Allemagne de l'ouest

La folie des grandeurs

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Réalisé par Gérard Oury (1971). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le modèle B de l’affiche de cette comédie classique française des années 70’s est signée trois fois avec humour par Cris.

La composition est organisée en triptyque horizontaux, qui individualisent chaque scène séparée de son adjacente par un cadre rouge. Les deux acteurs principaux du film, Louis de Funès et Yves Montand, sont représentés dessinés avec un collage photo sur leur visage, dans un duo d’opposition qui annonce la mécanique humoristique du film.

La première scène à gauche représente Yves Montand assis par terre devant le buste antique romain très solennel de LOUIS II FUNES en s’exclamant avec malice : Louis de Funès… Il a la folie des grandeurs !

Au milieu, le corps immensément haut vêtu de rouge d’Yves Montand, domine exagérément la petite taille de Louis de Funès, affublé d’un manteau long vert bien trop grand pour lui, qui déclare en réponse au première cadre : Yves Montand… Il a la folie des grandeurs !

Enfin à droite les deux se retrouvent hilares l’un derrière l’autre enserrés par des cordages – faisant référence à la scène finale d’emprisonnement du film – et assènent au réalisateur en guise de conclusion un Gérard Oury… Il a fait un film fou à lier !

Ce modèle de l’affiche ne fait apparaître en plus des trois cadres dessinés que le titre du film, sans citer l’excellente distribution qui apporte du piment à cette excellente comédie, dont Alice Sapritch, Karin Schubert, Venantino Venantini, Alberto Mendoza, Paul Préboist, Eduardo Fajardo, Antonio Pica, Joachim Solis, Don Jaime de Mora y Aragón – quel nom prédestiné 😉 – et Slvatore Borghese font partie.

Un génie, deux associés, une cloche

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Réalisé par Damiano Damiani et Sergio Leone (1975). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette belle affichette qui sent la poudre, est signée par Tealdi et Ferracci.

L’argument premier de la production – qui est de mettre en avant la star montante Terence Hill – est mis en avant sur cette affichette par les deux premières phrases d’accroche en haut, qui rappellent le succès en salles du film Mon nom est personne avec le même acteur principal, où Sergio Leone – argument maintenant devenu vendeur – est crédité officiellement.

Terence Hill est habillé en cowboy véritable comme à l’accoutumée, avec ses habits très fonctionnels soumis aux rudes conditions climatiques désertiques dont son chapeau qui a vu des kilomètres à cheval. Adossé à un canon pointé vers le second plan, il tient malicieusement entre ses doigts une allumette qui va déclencher l’allumage de la bombarde d’époque. Dans ce décor de désert américain avec les monticules rocheux si caractéristiques, deux personnages courent à pieds poursuivis par la cavalerie de l’armée. Le boulet de canon sera-t-il pour la cavalerie ou pour les deux pris en chasse ?

Le dernier symbole qui plonge le spectateur dans l’ambiance Western spaghetti est bien sûr le drapeau à la bannière étoilée posé sur Terence Hill avec une forte inclinaison vers le sol. On retrouve dans la distribution une grande variété d’artistes comme Miou-Miou, Robert Charlebois, Mario Brega, Klaus Kinski et Patrick McGoohan.

Trinita une cloche et une guitare

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Réalisé par Franz Antel (1975). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Il y a bien une signature à droite de la guitare cassée sur cette affichette, mais il est très dur de la décryptée. Néanmoins par le style du dessin et des couleurs ainsi que les premières lettres de la signature qui pourraient être « C » et « A », on peut attribuer cette réalisation à l’affichiste Casaro.

La mise en scène est simple et met en avant le côté parodique de ce Western. Le titre original de ce film est Der Kleine Schwarze mit dem roten Hut et ne fait donc pas référence au personnage de Trinita popularisé par Terence Hill quelques années auparavant.

Comme assez souvent, les productions utilisent dans les traductions internationales, des titres qui font références à des personnages qui ont eu de bons scores d’audience par le passé dans ces pays afin de maximiser les chances d’attirer le public. Cela donne des croisements sinueux voir irréalistes – lorsque l’on n’assiste pas à un plagiat – entre des titres de films que l’on peut rapprocher, mais dont les histoires n’ont rien à voir.

Cet exemple rapproché du film de l’affiche suivante du cycle avec justement Terence Hill intitulé en français : Un génie, deux associés une cloche est assez éloquent voir même suspicieux 😉 .

On remarquera juste la reprise de l’idée forte et emblématique de la chaussette trouée du personnage original de Trinita, qui vient semer le doute dans l’esprit du spectateur à la vue de cette affichette. Mais que viennent faire George Hilton, Rinaldo Talamonti et Piero Lulli dans cette aventure musicale à trois instruments : une cloche une guitare et surtout un pistolet ?

Une raison pour vivre une raison pour mourir

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Réalisé par Tonino Valerii (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette dessinée par Jean Simon, est très certainement réalisée pour une ressortie du film qui arbore pour l’occasion un nouveau titre : La horde des salopards.

On retrouve les bobines de trois stars du film Telly Savalas, Bud Spencer et James Coburn dont le portrait, est une photo contrairement aux deux premiers qui sont dessinés. Un autre cliché vient se positionner sur la gauche de Bud Spencer en plein tir fournit avec une mitrailleuse, et représente une scène de bataille militaire autour de chariots arrêtés.

Le style de l’affichiste Jean Simon est très différent de celui utilisé par Casaro dans l’affiche originale. Même si la composition reprend des éléments communs comme la scène de la mitrailleuse et les trois portraits en haut, le ciel a dans cette affichette plus d’importance – représentation du soleil absente dans l’autre visuel – et modifie ainsi les couleurs dominantes en y ajoutant plus de chaleur avec des tons jaunes.

Ce qui demanderait une explication plus poussée c’est pourquoi ce film prend le nom de La horde des salopards en ou après 1972 – pour une ressortie – alors qu’un film de 1969 Django il bastardo porte déjà ce nom … mystère !

Georges Géret, Guy Mairesse et José Suarez complètent la distribution de ce Western spaghetti qui s’annonce musclé et radical.

Une raison pour vivre une raison pour mourir

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Réalisé par Tonino Valerii (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui de mieux placé pour réaliser une affichette sur le thème du Western Spaghetti que Casaro?

En effet, le coup de crayon précis sur les détails des visages, les couleurs dans l’ambiance au rendu si réaliste et le mouvement insufflé dans les mimiques des acteurs ou bien dans dans la scène d’action de la mitrailleuse, concourent à faire prendre vie à cette composition magnifique du maître affichiste.

La mitrailleuse crache ses balles représentées par du feu qui sort de ses canons, sous les mains expertes d’un Bud Spencer – hirsute comme à son habitude – à la mine réjouie par son labeur meurtrier. Derrière cette scène représentée avec très peu de couleurs pour symboliser le mouvement, les trois visages des stars de la production sont dessinés en enfilade, avec tous les détails et les couleurs évoqués plus haut, pour mettre en valeur les acteurs Bud Spencer, James Coburn et Telly Savalas.

On peut noter au niveau des crédits, le titre dans le lettrage le plus grand en rouge et le pot pourri de caractères utilisés jusqu’aux mots « dans » et « et » qui sont écrits en typographie imitant la calligraphie à la plume. Georges Géret, Guy Mairesse et José Suarez complètent la distribution.

Jamais plus jamais

Réalisé par Irvin Kershner (1983). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche allemande de Jamais plus jamais est superbement dessinée par Casaro.

Comme la plupart des visuels internationaux de ce film, Sean Connery dans le rôle titre, pointe son pistolet vers le spectateur avec un sourire discret et ironique. Il est intéressant de comparer cette posture avec celle du visuel français et de constater que les deux affichistes n’ont pas dû utiliser la même photo de la séance de promotion, car Casaro a choisi celle où le flingue est porté plus bas et la tête plus redressée vers le haut. On retrouvera d’ailleurs les mêmes détails aussi représentés dans le visuel français comme les cheveux grisonnants ou les rides sur le visage de 007 toujours habillé dans son smoking noir avec nœud papillon : toujours la classe!

Autour de lui on retrouve Barbara Carrera en ténébreuse tentatrice – revêtue d’une tenue acceptée esthétiquement uniquement dans les 80’s – avec un gros flingue dans les mains. Kim Basinger est elle magnifiquement dessinée avec son maillot de bain tigre, devenu célèbre par la suite pour son côté félin.

On retrouve aussi par rapport au visuel français, le propulseur individuel, la moto en vol ainsi que quelques palmiers sur la droite mais Casaro remplace le type de la voiture par une plus anglaise à droite et ajoute des décors supplémentaires à gauche en arrière plan d’une scène de bataille, avec le sous-marin gadget déplacé par des câbles métalliques comme un téléphérique.

Les autres acteurs qui accompagnent James Bond dans cette dernière aventure de l’air Sean Connery sont Klaus Maria Brandauer, Max Von Sydow,  Bernie Casey, Alec McCowen, Edward Fox, Pamela Salem et Rowan Atkinson.

Jamais plus jamais

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Réalisé par Irvin Kershner (1983). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Michel Landi signe avec cette superbe affiche, son unique visuel de la série des James Bond with Sir Sean Connery himself !

Cet opus non officiel de la franchise a la particularité de faire endosser le rôle de 007 à celui par qui tout a commencé et qui restera pour beaucoup, l’acteur emblématique à camper ce personnage mythique.

On est donc en 1983 et on n’hésite pas à jouer sur le côté vieillissant de l’acteur – et donc du personnage dans le film – jusque dans sa représentation sur les affiches de cinéma, avec bien sûr toujours la classe internationale et le sourire ravageur – voir ironique et parodique – mais aussi avec les cheveux grisonnants ainsi que de nombreuses rides sur le visage en particulier au niveau du bord de ses yeux.

Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est James Bond, on l’est pour l’éternité même si c’est pas toujours facile ! Alors il faut ajouter deux magnifiques créatures que sont Kim Basinger et Barbara Carrera en tenue légère pour lui tenir compagnie ainsi qu’une troisième fille stylisée comme dans un rêve – la gloire du passé derrière lui ? – avec un flingue qui a l’air plus réel, et tout cela parce qu’il le vaut bien.

Et puis 007 n’est rien sans ses gadgets mécaniques que sont la voiture à Bond, la moto à Bond ou le propulseur individuel à Bond. Bref, lorsque l’on ajoute le yacht et les palmiers, on peut pressentir que l’action ne va pas se passer en Antarctique ! Heureusement pour le reste de la distribution car sinon il aurait fallu adapter les costumes de Klaus Maria Brandauer, Max Von Sydow, Bernie Casey, Alec McCowen, Edward Fox, Pamela Salem et Rowan Atkinson à ces latitudes moins accueillantes.