1964

La femme de paille

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Réalisé par Basil Dearden (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Woman of straw – en VO dans le texte SVP – signée par Allard, inspire la classe et l’élégance même, attisées par les flammes de la passion naissante dans la paille.

Quel très belle idée de composition de l’affichiste de sublimer en couleurs la magnifique star féminine du film, l’italienne Gina Lollobrigida, au contact du non moins élégant Sean Connery, incarné dans un décor portuaire baigné comme lui d’une lumière bleutée du plus bel effet maritime.

La couleur de la peau de la belle est rehaussée par la teinte rouge framboise de sa superbe robe de soirée, décolletée à souhait, qui rappelle l’incandescence des flammèches d’un feu débutant à partir du titre jaune paille du film.

Au deuxième plan, se fondant dans le décor de façon quasi fantastique, le beau Sean Connery se penche délicieusement pour embrasser l’actrice sur la joue comme subjugué par sa beauté. Son attitude, trahie par la fermeture de ses yeux, inspire la séduction et rappelle au spectateur, d’autres personnages incarnés récemment par l’acteur comme celui d’un agent secret en smoking et papillon noir amateur de champagne et de belles femmes ;-).

La baie et son port représentés en fond seront le théâtre de ce thriller qui s’annonce torride, où évolueront les personnages interprétés par Ralph Richardson, Alexander Knox, Johnny Sekka et Laurence Hardy entres autres.

Les drakkars

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Réalisé par Jack Cardiff (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Les vikings passent à l’attaque, sur cette affiche française signée par Kerfyser, du film Les drakkars.

Le grand format et le petit format de l’affiche sont très proches sur le plan de la composition. En effet ces deux visuels partagent le même élément principal, le drakkar amiral de la flotte, dont la coque forme de façon originale, le titre du film. Il est intéressant de trouver les différences – qui ne sont pas toujours des détails – entre les deux dessins. On note par exemple les couleurs des rayures de la voilure, le symbole sur la voile absent dans ce visuel, le haut du mat et le drapeau, la proue et la poupe ainsi que la finesse dessin et les couleurs des soldats et des boucliers à l’intérieur de l’embarcation.

De plus, cette affiche représente en arrière plan, les autres bateaux de la flotte viking qui se détachent sur un ciel aux couleurs crépusculaires oranges et rouges, de mauvaises augures pour les futurs autochtones visités.

Enfin, quatre personnages sont représentés de façon très réaliste et en costumes en haut de l’affiche, dont en premier, la star Richard Widmark qui annonce ses partenaires à l’écran : Sidney Poitier – oscarisé la même année -, Russ Tamblyn, Rosanna Schiaffino, Oscar Homolka, Edward Judd, Lionel Jeffries, Beba Loncar, David Lodge, Alexander Knox et Clifford Evans.

Les drakkars

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Réalisé par Jack Cardiff (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Les drakkars attaquent doublement en Technicolor et Technirama et sont annoncés à grandes voiles déployées, sur cette affichette non signée !

L’élément principal qui attire l’œil affuté du spectateur avide d’aventures nordiques, est bien évidemment le drakkar central rempli de vikings sanguinaires et pressés de rencontrer la population d’autochtones, qui les attend avec une impatience et une envie on l’imagine partagée.

On peut remarquer une subtilité dans le titre liée à la forme caractéristique du bateau et détournée par l’affichiste pour former en poupe la première lettre L et en proue la dernière lettre le S. Le mouvement d’arrivée est représenté dynamiquement par une zone blanche qui part en perspective du fond à gauche et finie vers la droite en avant en s’évasant largement épousant ainsi la direction du drakkar.

Les couleurs dominantes sont le noir, qui tapisse le fond de la composition ainsi que les contours des formes et le blanc précédemment cité, mais on retrouve aussi du rouge dans les voiles, le drapeau et sur certains boucliers. Une dernière couleur, le bleu, vient compléter certains boucliers, le symbole de l’équipage qui trône au milieu de la voile et la tête de monstre sculptée sur la proue de l’embarcation de funeste augure.

Deux photos sont incrustées par un duo de couleurs noir et bleu, en haut et en bas pour présenter deux scènes particulières de l’intrigue haletante, servie par Richard Widmark, Sidney Poitier – Oscar du meilleur acteur principal la même année que la sortie de ce film, souligné par l’affichette 😉 -, Russ Tamblyn, Rosanna Schiaffino, Oscar Homolka, Edward Judd, Lionel Jeffries, Beba Loncar, David Lodge, Alexander Knox et Clifford Evans.

6 Femmes pour l’assassin

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Réalisé par Mario Bava (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche française de 6 femmes pour l’assassin est un chef d’œuvre de représentation imagée du genre horrifique dans les griffes du maître Constantin Belinsky.

Le premier élément immersif dans cette ambiance maléfique, est la couleur noire. Elle enveloppe de ses ténèbres, l’arrière plan composé de la pénombre du ciel et au premier plan, par les fourrés plongés dans la nuit. Ceux-ci servent de fond pour l’écriture du titre et cachent bien timidement, comme par pudeur, la moitié supérieure du corps de la femme en robe rouge. Les superbes jambes de cette jeune victime supposée – car être trainée sur le dos en pleine nuit par les chevilles sur un gazon en plein air, ne devait pas faire partie du programme de la soirée du personnage, bien que tous les goûts soient dans la nature bien sûr 😉 – sont entravées par la main gantée de noire du tueur – tueur supposé encore grâce à son attitude générale qui n’inspire par la bienveillance au premier abord, peut-être un délit de sale gueule mais bon à chacun ses hobbies ! – qui focalise l’attention du spectateur.

Cet assassin est habillé du même noir que la nuit qui l’enveloppe comme si lui-même en faisait partie, et une lumière faible bleutée, dessine les contours de sa silhouette maléfique. La scène est plongée dans cette ambiance esthétique froide, baignée par la lumière blafarde de l’astre lunaire au double rôle de témoin et de révélateur aux premières loges. Deux détails dans le signalement du meurtrier, attirent l’attention du spectateur médusé, son visage est masqué par une cagoule blanche et surmonté d’un chapeau étroit, et sa main droite est pourvue d’un accessoire de mort terrifiant, composé de trois griffes menaçantes qui luisent dans un halo blanc comme pour mieux signifier la cruauté de l’arme du crime.

Les deux typographies du titre achèvent de donner aux visiteurs l’envie ou la répulsion curieuse, d’aller découvrir cette histoire mystérieuse et horrifique servie par Eva Bartok, Cameron Mitchell, Thomas Reiner, Claude Dantes et Dante Di Paolo.

Chut, chut, chère Charlotte

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Réalisé par Robert Aldrich (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’ambiance ténébreuse et électrique de cette affiche plonge le spectateur au cœur de ce thriller mystérieux et sombre.

Cette composition signée par Boris Grinsson, met en scène l’apparition d’une jeune femme en robe de soirée face à un homme qui nous tourne le dos. Les deux personnages sont en contre-jour, positionnés au centre de l’affiche et se détachent sur un fond rouge sang irrégulier sur les bords, qui se termine en gouttelettes étirées.

Les visages des deux stars féminines Bette Davis et Olivia de Havilland surplombent la scène et suscitent une curiosité inquiétante au croisement notamment du regard troublant de Mme Davis. Derrière elles, se déchainent les éléments naturels dans un ciel où les nuages noirs comme la nuit, défient les nuages blancs déchirés par des éclairs ,et annoncent une période de troubles.

Le dernier élément anxiogène est la main flottante à droite qui semble lancer la foudre telle une malédiction, à l’encontre des héroïnes.

La distribution de ce film qui compte Joseph Cotten, Agnes Moorehead, Cecil Kellaway, William Campbell, Victor Buono et Mary Astor, fait apparaître aussi une faute de frappe pour l’anecdote dans la recopie du même nom Henry Farrell comme scénariste et d’après une histoire de, avec un seul « r » dans la première apparition.

Le secret de l’île sanglante

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Réalisé par Quentin Lawrence (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée, pour le moins verdoyante, nous entraîne dans l’histoire du secret de l’île sanglante !

Elle est composée d’un montage photos de différentes scènes, dont la thématique renseigne tout de suite le spectateur sur le genre militaire de ce film qui compte dans sa distribution : Jack Hedley, Barbara Shelley, Patrick Wymark, Michael Ripper et Charles Tingwell.

L’originalité de ce visuel nait de plusieurs détails remarquables :

  • les couleurs noir et blanc qui servent les photos, sont contrebalancées par la tonalité unique de vert qui omniprésente, suggère une agression oppressante mortelle
  • l’effet de profondeur apporté par le dessin de la route en perspective évoque un chemin d’aventures couvert d’embuches et de soldats 😉
  • enfin le titre qui s’écrit en perspective lui aussi sur la route que les deux acteurs doivent prendre pour entrer dans le scénario

La fureur des Apaches

Réalisé par William Witney (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Boris Grinsson signe cette superbe affiche qui sent le duel acharné au sommet.

La joute équestre entre le soldat américain et l’apache figée à l’image juste avant le contact entre le sabre du yankee et le fusil tenu par le canon de l’indien, occupe la partie centrale et attire toute l’attention du spectateur. De cette scène principale, rayonne une lumière jaune intense qui se disperse ensuite en teintes orangées vers le fond de l’image. Le dernier plan est peuplé d’indiens qui chargent à cheval depuis une montagne à gauche et d’américains prêts à en découdre à droite.

Le jeu de couleur utilisé dans cette composition découpe en deux plans en hauteur, le désert jaune au dessus du sol noir, et en profondeur le duel en couleurs devant le fond orangé.

A noter le titre en rose dans la partie basse qui contraste avec les noms en vert pâle des acteurs principaux de ce film : Audie Murphy, Michael Dante et Linda Lawson.

La diligence partira à l’aube

Réalisé par William F. Claxton (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Boris Grinsson signe avec cette affiche une très belle œuvre qui regroupe les symboles emblématiques du Western.

On note ainsi au premier plan, un cowboy menotté au chapeau caractéristique, qui rampe vers son pistolet.

Élément assez original, le cadre flottant au second plan, délimite comme une fenêtre sans mur, la scène du fond. Celle-ci est composée d’une diligence qui fonce à bride rompue, vers un décor de montagne désertique sous un soleil couchant, qui lui donne de très belles couleurs rouges, orangées et bleues nuit en alternance.

Barry Sullivan, Marilyn Maxwell, Scott Brady, Lon Chaney Jr. et Keenan Wynn font partie de la distribution, en Technicolor bien évidemment 🙂

La crypte du vampire

Réalisé par Camillo Mastrocinque (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche dévoile au spectateur, une fois entré dans la crypte, assez d’éléments pour lui donner envie de plonger dans cette histoire malgré le lieu inhospitalier 😉

Ce visuel, non signé, est composé de symboles qui installent une ambiance froide et angoissante propice au genre du film :

  • une herse en fond par laquelle entrent dans la pièce, des chauves-souris éclairées par une lumière jaune et verte irréelle
  •  à droite, l’imposant visage évanescent de Christopher Lee regarde avidement et de façon inquiétante, le personnage féminin du premier plan
  • l’oeil du spectateur est irrésistiblement attiré par la femme lascivement étendue sur une dalle de pierre tombale, entourée de deux chandeliers allumés

La mise en scène de la position de la jeune femme, couchée les pieds au fond et la tête vers nous, suggère qu’elle est offerte en offrande dans une cérémonie à venir et qu’elle nous regarde avec une expression envoûtée.

Sa tenue légère et provocante rouge, contraste avec le reste des couleurs froides qui l’entourent. Elle est la touche ardente et attirante dans cet univers glacé et sombre.

Même le squelette au fond à gauche, d’ordinaire très posé et calme, scrute avec envie cette créature sexy qui aiguise son appétit 😉

La composition de cette affiche ressemble beaucoup à celle du film l’orgie des vampires :

  • les chauves-souris dans le fond
  • le vampire à droite qui dévore du regard la jeune femme
  • la position inversée de sa victime offerte et sexy
  •  la pierre tombale cassée sur le même côté

Ces deux affiches côte à côte présentent une troublante ressemblance 🙂

Ce film sous-terrain compte parmi ses acteurs : Adriana Ambesi, Ursula Davis, José Campos, Vera Valmont et Nela Conju.

La crypte du vampire

Réalisé par Camillo Mastrocinque (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette nouvelle affichette sur le thème des vampires, est signée par le dessinateur Piovano.

On peut noter la composition qui, bien que chargée, donne la part belle à une ambiance de château médiévale, de herse, de donjon et de ses habitants réguliers avec bail « éternel », bien commode en temps de crise 😉 Il faut ajouter une nuit bien sombre, des éclairs et une silhouette de pendu en ombre chinoise sur le mur en pierre pour obtenir une invitation colorée pour ce film d’horreur au style latin pur jus.

Il ne manquait plus que le châtelain avec une hallebarde campé derrière la demoiselle apeurée du premier plan. Mais que regarde Christopher Lee avec ce regard effrayé et cette posture de combattant prêt à se battre pour sauver sa vie ?

Pour le savoir, il faut passer à la caisse et payer son ticket pour oser accompagner Adriana Ambesi, Ursula Davis, José Campos, Vera Valmont et Nela Conju dans leurs aventures.

L’empreinte de Frankenstein

Réalisé par Freddie Francis (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affichette, signée par Boris Grinsson, bénéficie d’une composition riche qui inspire au premier cou d’oeil, l’ambiance de cet épisode de la série des Frankenstein.

Tout d’abord on retrouve la créature du Professeur, reconnaissable avec son visage suturé et ses traits statiques, qui porte dans ses bras une jeune prisonnière terrifiée.

Le décor de la scène est le laboratoire du baron Frankenstein où le matériel de chimie et le récepteur électrique à foudre au plafond, renvoient vers la symbolique du savant fou qui ne maîtrise pas la nature et engendre un monstre. La teinte dominante est framboise, couleur qui est très prisée par l’affichiste mais qui a vraisemblablement une signification précise.

Au premier plan à droite, le portrait du scientifique illuminé, Frankenstein, fixe de son regard couleur framboise, un repère à la gauche du spectateur. Ses traits sont tirés et son air grave semble tenir en respect l’attention du spectateur.

Le titre du film est écrit avec un vert que je qualifierai de vert SF, ou vert Science-Fiction, car il est dans la pure tradition des affiches de films de ce genre des années 50s. Cette couleur verte évoque symboliquement le monde végétal, et qui par sa tonalité pastel, ne renvoie pas au vert vif et profond de la nature luxuriante au printemps mais à pâleur de l’humidité froide et morbide de l’hiver.

D’ailleurs, le titre, le baron, sa créature et la jeune femme sont représentés avec cette couleur verte qui indique leur appartenance au monde du vivant « trouble » en opposition avec la chaleur du laboratoire et de ses instruments qui ont la capacité inouïe mais impie d’oser produire la Vie.

Le très charismatique, et habitué au rôle du baron, Peter Cushing poursuit toujours ses expériences contre-nature, entouré de Peter Woodthorpe, Duncan Lamont, Katy Wild et de Kiwi Kingston dans le rôle de la Créature.

Deux têtes folles

Réalisé par Richard Quine (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche reprend en dessin, le montage photo de l’affichette.

Boris Grinsson utilise une palette de couleurs vives jaunes et roses, pour transcrire l’ambiance du film pleine d’action et de fantaisie en dessin. Le mouvement est aussi donné par ce tourbillon en fond de l’affiche qui emporte l’histoire vers des aventures rocambolesques.

Je tiens à décerner une mention spéciale à la moue de la sublime Audrey Hepburn, qui n’est pas souvent représentée sur une affiche avec un pistolet à la main 😉

Les autres acteurs de ce 14 juillet américain un peu fou à Paris sont :

  • Grégoire Aslan
  • Raymond Bussières
  • Dominique Boschero
  • Evi Marandi
  • et les invités de marque :
  • Tony Curtis
  • Marlene Dietrich
  • Mel Ferrer
  • la voix de Frank Sinatra