jouée par Valerie Gaunt, étendue dans le cercueil au premier plan et représentée dans la scène de mise à mort éternelle
  • certains reflets à l’intérieur du cercueil sont rouges et symbolisent l’omniprésence du fluide vital jusque dans la demeure de la mort
  • enfin sur les lèvres de Dracula représenté sous sa forme bestiale indéfinie, qui n’apparait d’ailleurs pas un seul instant dans le film sous cette apparence

Outre les canines et la cape du prince des ténèbres, les autres symboles forts qui suscitent l’association immédiate dans l’esprit du spectateur de ce film avec le mythique personnage Dracula, sont représentés dans différents plans comme le marteau et le pieu dans la première scène, les chauves-souris dans le ciel et le terrifiant château du comte en plein milieu de la composition, rappelant la place centrale de l’antre du mal dans le récit.

Cette représentation de Dracula ne permet pas de reconnaitre le grand acteur Christopher Lee mais cite l’immense Peter Cushing, qui s’ajoute à la distribution composée notamment de Michael Gough et Melissa Stribling, de ce film classique du cinéma fantastique.

Le cauchemar de Dracula

J1282

Réalisé par Terence Fisher (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche mexicaine du cauchemar de Dracula, non signée, est intitulée tout simplement en espagnol, Dracula.

Le format panoramique de cette affiche permet d’incorporer une photo d’exploitation en noir et blanc du film dans la partie gauche, encadrée et numérotée 6820. Il y a fort à parier que cette affiche doit avoir autant de visuels que de photos d’exploitation du tournage disponibles pour la promotion du film. La photo serait ainsi le seul élément variable de la composition pour les différentes versions.

Le reste de l’espace de l’affiche est occupé par des dessins et les crédits manuscrits du film. Dans la partie supérieure, le titre écrit en police dégoulinante rouge sang, occupe la majorité de la ligne et attire l’attention du spectateur. La pénombre présente à gauche permet de placer une phrase d’accroche en blanc sur fond noir. La zone blanche qui constitue le fond du titre, permet aussi de faire se détacher graphiquement une autre accroche textuelle en haut à droite ainsi que les chauves-souris traditionnelles de l’univers, qui volent de façon impérieuse et inquiétante dans le ciel, en direction du spectateur.

Le prince des ténèbres est bien évidemment à droite, représenté symboliquement avec des yeux en amande bien trop grands par rapport aux petites pupilles pour être innocents et des canines bien trop longues pour être inoffensives. Derrière lui se dresse sous la pâle lueur lunaire, son terrifiant château, repère du mal absolu, dont on aperçoit les imposantes tours de défense.

Enfin la jeune femme bientôt victime si rien est fait rapidement 😉 , est étendue sur le sol en bas à droite, dessinée en noir et blanc à partir de la même source qui est représentée en couleur dans l’affichette française. A sa droite, est citée la distribution du film dont Peter Cushing, Christopher Lee, Michael Gough et Melissa Stribling, ainsi que le scénariste Jimmy Sangster et la référence au roman éponyme de l’écrivain Bram Stoker.

Bonjour tristesse

J1220

Réalisé par Otto Preminger (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de Bonjour tristesse signée par Kerfyser est à l’image de son titre, énigmatique et troublante.

En effet, que dire de la première impression qui vient au spectateur qui découvre le dessin de deux corps entrelacés au niveau de la chevelure du portrait principal de la composition. Ce visage de jeune femme, éclairé avec une lumière jaune douceâtre, semble transpercé tel un rideau, un fond noir intense et ainsi offrir un contraste saisissant de lumières et de couleurs, entre les éléments de cette peinture douce amère.

Le regard de l’actrice à moitié masqué dans l’ombre de l’éclairage, parait se perdre inquiet dans le lointain, à la recherche de réponse qu’elle ne trouvera peut-être pas. Ces interrogations sont symbolisées par le dessin supérieur qui se place au niveau du cerveau de la jeune femme et qui peut ressembler à un chapeau au premier abord. Mais en observant mieux, on distingue clairement un ciel bleu, deux paires de jambes nues d’un couple que l’on devine homme et femme, sur une plage avec au loin les couleurs blanches caractéristiques des vagues dans l’océan. La partie rouge à franges à gauche que l’on a pris au premier coup d’œil pour un chapeau, apparait maintenant comme un parasol derrière lequel se cache les amoureux des regards indiscrets. Ce procédé narrative avec ces éléments cachés dans cette peinture, fait évidemment penser aux énigmes enfermées dans les images traditionnelles d’Épinal.

L’histoire de ce film sera-t-il lui aussi plein de sentiments cachés et mystérieux qui guettent dans l’ombre afin de tourmenter Deborah Kerr, David Niven, Jean Seberg, Mylène Demongeot, Geoffrey Horne, Walter Chiari et Juliette Gréco.