Drame des années 50

Bonjour tristesse

J1220

Réalisé par Otto Preminger (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de Bonjour tristesse signée par Kerfyser est à l’image de son titre, énigmatique et troublante.

En effet, que dire de la première impression qui vient au spectateur qui découvre le dessin de deux corps entrelacés au niveau de la chevelure du portrait principal de la composition. Ce visage de jeune femme, éclairé avec une lumière jaune douceâtre, semble transpercé tel un rideau, un fond noir intense et ainsi offrir un contraste saisissant de lumières et de couleurs, entre les éléments de cette peinture douce amère.

Le regard de l’actrice à moitié masqué dans l’ombre de l’éclairage, parait se perdre inquiet dans le lointain, à la recherche de réponse qu’elle ne trouvera peut-être pas. Ces interrogations sont symbolisées par le dessin supérieur qui se place au niveau du cerveau de la jeune femme et qui peut ressembler à un chapeau au premier abord. Mais en observant mieux, on distingue clairement un ciel bleu, deux paires de jambes nues d’un couple que l’on devine homme et femme, sur une plage avec au loin les couleurs blanches caractéristiques des vagues dans l’océan. La partie rouge à franges à gauche que l’on a pris au premier coup d’œil pour un chapeau, apparait maintenant comme un parasol derrière lequel se cache les amoureux des regards indiscrets. Ce procédé narrative avec ces éléments cachés dans cette peinture, fait évidemment penser aux énigmes enfermées dans les images traditionnelles d’Épinal.

L’histoire de ce film sera-t-il lui aussi plein de sentiments cachés et mystérieux qui guettent dans l’ombre afin de tourmenter Deborah Kerr, David Niven, Jean Seberg, Mylène Demongeot, Geoffrey Horne, Walter Chiari et Juliette Gréco.

Le piège

1090

Réalisé par Charles Brabant (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche signée par Boris Grinsson inspire une ambiance qui se rapproche plus du Polar que du drame conventionnel.

La composition assez originale, est articulée autour d’un cadre fait de deux accents circonflexes blancs inversés, qui contiennent les portraits baignés par une lumière jaune inquiétante, de Magali Noël et de Raf Vallone.

En arrière plan, une scène d’arrestation est peinte en rouge et en framboise, et ouvre une fenêtre vers une ville de nuit. Pour terminer la galerie de portraits, celui de Charles Vanel est représenté avec casquette et lunettes en haut à droite de l’affiche.

Le titre du film est un modèle de typographie très grasse avec un effet de relief marqué, qui donne avec réalisme une dynamique et de la texture à l’ensemble de l’œuvre.

Quand les canons se sont tus

1825

Réalisé par László Ranódy et László Nádasy (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Constantin Belinsky signe l’affiche de ce film hongrois en l’illustrant une fois de plus de son style très caractéristique de peinture.

Tout d’abord, le dessin en lui même est brut en particulier au second plan, où les mouvements des enfants dans une course effrénée pour fuir l’explosion à droite, sont représentés avec des membres fins et fragiles peints avec un rose vif.

L’enfant au premier plan est croqué avec des traits plus précis et des couleurs moins vives. Le danger de la manipulation avec une pince sur la bombe qu’il tient dans la main est symbolisé par l’explosion accompagnée du nuage noir derrière lui.

Enfin au dernier plan, le garçon et la fille sont représentés avec des couleurs naturelles et apaisantes sur un fond bleu ciel qui amène le spectateur à espérer une fois que les canons se seront tus, bref après l’ignominie de la guerre…

Le film est composé d’un casting local avec entres autres, Klari Tolnay, Andor Ajtay et Margit Bara.

Deuxième bureau contre inconnu

J1223

Réalisé par Ralph Habib (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film 2ème bureau contre inconnu est signée dans un style très reconnaissable par le remarquable Jacques Bonneaud.

La composition constituée de quatre scènes occupent les coins d’un carré qui présente au centre un portrait d’homme paré des signes distinctifs d’un agent secret : un chapeau, un imperméable gris et un pistolet à la  main. Cette construction en cercle autour de ce portrait de profil, insuffle une dynamique visuelle qui s’accentue par le ton résolument tourné vers l’action des scènes représentées:

  • un homme tombe d’un immeuble, peut-être poussé par celui qui est resté sur le balcon métallique, dans le coin en haut à gauche
  • en bas à gauche, un homme se fait tirer dans le dos par une femme habillée en tailleur rouge, alors qu’il allait frapper un autre homme à terre devant lui
  • une femme aux allures fatales et au regard troublant, est habillée avec une élégante robe blanche et adossée à une rambarde de bateau voguant sur l’océan en bas à droite
  • la dernière scène en haut à droite prend sur le vif une cargaison prise en charge par quatre hommes dans un train arrêté et surveillés par un homme armé tapi dans l’ombre au premier plan

La finesse et la beauté du dessin n’a d’égal que la fraicheur et la justesse des couleurs utilisées pour dépeindre l’ambiance angoissante de ce film avec Frank Villard, Barbara Laage, Gérard Buhr, Fernand Fabre, Olivier Mathot et Alfres Goulin.

Elena et les hommes

J1246

Réalisé par Jean Renoir (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Ferracci signe avec cette magnifique affiche, une ode élégante et sublime à la beauté féminine.

La composition est en même temps classique et brillamment originale et sensuelle. Le portrait de Ingrid Bergman occupe toute l’attention du spectateur et subjugue par la finesse de son dessin et la douceur sucrée de ses couleurs qui se montrent à la hauteur de la beauté exquise du sujet. La représentation des habits richement sculptés autour du buste et de la posture de l’actrice, mettent en valeur la beauté élégante et naturelle de la star.

L’atmosphère de volupté qui se dégage, est rehaussée par l’ajout subtil d’accessoires comme la marguerite, pincée délicatement entre deux doigts ou la plume dans les cheveux, qui ponctuent avec grâce la finition de ce chef d’œuvre.

L’autre main d’Ingrid Bergman tient entre ses deux mêmes doigts, trois fils qui animent tels des pantins, trois personnages masculins dessinés en taille réduite, suggérant que l’héroïne de l’histoire les mènent par le bout du nez.

Le fond de l’affiche se pare d’une couleur bleue très pâle, qui offre une touche suave et délicate qui révèle la beauté raffinée de ce dessin. Le titre ainsi que toutes les mentions de cette affiche, sont écrits en noir de façon très sobre et qui par un jeu de variations de police de caractères, introduisent autour de Jean Renoir le réalisateur, les acteurs comme Jean Marais, Mel Ferrer, Jean Richard, Juliette Gréco, Magali Noël et Pierre Bertin.

Elena et les hommes

J1245

Réalisé par Jean Renoir (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

René Péron insuffle un air de fête et de liesse populaire dans cette affichette, pour ce film emblématique réalisé par le grand Jean Renoir.

Les couleurs bleu, blanc, rouge sont à l’honneur dans les airs et dans les habits des trois personnages principaux au premier plan : Ingrid Bergman, Jean Marais et Mel Ferrer. La foule dense qui occupe tout l’espace de l’arrière plan, forme une marée humaine uniformément peinte en rouge.

Le fond jaune de l’affichette met en valeur la partie dessinée centrale, qui est incluse dans une forme qui peut faire penser à des rideaux de théâtre, suspendus par deux fleurs blanches sur les côtés et un apex en haut. Le titre se place dans la partie basse de cette fenêtre symbolique et est écrit en blanc, avec une police de caractère de style Belle Époque.

La distribution, 3 étoiles, est complétée par des noms non moins prestigieux comme Jean Richard, Juliette Gréco, Magali Noël et Pierre Bertin.

Portrait d’une aventurière

1805

Réalisé par Ken Hughes (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette belle affichette non signée est un montage photos des acteurs principaux du film.

On peut dénombrer trois plans distincts qui composent cette affichette :

  • le premier plan contient un bandeau de titre blanc sur fond rouge qui se trouve être  à l’inverse de la représentation des mentions de casting (dont Phil Carey et Herbert Marshall) et de distribution, qui arborent fièrement une couleur rouge sur fond blanc
  • au second plan, on trouve le portrait principal d’Arlene Dahl en noir et blanc qui prend une pose sérieuse de trois-quarts
  • au fond, deux scènes pour trois personnages sont en noir, illuminées par une lumière vert pomme qui donne sa teinte à toutes les parties blanches des deux photos

Les hommes en blanc

1756

Réalisé par Ralph Habib (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche au format double panneaux, est magnifiquement signée par le talentueux Boris Grinsson.

On retrouve une très belle composition qui profite du format panoramique, pour présenter au spectateur un large panorama de paysages et de scènes certainement tirés du film.

Au centre, le titre est écrit en blanc sur fond noir bien sûr 😉 pour coller à la thématique du scénario. Autour de lui, est représenté de droite à gauche :

  • les toits de Paris avec la Tour Eiffel en son centre
  • un couple médical en blouse blanche, qui regardent avec contentement vers le spectateur
  • un paysage de village de campagne française typique avec son clocher, ses villageois, sa carriole tirée par un cheval qui semble être au bout du rouleau et la campagne en arrière plan
  • un médecin avec une barbe rousse habillé tout en vert, qui se rend en arrière plan avec son parapluie dans une main et sa trousse médicale dans l’autre
  • une salle d’opération chirurgicale avec toute une équipe habillée en blanc qui s’affaire à l’intervention en cours

Les couleurs très vives et agréables, servent un dessin toujours aussi fin et harmonieux, qui met en valeur le casting du film composé entre autres par Raymond Pellegrin, Jeanne Moreau, Jean Chevrier et Fernand Ledoux.

La reine Margot

J1347

Réalisé par Jean Dréville (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche non signée, de la reine Margot, fleure bon le film historique de capes et d’épées dont elle distille les symboles pour mieux attirer le spectateur.

La composition adopte une construction traditionnelle pour les films en costumes. Tout d’abord, un couple en premier plan installe une histoire d’amour au cœur du propos. Ce dessin très flatteur et romantique de Jeanne Moreau, lui donne un faux air de Olivia de Havilland, en particulier dans la représentation de profil de son regard. L’acteur qui la tient dans ses bras pourrait même ressembler à un Clint Eastwood qui aurait été bien jeune en 1954, mais cela est surtout dû à une implantation de cheveux et à un front très similaires.

Au deuxième plan, on retrouve bien sûr, un combat à l’épée qui oppose un catholique en violet avec une croix dans le dos à un protestant de face en vert.

Au fond, une troupe à cheval se prépare à charger devant une muraille, qui protège un château imposant en arrière plan.

Les couleurs utilisées mettent en affrontement comme dans le duel à l’épée, le violet d’arrière plan avec un vert pomme qui traverse la partie centrale du dessin, illuminée de jaune dans son fond.

Ce drame franco-italien compte parmi ses acteurs une distribution appartenant aux deux nationalités dont Armando francioli, Robert Porte, Henri Genes et Françoise Rosay.