Judy Holliday

Phffft!

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Réalisé par Mark Robson (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de cette comédie romantique au nom particulièrement original, est signée par J.M qui emprunte des symboliques de deux genres, pour renseigner le spectateur sur ce qu’il trouvera dans l’histoire du film.

En effet, la situation de mise à la porte d’une Judy Holliday piquée dans son égo, par un Jack Lemmon décidé et ferme, suscite un sourire notamment dans les attitudes exagérées et caricaturales représentées.Les yeux fermés de l’actrice et son regard, clos vers le ciel ;-), sont accompagnés par une démarche proche du pas militaire et contrastent avec la féminité apparente de son élégante posture, perchée sur des chaussures à talons bleues. Jack Lemmon montre le chemin du dehors en ouvrant la porte avec une attitude tellement décidée, qu’il en soulève dans le même mouvement, ses gros orteils comme pour appuyer sa détermination.

Un autre élément qui s’interprète en deuxième lecture, concerne les habits des deux protagonistes. Monsieur porte un pantalon de type décontracté, voir pyjama, qui est de la même couleur et avec les mêmes pois bleus, que le haut, dont la transparence est clairement suggérée ;-), porté par Madame. La signification apparait clairement lorsque l’on s’aperçoit que Monsieur ne porte pas de haut et Madame pas de bas. Alors on en déduit que le même habit est partagé par les deux amants. La précision sur le type d’habillement, soit le pyjama, est apporté par la brosse à dent portée par Judy Holliday, qui est vraisemblablement le reliquat de l’action qu’elle devait effectuer avant le différent qui la mène maintenant à devoir partir précipitamment sous l’interjection tout à fait claire lancée par Jack Lemmon : Phffft.

Outre la scène de ménage se déroulant sous nos yeux, deux autres personnages nous renseignent sur le caractère romantique du film. Les anges sont chacun attachés à un personnage, l’un pour parler en cachette à Madame et l’autre du côté de la porte, pour manifester l’impuissance de Monsieur à pouvoir prendre une autre décision que celle-ci et qui pourrait se verbaliser en regardant vers le ciel, par « C’est comme ça on y peut rien! ».

Enfin, la nuit étoilée au dehors est lacérée par un éclair rose, qui symbolise aussi bien le déchirement amoureux que le caractère houleux de la situation, qui aura besoin de Jack Carson et de Kim Novak pour se dénouer dans de meilleures conditions jusqu’au happy end traditionnel.

Comment l’esprit vient aux femmes

1873

Réalisé par George Cukor (1950). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui ne peut pas être ébloui par cette affiche radieuse signée par le lumineux Boris Grinsson 😉 ?

La composition assez classique, met en avant les trois acteurs principaux du film, Judy Holliday, William Holden et Broderick Crawford.

La belle blonde au centre du triptyque, est représentée assise lascivement en robe de soirée bleue nuit. Les moindres détails de sa tenue sont représentés avec une finesse remarquable, aussi bien dans les plis de sa robe, dans la transparence du voile noir fin laissant deviner sa peau soyeuse et enfin dans la légèreté de la dentelle qui ponctue ses formes. La classe de sa posture est sublimée par son porte-cigarette élégamment enlacé dans sa main droite qui se distingue de sa main gauche appuyée sur deux livres. Les bouquins représentent-ils l’esprit évoqué dans le titre provocateur sur une étiquette rouge et la cigarette une occupation futile ? A chacun de visionner cette comédie pour trouver la réponse à cette question.

Les deux portraits des acteurs américains qui encadrent Judy Holliday, sont baignés d’une lumière jaune, qui laisse apparaitre le bleu de leurs yeux avec un fort contraste de couleurs. Leurs regards sont d’ailleurs tendrement posés sur la star féminine qui peut bicher allègrement entourée par ses deux galants 😉