Western

Une raison pour vivre une raison pour mourir

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Réalisé par Tonino Valerii (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui de mieux placé pour réaliser une affichette sur le thème du Western Spaghetti que Casaro?

En effet, le coup de crayon précis sur les détails des visages, les couleurs dans l’ambiance au rendu si réaliste et le mouvement insufflé dans les mimiques des acteurs ou bien dans dans la scène d’action de la mitrailleuse, concourent à faire prendre vie à cette composition magnifique du maître affichiste.

La mitrailleuse crache ses balles représentées par du feu qui sort de ses canons, sous les mains expertes d’un Bud Spencer – hirsute comme à son habitude – à la mine réjouie par son labeur meurtrier. Derrière cette scène représentée avec très peu de couleurs pour symboliser le mouvement, les trois visages des stars de la production sont dessinés en enfilade, avec tous les détails et les couleurs évoqués plus haut, pour mettre en valeur les acteurs Bud Spencer, James Coburn et Telly Savalas.

On peut noter au niveau des crédits, le titre dans le lettrage le plus grand en rouge et le pot pourri de caractères utilisés jusqu’aux mots « dans » et « et » qui sont écrits en typographie imitant la calligraphie à la plume. Georges Géret, Guy Mairesse et José Suarez complètent la distribution.

Et maintenant, on l’appelle El Magnifico

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Réalisé par Enzo Barboni (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Tout l’esprit de la série des Trinita est représenté dans cette affiche non signée, pour ce film réalisé par E.B. Clucher, nom comme cela se faisait couramment américanisé du metteur en scène italien.

Le cadre à base de lignes jaunes sur fond noir avec des motifs géométriques, est typique des représentations de la période du Far West et pose l’ambiance du film. La partie centrale représente la star Terence Hill – qui campe le rôle titre – en pleine cabriole sur son cheval, le pistolet à la main et les yeux fermés, au milieu d’une scène de carnage remplie d’hommes morts dans un saloon sous le regard amusé de filles de joie, accoudées à une balustrade.

Le contraste entre la mine réjouie et satisfaite de Trinita et l’ambiance morbide qu’il a produit atour de lui, introduit le genre parodique de ce Western très spaghetti – mais sans tomate sur les morts 😉 – avec Gregory Walcott, Yanti Somer, Dominic Barto et Harry Carey Jr.

Les 4 mercenaires d’El Paso

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Réalisé par Eugenio Martin (1972). Toutes les informations sur ce film sur Imdb

Cette affichette enflammée signée par Yves Thos plonge le spectateur dans l’ambiance brulante et explosive des 4 mercenaires d’El Paso.

En effet le dessin se décompose en trois plans mêlés avec brio par une fusion quasi chimique de couleurs chaudes.

Le premier plan introduit ceux que l’on devine être les féroces 4 mercenaires d’El Paso de front, prêt à faire feu sauvagement et sans sommation vers le spéctateur. Ces personnages mis en avant, prennent place au milieu d’une rue bordée de bâtiments en bois traditionnels du Far West et l’on distingue derrière eux, une foule informe de silhouettes diffuses et menaçantes de cowboys qui se dirigent dans leur dos.

Enfin en incrustation irréelle dans le ciel, se détachent les trois magnifiques portraits des trois stars de la production avec de gauche à droite, Lee Van Cleef, Gina Lollobrigida et James Mason.

Au delà du dessin précis et très expressif de l’affichette, l’unité de couleurs réalisée autour des jaunes, rouges et ocres suggère la passion dans la scène torride du haut – peux-tu enlever ta main droite Lee ? -, l’action et la mort apportées par la scène de combat de la partie inférieure, qui se mêlent en un paysage incandescent qui consume tout.

Pour accompagner les trois stars internationales du casting, on peut citer Jess Hahn, Gianni – Johnny sur l’affiche – Garko, Eduardo Fajardo, Sergio Fantoni et Aldo Sambrell.

On l’appelle Trinita

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Réalisé par Enzo Barboni (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Belle affichette signée Casaro, pour cet épisode de la série « Trinita » avec dans les rôles principaux Terence Hill, Bud Spencer, Steffen Zacharias, Dan Sturkie, Gisela Hahn, Elena Pedemonte et Farley Granger.

Casaro représente une fois de plus – voir Mon nom est personne – Terence Hill d’une manière originale, allongée sur une civière de fortune tirée par son cheval. Ce système ingénieux largement utilisé dans le film et optimisé pour un repos constant, pose l’ambiance détendue voir nonchalante du film.

Le soleil implacable est bien présent en haut à droite et illumine par des tons orangés chauds, cette unique scène de sieste intense marquée par le bâillement du protagoniste principal sans aucune gêne. Mais là n’est pas la question, le spectateur suivra-t-il les pérégrinations de ce convoi singulier dans l’Ouest sauvage ?

Les 4 desperados

Réalisé par Julio Buchs (1969). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche signée par Jean Mascii, introduit au public les 4 terribles desperados qui vont certainement causer beaucoup de problèmes au vertueux Ernest Borgnine – c’est ce que nous vend l’accroche en tous cas 😉 -.

En effet, la construction graphique de cette affiche emprunte les codes traditionnels du Western spaghetti, dont le cadrage à l’américaine des 4 cowboys armés jusqu’aux dents avec des mines patibulaires, le plan serré sur le visage d’Ernest Borgnine et les polices des caractères du titre et de l’accroche peints en rouge sang.

On peut remarquer le jeu exécuté par l’affichiste sur les axes et les directions des regards des personnages et des flingues, qui se croisent ou s’évitent dans un quadrillage complexe et certainement codé socialement qui annoncent le duel mortel inévitable de fin de film, climax nécessaire obligatoire au genre.

La distribution internationale du film compte en plus de la vedette américaine, des noms soit locaux espagnoles et italiens, soit américanisés comme George Hilton, Annabella Incontrera, Alberto de Mendoza, Leo Anchóriz, Gustavo Rojo et Antonio Pica.

Géant

 

Réalisé par George Stevens (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Géant ne pouvait être signée uniquement par un Jean 😉 en l’occurrence  l’immense Mascii.

Cette affiche de retirage du film ne possède hélas pas la richesse des couleurs de l’originale lors de la première sortie, mais conserve tout de même le magnifique dessin en lithographie.

La composition s’articule autour de deux plans distincts dont le premier met en valeur de plein pied la jeune star mythique à venir : James Dean, puis au second plan les superbes portraits des deux étoiles non moins connues que sont Elizabeth Taylor et Rock Hudson.

Jean Mascii a lié ces trois représentations dans deux cadres délimités par des formes géométriques pouvant faire penser à des halos de lumière noire ou jaune. Le tout se détache sur un fond rouge profond qui amène un contraste puissant interpellant le regard du visiteur tel un taureau devant l’agitation de la cape dans l’arène 😉

Les polices de caractères sont nombreuses dans cette affiche et l’on notera à la volée les points remarquables suivants :

  • la première mention de la Warner Bros emploie une écriture cursive abandonnée dans la version du dessous
  • le titre du film utilise la possibilité offerte par son faible nombre de lettres pour avoir une taille géante 😉 rouge entourée d’un liseré noir
  • le nom d’Elizabeth Taylor est en premier dans l’énumération des acteurs mais la taille de celui de James Dean est plus grande : effet a attribuer au nombre de caractère inférieur peut-être ou à la mise en avant de l’acteur ?
  • la seconde partie de la distribution n’est plus écrite en rouge mais en noiret en plus petit, celle-ci compte Carroll Baker, Jane Withers, Chill Wills, Mercedes Mc Cambridge, Sal Mineo et Dennis Hopper

À main armée

Réalisé par Jack Lee (1957). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette magnifique affiche « avis de recherche » est signée par Jean Mascii.

La composition se construit autour d’une spirale visuelle dont le point de départ est l’en-tête de l’avis de recherche imprimée sur une affiche placardée, cornée en son coin.

Ensuite, quatre cowboys l’arme à la main, sont représentés en extérieur à côté d’une diligence à l’arrêt, dont on aperçoit notamment le toit et une roue. Au dessous, le titre exécuté avec une police de caractère grasse et jaune vif, est mis en valeur grâce un fort contraste avec le fond noir.

A suivre visuellement, la partie droite est entièrement occupée par le portrait en hauteur de l’acteur principal habillé en cowboy chapeauté. La précision des traits du dessin est supportée par l’utilisation de couleurs à fort contraste, pour représenter les ombres d’une scène à la lumière tamisée. L’attitude inquiétante du visage de l’acteur est centrée sur son regard perçant et grave qui fixe l’attention du spectateur.

En point de fuite, le portrait en haut à gauche d’une superbe femme à la longue chevelure brune, achève la composition et évoque un élément probable du scénario touchant à une histoire d’amour. Il est à noter que tous les personnages représentés sur cette affiche, regardent intensément dans la direction du spectateur comme pour lui indiquer qu’il est surveillé.

On retrouve ainsi quelques thématiques traditionnelles du Western comme l’argent, les combats armés et le désir amoureux incarnés en costume par Peter Finch, Ronald Lewis, Laurence Naismith, Maureen Swanson, David McCallum, Jill Ireland, Jean Anderson et Vincent Ball.

Le salaire du diable

Réalisé par Jack Arnold (1957). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette très expressive au style si reconnaissable, est signée des initiales CB du  singulier et remarquable Constantin Belinsky.

On retrouve toutes les notes caractéristiques du grand affichiste dans cette peinture captivante. Tout d’abord la composition en trois plans dont le premier représente une scène où un homme aux mains liées en pleine lumière, est emmené sous la contrainte du pistolet d’un cowboy dans l’ombre à gauche, vers un endroit où il ne semble pas souhaiter se rendre 😉

Au second plan, le visage très expressif de Colleen Miller regarde avec de grands yeux perçants et inquiets, la silhouette du cowboy ravisseur.

Le fond rouge et noir est peuplé du visage grave et profond d’Orson Welles qui vient s’impressionner dans un médaillon diffus de couleur bleu-vert en haut et à droite. Son regard est, comme pour la jeune femme et la victime, fixé sur le personnage inquiétant de l’avant scène.

Les polices du titre et des crédits sont bien mises en valeur par des couleurs rouge, jaune ou orangée sur fond noir, qui donnent un contraste subtilement passionné et puissamment incandescent.

La distribution de ce film en Cinemascope compte aussi les acteurs Jeff Chandler, Barbara Lawrence et Ben Alexander.

Le fort de la dernière chance

Réalisé par George Marshall (1957). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Audie Murphy est la star de cette affiche non signée, pour le Western The guns of Fort Petitcoat.

Le cowboy est en pleine action de tir tout azimuts avec son fusil et son colt encore fumants d’activité. Son personnage est représenté en majesté au centre et au premier plan. Les couleurs utilisées en dégradé sont le blanc et une palette de bleu.

En arrière plan, d’autres combattants font feu eux aussi à couvert avec des fusils. Ils sont représentés avec du bleu-gris uniquement, ce qui les rend transparents et ils prennent donc la couleur jaune sable du fond.

Le titre est mis en valeur en blanc gras sur fond rouge peinture, au niveau central des pieds de la star. Les autres acteurs de la distribution comme Kathryn Grant, Hope Emerson, Jeff Donnell, Jeanette Nolan, Sean Mc Clory et Ernestine Wade sont écrits du même rouge, entre les deux très beaux logos Columbia de part et d’autre.

Les tambours de la guerre

Réalisé par Reginald Le Borg (1957). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Les tambours de la guerre résonnent sur cette affiche signée par Allard, et annoncent en couleurs vives, de belles scènes d’action à découvrir dans ce Western.

Au premier plan, un tambour fait en peaux, est troué par une flèche. Un indien en position de combat, une hache à la main, le surplombe en criant. Derrière lui, des volutes rouges immenses se dressent vers le ciel et représentent les flammes de la guerre attisées par des cavaliers indiens chargeant avec lances et fusils sur leurs ennemis. Un indien mort est étendu, transpercé par une flèche sur le sol derrière un de ses compagnons entrain de tirer à l’arc. On en déduit assez facilement que la bataille se livre entre deux tribus indiennes munies de leurs armes traditionnelles.

Un belle femme brune est assise au premier plan en robe bleue. Ce personnage joue certainement un rôle assez important dans l’histoire pour être représenté sur l’affiche à côté du casting du film, composé de Lex Barker, Joan Taylor et Ben Johnson.

La loi du Seigneur

Réalisé par William Wyler (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le dessin de cette très belle affiche de ressortie est signée d’après Roger Soubie.

Gary Cooper, le fusil à la main, monte son cheval avec une posture très déterminée, captant l’attention du spectateur au premier plan. En fond, un affrontement entre cavaliers se déroule au passage à gué d’une rivière.

Hélas pour cette ressortie du film, l’affiche comme cela arrive souvent, est fidèle au dessin mais possède beaucoup moins de couleurs que l’originale. Ainsi la forêt en arrière plan, n’utilise que deux tons de vert-gris assez proches pour représenter la profondeur de champ.

La couleur rouge tirant sur l’orangé du titre repris pour le logo MGM, l’encart sur le Grand Prix à Cannes 1957, le réalisateur et les acteurs dont Dorothy Mc Guire, Anthony Perkins et Marjorie Main, permet d’attirer le regard du passant sur ces informations principales.

Le souffle sauvage

Réalisé par Hugo Fregonese (1953). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le mystère est entier concernant la signature de cette superbe affiche du Western nommé Le souffle sauvage. A supposer que les traits marrons qui se croisent à la gauche du titre sur fond jaune, constituent la signature de l’affichiste, il reste maintenant à déchiffrer les initiales qui y seraient représentées.

Le grain de finition des traits du dessin et l’utilisation de couleurs très vives, peuvent rappeler le style très reconnaissable de Constantin Belinsky, mais cela reste une supposition bien audacieuse. D’autant plus que l’incrustation d’une photo en bas de la composition, n’est pas du tout dans les habitudes du dessinateur.

Sherlock Holmes … à vos plumes si vous êtes inspirés pour démêler cette énigme de ce crime perpétué en 1953 😉

Qu’importe l’exécuteur, les hautes œuvres sont en action pour sublimer les trois stars Gary Cooper, Anthony Quinn et Barbara Stanwyck qui constituent les premières lignes, tant prisées de la distribution de ce Western qui comptent un peu plus bas, les noms de Ruth Roman et Ward Bond.