Polar des sixties

Bazooka pour un espion

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Réalisé par Mino Guerrini (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour effectuer la transition entre le polar et le film d’espionnage avec le plus connu d’entre tous, l’affiche colorée, musclée mais non signée, de Bazooka pour un espion, remplie parfaitement cette mission délicate …

… comme une arme lourde.

On imagine l’acteur principal Rod Dana, crédité sous le nom de Robert Mark, armé de son gros engin à la main – et posé sur son épaule – prêt à faire feu dans la direction du spectateur, avec à ses trousses un hélicoptère dans le ciel – ça ne rappelle aucune scène d’une autre série de films anglais bien connue 😉 -.

Derrière lui est représentée dans un cadre flottant, une belle blonde – que l’on déduit être l’actrice vedette Alicia Brandet – en robe de soirée dos nu qui regarde derrière son épaule gauche comme surprise par quelque trouble-fête.

L’originalité de cette affiche vient de ses couleurs vives bleu, blanc et rouge – pour un film italo-espagnol c’est original 😉 – qui donnent un dynamisme et une ambiance tournée action qui vend particulièrement bien le thème supposé du film.

La distribution compte aussi entre autres José Bodalo, Monica Randall et John Stacy.

Un million de dollars pour 7 assassinats

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Réalisé par Umberto Lenzi (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Un million de dollars pour 7 assassinats est signée par Constantin Belinsky et nous plonge au cœur d’une ambiance nocturne de braquage d’un coffre-fort rempli à ras bord de billets de banque.

La composition en spirale imaginée par le maître affichiste est astucieuse et donne du sens aux symboles représentés dans un tourbillon qui va évidemment faire tourner la tête des protagonistes.

Le tas de pognon à droite, attire en premier – comme souvent dans ce monde très cruel – l’attention du spectateur. Ensuite le regard pivote naturellement sur le personnage masculin à gauche avec le pistolet muni d’un silencieux qui fait feu vers la sinistra. Cette homme trop élégant pour être complétement honnête, est surmonté dans son dos au troisième plan, par une magnifique blonde en robe jaune et collier de perles blanches, qui pointe elle aussi son pistolet vers la droite. La mode semble être à la self-défense par balles ou bien à la discussion pacifiée par artillerie civilisée et apaisante.

Enfin, dans le fond sombre qui enveloppe tous ces éléments, se trouve un homme ganté en imperméable et chapeau caractéristiques de son passe temps, qui force à l’aide d’un tournevis un coffre-fort, sous la faible lumière de sa torche.

Ainsi, tous les éléments superbement représentés dans cette affiche participent à l’évocation d’une histoire de magot d’un million de dollars, qui va faire tourner tout un petit monde d’entrepreneurs bien sous tous rapports, interprétés entres autres par Roger Browne, José Greci, Carlo Hinterman et Erika Blanc.

Le deuxième souffle

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Réalisé par Jean-Pierre Melville (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le modèle B de l’affiche du deuxième souffle est signée par Ferracci.

Ce visuel impressionnant s’articule autour d’une composition de deux photos qui définissent deux plans bien distincts.

Le premier plan est occupé par un plan large en noir et blanc de Lino Ventura et de son bras tendu. Il pointe dans ce mouvement ample et impressionnant, son pistolet de façon menaçante vers la gauche du spectateur.

Le second plan qui constitue le fond de l’affiche, est une photo colorée en bleu qui montre Lino à la moustache qui ouvre la bouche et crie en transmettant au spectateur une attitude de détresse voire de haine.

Le décor de ce polar noir est planté et va accueillir les personnages interprétés par Paul Meurisse, Raymond Pellegrin, Christine Fabréga, Paul Frankeur, Michel Constantin, Pierre Grasset et Pierre Zimmer.

Le deuxième souffle

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Réalisé par Jean-Pierre Melville (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui dit film noir à la française, dit Jean-Pierre Melville !
Qui dit affiche mythique de film noir à la française de Melville, dit le modèle A du deuxième souffle dessinée par Ferracci !

En effet ce très beau visuel noir et blanc centré sur l’immense portrait de Lino Ventura au centre de la composition, impose la représentation de l’immense star comme forte et définitive. Le regard grave et profond impressionne le visiteur dès le premier regard et insuffle l’ambiance propice à l’appropriation de l’histoire par le futur spectateur.

Le style pointilliste dessine les zones sombres par application d’un noir profond alors que les surfaces lumineuses ne sont pas colorées. Cet effet au contraste marqué, souligne les zones de tons moyens, qui figurent les détails et les contours du dessin.

Au premier plan en bas, quatre silhouettes d’hommes de dos sur la cime d’une colline, sont peints avec le même noir profond que le portrait, pour introduire les autres protagonistes de l’histoire interprétés entres autres par Paul Meurisse, Raymond Pellegrin, Christine Fabréga sans oublier Paul Frankeur, Michel Constantin, Pierre Grasset et Pierre Zimmer.

Trafics dans l’ombre

Réalisé par Antoine d’Ormesson (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le très beau et réaliste dessin de cette affiche signée par Jean Mascii, nous plonge dans l’univers d’un polar urbain rythmé par les poursuites armées dans un bâtiment industriel.

Au premier plan, les portraits d’Anne Doat et de Michel Auclair, donnent toute la gravité de la scène, notamment par les traits crispés des visages inquiets ainsi que le pistolet dégainé du héros prêt à l’emploi.

Le décor qui les entoure, ajoute de la profondeur au dessin par le jeu de perspectives des étages et des escaliers de ce building aux grandes proportions, théâtre de fusillades entre hommes en costumes et policiers en uniforme.

Les couleurs fortes à propos utilisées dans ce visuel, permettent d’évoquer une ambiance sur le fil, entre lumière jaune et noirs sombres inquiétants, dans laquelle vont évoluer Claudine Coster, Gisèle Grimm, Gabriel Jabbour et Alain Quercy.

Constance aux enfers

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Réalisé par François Villiers (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affichette de cette coproduction franco-espagnole Constance aux enfers est signée par B. Bouy.

Ce montage de photos en noir et blanc des trois acteurs principaux, se fond dans un décor bleu profond peint par l’affichiste, pour mettre en valeur les protagonistes de cette histoire.

Michèle Morgan est bien sûr la vedette de la distribution et illumine de son regard perçant et limpide la composition, en attirant le regard du spectateur. La position de Simón Andreu lové tendrement dans ses bras, met en avant la star du film et évoque une romance entre les deux personnages à découvrir tout au long du scénario.

Enfin, Dany Saval apparait en bas à gauche et fixe le spectateur droit dans les yeux. Elle semble passer la tête dans l’encadrement d’une porte – qui correspond aussi au cadre de l’affichette – qu’elle pousse de sa main. Son attitude interruptive dans la scène, donne l’indication au spectateur que son personnage va probablement venir semer le trouble dans les affaires d’autrui – peut-être même du couple- et ainsi compliquer les plans des autres personnages interprétés par Maria Pacôme, George Rigaud – orthographié Georges avec un s – et Claude Rich.

La mention originale ne racontez pas la fin à vos amis placée en bas et accompagnée d’un élégant et naïf visuel d’index qui couvre une bouche afin de se taire. Silence on tourne !

La femme de paille

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Réalisé par Basil Dearden (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Woman of straw – en VO dans le texte SVP – signée par Allard, inspire la classe et l’élégance même, attisées par les flammes de la passion naissante dans la paille.

Quel très belle idée de composition de l’affichiste de sublimer en couleurs la magnifique star féminine du film, l’italienne Gina Lollobrigida, au contact du non moins élégant Sean Connery, incarné dans un décor portuaire baigné comme lui d’une lumière bleutée du plus bel effet maritime.

La couleur de la peau de la belle est rehaussée par la teinte rouge framboise de sa superbe robe de soirée, décolletée à souhait, qui rappelle l’incandescence des flammèches d’un feu débutant à partir du titre jaune paille du film.

Au deuxième plan, se fondant dans le décor de façon quasi fantastique, le beau Sean Connery se penche délicieusement pour embrasser l’actrice sur la joue comme subjugué par sa beauté. Son attitude, trahie par la fermeture de ses yeux, inspire la séduction et rappelle au spectateur, d’autres personnages incarnés récemment par l’acteur comme celui d’un agent secret en smoking et papillon noir amateur de champagne et de belles femmes ;-).

La baie et son port représentés en fond seront le théâtre de ce thriller qui s’annonce torride, où évolueront les personnages interprétés par Ralph Richardson, Alexander Knox, Johnny Sekka et Laurence Hardy entres autres.

Un compte à régler

Réalisé par John Gilling (1960). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Une blonde plantureuse en robe rouge de soirée rampe sur le sol pour atteindre un téléphone sous la menace des pistolets de deux hommes : telle est cette affiche composée par l’excellent Jean Mascii.

La tension est perceptible dans ce visuel très expressif, qui met en avant la superbe Jayne Mansfield. La composition de cette affiche entoure de façon oppressante la future victime sexy à souhait, dans un triptyque formé par le téléphone blanc – l’échappatoire possible -, les jambes et les mains armées de deux hommes l’un en costume bleu et l’autre en marron – les oppresseurs – qui apparaissent chacun dans l’encadrement d’une porte.

L’ambiance sombre qui règne dans la pièce du crime est parsemée de lumières vives qui proviennent de l’extérieur et qui rentrent par les deux portes empruntées par les tueurs. L’expression terrifiée et désespérée de l’actrice, au centre de la représentation et des convoitises, attire l’attention du spectateur à venir assister en voyeur, à la scène dramatique évoquée par cette affiche.

Anthony Quayle, Carl Möhner, Peter Reynolds, Barbara Mullen, Robert Brown, Percy Herbert, Dermot Walsh et Patrick Holt complètent la distribution de ce film nommé en version originale The challenge.

L’inconnu de Las Vegas

Réalisé par Lewis Milestone (1960). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film L’inconnu de Las Vegas présente un casting 5 étoiles composé de Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Peter Lawford et Angie Dickinson. Le titre original Ocean’s 11 rappelle aux spectateurs les plus jeunes, que le remake de 2001 s’appuie sur de solides bases forgées dans l’alliage du non moins célèbre Rat Pack musical.

Les 5 vedettes sont représentées en portrait de gauche à droite de façon très moderne, entourés par un cadrage rectangulaire haut teintés chacun d’une couleur spécifique. Cette palette chromatique se retrouve dans la police de caractères des premières lignes, dans les mentions techniques de projection Panavision et Technicolor bien sûr, et enfin teint en bleu le logo de la Warner Bros.

La beauté des visages dessinés magnifiquement par M. Mascii, insufflent par leur précision et leur naturel, une ambiance sérieuse et bon enfant décontractée à la fois. Quant au sujet évoqué aussi bien dans le titre que dans le dessin des casinos bordés de palmiers sous un soleil de feu en bas à droite, il sera au centre de l’histoire qui donnera la part belle aux personnages de l’équipe, complétée par les interprètes :

  • Richard Conte
  • Cesar Romero
  • Patrice Wymore
  • Joey Bishop
  • Akim Tamiroff
  • Henry Silva
  • Ilka Chase
  • Red Skelton
  • Buddy Lester
  • George Raft