Drame américain des années 50
Crépuscule sur l’océan
Réalisé par Joseph Pevney (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb
Cette superbe affichette est signée par Constantin Belinsky dans son style graphique si reconnaissable.
Le couple Rock Hudson et Cyd Charisse est représenté en premier plan, au milieu de la composition, à l’ombre d’un cocotier et les pieds dans le sable. La scène représentée ainsi, évoque une dimension passionnelle et dramatique qui confère à ces deux personnages, une attitude grave et intense.
En arrière plan l’océan et le voilier naviguant sur ses flots, confortent l’ambiance marine des mers chaudes, qui émane de cette peinture. Le ciel de coucher de soleil est entouré comme le reste du dessin, par un fond noir qui encercle et nous transporte dans l’intimité de cette scène.
Les couleurs utilisées dans cette affichette, caractéristiques du style de son dessinateur, empruntent des couleurs chaudes rouge, jaune et orangé pour donner de la lumière et inspirer la chaleur des sentiments. Les couleurs plus froides comme le bleu de l’océan et les mauves bordeaux du ciel et de la chemise de Rock Hudson, amènent l’aspect grave et dramatique de la scène. Le blanc des voiles ou des lueurs autours des personnages permet de capter les reflets de lumière.
Le titre emprunte le bleu de l’océan en plein et le blanc du chemisier de l’actrice en contour. Arthur Kennedy et Leif Erickson complètent la distribution de ce film en couleurs.
Marqué par la haine
Réalisé par Robert Wise (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb
Nous voici plongés dans cette affiche non signée, en plein milieu d’une rue en proie à la violence d’une bagarre acharnée à mains nues.
Dans cette composition magistrale, le cadre dessiné par un effet de pinceau sur un fond de toile blanche (dans le cas présent jaunie par l’effet du soleil sur l’affiche 😉 ) délimite deux scènes avec un effet de profondeur de champs quasi théâtral.
Au premier plan, les deux acteurs principaux Paul Newman et Pier Angeli se font face dans une explication qui semble être sérieuse et passionnée.
A l’arrière plan, se trouve un décor typique de cinéma dans lequel des personnages sont en train de se battre dans la rue au milieu de voitures à la calandre d’époque : des années 50’s bien sûr ;-). Ensuite on trouve en perspective, d’abord des murs d’immeubles de cette même rue, marbrés d’escaliers de secours caractéristiques des constructions de bâtiments américains, puis un coin de rue et plus loin, d’autres immeubles qui finissent par obstruer l’horizon. Enfin surplombant ce décors, de lointaines façades d’immeubles gigantesques parfont cette ambiance nocturne urbaine étoilée de lumières qui s’échappent de minuscules fenêtres d’appartements flottants dans le ciel.
L’utilisation du noir et gris est particulièrement magnifique pour exprimer cette sombre atmosphère nocturne et peindre les détails de ce décor avec minutie, afin d’animer avec talent, la scène et les personnages dans leur environnement de vie ( ou bien de mort 😉 ). La couleur jaune ajoute une touche de lumière de réverbère qui éclaire les deux personnages au premier plan et augmente ainsi le réalisme saisissant de cette affiche. Le contraste marqué par le titre peint avec un pinceau large et irrégulier de couleur rouge, le met habilement en valeur et souligne la dimension passionnée et excessive exprimée par les mots forts que sont « marqué » et « haine ».
Les autres acteurs de la distributions Everett Sloane, Eileen Heckart et Sal Mineo voient leur nom – on peut ajouter Harold J. Stone – , comme celui du réalisateur Robert Wise, écrits en petits caractères noirs en bas à droite de cette affiche, qui contient peu de texte par rapport aux autres affiches traditionnelles de cette époque et qui laisse donc, avec raison :-), un plus grande place à ce superbe dessin.
Géant
Réalisé par George Stevens (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb
L’affiche du film Géant ne pouvait être signée uniquement par un Jean 😉 en l’occurrence l’immense Mascii.
Cette affiche de retirage du film ne possède hélas pas la richesse des couleurs de l’originale lors de la première sortie, mais conserve tout de même le magnifique dessin en lithographie.
La composition s’articule autour de deux plans distincts dont le premier met en valeur de plein pied la jeune star mythique à venir : James Dean, puis au second plan les superbes portraits des deux étoiles non moins connues que sont Elizabeth Taylor et Rock Hudson.
Jean Mascii a lié ces trois représentations dans deux cadres délimités par des formes géométriques pouvant faire penser à des halos de lumière noire ou jaune. Le tout se détache sur un fond rouge profond qui amène un contraste puissant interpellant le regard du visiteur tel un taureau devant l’agitation de la cape dans l’arène 😉
Les polices de caractères sont nombreuses dans cette affiche et l’on notera à la volée les points remarquables suivants :
- la première mention de la Warner Bros emploie une écriture cursive abandonnée dans la version du dessous
- le titre du film utilise la possibilité offerte par son faible nombre de lettres pour avoir une taille géante 😉 rouge entourée d’un liseré noir
- le nom d’Elizabeth Taylor est en premier dans l’énumération des acteurs mais la taille de celui de James Dean est plus grande : effet a attribuer au nombre de caractère inférieur peut-être ou à la mise en avant de l’acteur ?
- la seconde partie de la distribution n’est plus écrite en rouge mais en noiret en plus petit, celle-ci compte Carroll Baker, Jane Withers, Chill Wills, Mercedes Mc Cambridge, Sal Mineo et Dennis Hopper
À l’est d’Eden
Réalisé par Elia Kazan (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb
A film extraordinaire, affichette magnifique signée par le non moins talentueux Jean Mascii.
La composition, très simple, repose sur le portrait dessiné finement de la star mise en avant dans la phrase d’accroche en rouge et en haut de l’affichette : l’inoubliable JAMES DEAN. Le dessin au crayon est bicolore : noir et jaune. L’effet recherché de ce contraste simple et efficace, est certainement la mise en valeur crue de la beauté brute et sauvage de l’immense acteur James Dean. La pause du modèle, la tête posée dans l’encadrement d’une porte et le regard fixé dans le lointain, installe une ambiance tourmentée et grave, qui annonce à propos l’histoire développée dans le film.
L’utilisation d’une troisième couleur, le rouge, permet d’attirer le regard du spectateur vers la phrase d’accroche avec le nom de l’étoile d’Hollywood et le titre du film, dans une police avec un effet de relief très méditatif.
Julie Harris, Raymond Massey et Burt Ives complètent la distribution de ce film classique américain réalisé par Elia Kazan.
Affichette avant restauration :
La main gauche du Seigneur
Réalisé par Edward Dmytryk (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb
Cette superbe affiche signée par Boris Grinsson est intéressante sur plusieurs points.
Tout d’abord, la composition est constituée de deux parties délimitant la gauche avec le portrait d’Humphrey Bogart et la droite avec un dessin multi-plans. En avant le titre apparait en rouge gras dans un encadré noir. Au second plan, un combat à mains nues oppose Mr Bogart en habit de prêtre, à un chinois enturbanné. Derrière eux, une foule effrayée tente d’échapper en fuyant, à des cavaliers au galop armés de fouet qui viennent de passer sous un portail en bois orné de sinogrammes et de dragons. Enfin le visage de la sublime Giene Tierney domine l’arrière plan et regarde fixement au dessus du spectateur avec un air grave et déterminé.
La richesse des couleurs utilisées permet de donner une vie et une dynamique impressionnante à l’ensemble. Les couleurs chaudes comme le jaune et le rouge sont réservées aux arrières plans et au titre, le noir est dominant dans la partie centrale surtout présent dans la soutane d’Humphrey, et le vert bleu trouve sa place dans le dégradé de la partie basse et dans les mentions du générique.
Enfin, les polices des noms des deux stars du film en haut à gauche, utilisent une technique de coloration peu courante et très réussie, le dégradé. Celui-ci passe du bleu foncé au bleu plus clair de bas en haut mettant ainsi en valeur la participation des deux vedettes par rapport aux nombreuses autres couleurs de l’affiche.
Lee J. Cobb et Agnes Moorehead apparaissent en bas à gauche et complètent la distribution du film.
Tout ce que le ciel permet
Réalisé par Douglas Sirk (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb
Tout ce que le ciel permet, c’est peut-être à Xarrié de représenter magnifiquement dans cette affiche, les deux portraits de Rock Hudson et de Jane Wyman en clair obscur.
Au delà de la finesse des détails des deux personnages, on note la belle représentation du paysage extérieur à travers la fenêtre, qui redéfinit un cadre dans le cadre en donnant une belle profondeur et une perspective à la composition.
La petite anecdote sur cette affiche se raconte à partir d’un détail sur le logo Universal International en bas à droite. En effet au dessus de celui-ci, se dresse un drapeau qui annonce fièrement le 50ème anniversaire de la firme, qui compte un demi siècle de triomphes « 1912 – 1962 » dans le texte. Ce film étant sorti en 1955, on sent venir l’entourloupe et le micmac temporel sur la datation de cette affiche et on s’apprête à crier AU SCANDALE en cassant tout autour de nous … avant de reprendre gentiment sa remarque et de revenir à un état de léthargie normal lorsque l’on apprend que le film était projeté sur les écrans français en 1963 (source IMDB). Ouf 😉
Agnes Moorehead, Conrad Nagel, Virginia Grey et Gloria Talbott donnent la réplique au grand Rock, dans ce All that heaven allows tourné et annoncé fièrement en couleurs du paradis 🙂
Son seul amour
Réalisé par Jerry Hopper (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb
L’affiche de Son seul amour est une beauté de volupté signée par Xarrié.
Dans une ambiance chaude et lumineuse qui emprunte au jaune sa couleur Or, le très beau visage d’Anne Baxter se blottit dans les bras de l’impeccable Rock Hudson. On remarque ainsi la précision donnée aux détails de la chevelure des deux stars et les contrastes nuancés mais visuellement accrocheurs, des couleurs des lèvres ou des yeux des personnages.
Un deuxième duo est représenté par l’artiste en bas à droite, qui pourrait mettre à l’honneur en tenue élégante et parure de bijoux, deux actrices présentent également au casting que sont Julie Adams et Natalie Wood. Comme pour le dessin principal, la couleur rose pastelle de la peau se marie à merveille avec les tons de jaune des vêtements et du marron des cheveux ou des ombres des chevelures dorées.
On peut noter la présence au générique de Carl Bento Reid et William Hopper, dont les noms sont imprimés en couleur taupe au dessous du titre rouge profond.
Celle de nulle part
Réalisé par David Miller (1950). Toutes les informations sur ce film sur imdb
La très belle composition de l’affiche de ce film est signée par l’orfèvre des portraits, Roger Soubie.
Les trois visages des vedettes de ce drame, Ann Blyth, Farley Granger et Joan Evans, sont dessinés sur trois plans dynamiques aux volumes différents. L’homme à la cravate à gauche est de taille moyenne par rapport à l’actrice blonde du second plan et encore plus petit par rapport à l’actrice mise en valeur en haut à droite. Cette dernière est représentée dans une position lascive nous permettant de savourer la beauté de ses cheveux ondulés, baignés par une lumière de studio qui illumine de sa chaleur de projecteur, sa peau de star de cinéma ainsi que ses yeux bleus magnifiques qui fixent le spectateur.
Le titre est écrit en rouge dans une police longiligne qui traverse l’affiche de gauche à droite et annonce en dessous la liste des acteurs de la distribution dont en premier lieu les trois stars en couleur framboise puis Jane Wyatt, Ann Dvorak, Donald Cook et Natalie Wood en couleur bleue.