Italie

La légende de la panthère noire

1881

Réalisé par Jürgen Roland (1963). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Mais où est passée la panthère noire de Ratana dans cette affiche signée par Mos?

Ce titre a de quoi intriguer le spectateur et a l’inciter à vouloir en savoir plus sur cette histoire de féline sombre. En deuxième lame, le dessin coloré envoûte par son dynamisme et le mouvement insufflé par le style des traits qui représentent la scène principale de la composition.

Ainsi la gifle donnée par l’homme au pistolet à droite, bouscule violemment – et pas de façon très gentleman – la jeune femme asiatique en robe rouge moulante à gauche, par un mouvement figé dans une représentation en fin de course lorsque la victime tombe en arrière comme flottante dans les airs.

Un jeu de rambardes métalliques et d’escaliers en pierre, amène notre regard à un deuxième plan où des asiatiques regardent la scène de loin d’un air grave et imperturbable, abrités sous leurs chapeaux traditionnels en paille coniques ou sans couvre-chef.

Enfin un visage impressionnant de sérieux et de détermination est incrusté en fond, éclairé par une lumière jaune inquiétante qui met en valeur ce personnage qui jouera indéniablement un grand rôle dans ce scénario servi par Brad Harris, John Cameron, Jerry Moore, Luciana Gilli, Dorothy (Dorothee) Parker, Carlo Tamberlani et Marianne Koch. A noter qu’on retrouve sur Internet, des noms d’acteurs différents par rapport à l’affiche : Heinz Drache, Horst Frank et Chris Howland certainement remplacés sur l’affiche par des noms d’artistes aux consonances plus américaines.

Le glaive du conquérant

1771

Réalisé par Carlo Campogalliani (1961). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche signée par Ghirardi fleure bon le pillage violent et le massacre en règles d’une cité protégée pourtant par d’imposants remparts.

La horde de barbares sanguinaires qui déferle au premier plan, s’apprête à s’occuper – question administrative à n’en pas douter – de deux citoyennes fort élégantes qui sortaient légèrement vêtues sous le climat supposé doux de la région.

Au second plan, les combats font rage sur le mur d’enceinte mais il semble que l’issue soit à sens unique en faveur des pillards assoiffés de trésors de toutes sortes. Les flammes réelles ou fictives dans la scène représentée, que l’on aperçoit à travers la porte principale, témoignent de l’embrasement du conflit et du chaos qui s’abat sur la charmante bourgade, sous nos yeux ébahis.

Dans le ciel bleu-nuit, le visage de l’acteur Jack Palance termine en apothéose cette vision apocalyptique d’une lutte inégale et injuste, sous les traits inquiétants d’un homme au regard inquiet et résigné.

Eleonora Rossi Drago, Guy Madison, Carlo d’Angelo, Edy Vessel, Andrea Bosic, Ivan Palance et Vittorio Sanipoli complètent la distribution italo-internationale de ce film.

Histoires extraordinaires

1920

Réalisé par Federico Fellini, Louis Malle et Roger Vadim (1968). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Histoires extraordinaires, magnifique et haute en couleurs, est signée par Allard dans son style propre si reconnaissable.

Cette affiche se construit autour du titre du film et de la référence à Edgar Allan Poe, inclus dans un cartouche central aux contours évanescents de style art nouveau.

Sur une colonne centrale sur fond clair, la distribution des acteurs, les réalisateurs puis les autres mentions cinématographiques, induisent une limite imaginaire entre les personnages joués par Brigitte Bardot, Alain Delon et Terence Stamp représentés sur la gauche et celui interprété par Jane Fonda isolé dans la partie droite.

L’arrière plan de l’affiche très coloré et peint en matière brute, est torturé et agressif par l’utilisation bien à propos de rouges vifs, de jaunes or ainsi que de bleus profonds qui donnent une impression visuelle forte. La richesse des toilettes de ces dames ainsi que la beauté des acteurs, apportent une esthétique tout à fait remarquable à cette représentation intrigante et pleine d’attraits qui invite le spectateur à pousser les portes du cinéma.

Françoise Prevost, James Robertson Justice, Peter Fonda, Carla Marlier, Philippe Lemaire et Serge Marquand sont aussi crédités sur cette affiche, tout aussi extraordinaire que les histoires qui y seront contées.

6 Femmes pour l’assassin

J1214

Réalisé par Mario Bava (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche française de 6 femmes pour l’assassin est un chef d’œuvre de représentation imagée du genre horrifique dans les griffes du maître Constantin Belinsky.

Le premier élément immersif dans cette ambiance maléfique, est la couleur noire. Elle enveloppe de ses ténèbres, l’arrière plan composé de la pénombre du ciel et au premier plan, par les fourrés plongés dans la nuit. Ceux-ci servent de fond pour l’écriture du titre et cachent bien timidement, comme par pudeur, la moitié supérieure du corps de la femme en robe rouge. Les superbes jambes de cette jeune victime supposée – car être trainée sur le dos en pleine nuit par les chevilles sur un gazon en plein air, ne devait pas faire partie du programme de la soirée du personnage, bien que tous les goûts soient dans la nature bien sûr 😉 – sont entravées par la main gantée de noire du tueur – tueur supposé encore grâce à son attitude générale qui n’inspire par la bienveillance au premier abord, peut-être un délit de sale gueule mais bon à chacun ses hobbies ! – qui focalise l’attention du spectateur.

Cet assassin est habillé du même noir que la nuit qui l’enveloppe comme si lui-même en faisait partie, et une lumière faible bleutée, dessine les contours de sa silhouette maléfique. La scène est plongée dans cette ambiance esthétique froide, baignée par la lumière blafarde de l’astre lunaire au double rôle de témoin et de révélateur aux premières loges. Deux détails dans le signalement du meurtrier, attirent l’attention du spectateur médusé, son visage est masqué par une cagoule blanche et surmonté d’un chapeau étroit, et sa main droite est pourvue d’un accessoire de mort terrifiant, composé de trois griffes menaçantes qui luisent dans un halo blanc comme pour mieux signifier la cruauté de l’arme du crime.

Les deux typographies du titre achèvent de donner aux visiteurs l’envie ou la répulsion curieuse, d’aller découvrir cette histoire mystérieuse et horrifique servie par Eva Bartok, Cameron Mitchell, Thomas Reiner, Claude Dantes et Dante Di Paolo.

Le miroir aux alouettes

1773

Réalisé par Vittorio Sala (1959). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette signée par Publicité J. Fourastié est une composition qui mélange des photos avec une partie dessinée.

Ainsi le fond de l’affiche représente en peinture un paysage balnéaire, qui donne la part belle à des bateaux blancs qui voguent sur la grande bleue. Des créatures de rêves en maillots de bain fin 1950 😉 se pavanent en photo noire et blanche, sur un ponton de bord de mer.

Trois autres personnages sont représentés en montage photos au premier plan, dont un très beau portrait d’un homme à la casquette, qui toise le spectateur avec une cigarette au bec. Le duo torride qui occupe la partie basse de l’affichette est allongé sur des serviettes et sont en train de se sécher au soleil, après très certainement un bain intense qui est trahi par la posture collée serrée et les expressions des visages des deux protagonistes.

La distribution de cette comédie franco-italienne compte notamment Alberto Sordi, Rita Gam, Elsa Martinelli, Lorella De Luca, Giorgia Moll et Georges Marchal.

Jours d’amour

J1173

Réalisé par Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour la 700ème affiche publiée sur ce site, l’accent est mis sur le plus beau sentiment qui fait tourner le Monde : l’Amour 🙂

En effet quoi de plus beau que ces deux visages amoureux qui se serrent l’un contre l’autre ? L’affiche n’est pas signée, mais l’on reconnait l’école italienne dans ce dessin d’une précision magnifique et qui jouit de couleurs très réalistes, certainement issu d’une photo du tournage.

L’union des productions italienne, Rome et française, Paris, augure évidemment une doux charme romantique qui sera sublimé sur la pellicule à jamais par le procédé Ferraniacolor, bien connu des amateurs de rareté cinéphile comme on les aime.

Comme dans une farandole de la Comédia del Arte, Giulio Cali’, Pina Gallini, Renato Chiantoni et Lucien Gallas dansent et virevoltent autour de ce duo amoureux de stars pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Le piège

1090

Réalisé par Charles Brabant (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche signée par Boris Grinsson inspire une ambiance qui se rapproche plus du Polar que du drame conventionnel.

La composition assez originale, est articulée autour d’un cadre fait de deux accents circonflexes blancs inversés, qui contiennent les portraits baignés par une lumière jaune inquiétante, de Magali Noël et de Raf Vallone.

En arrière plan, une scène d’arrestation est peinte en rouge et en framboise, et ouvre une fenêtre vers une ville de nuit. Pour terminer la galerie de portraits, celui de Charles Vanel est représenté avec casquette et lunettes en haut à droite de l’affiche.

Le titre du film est un modèle de typographie très grasse avec un effet de relief marqué, qui donne avec réalisme une dynamique et de la texture à l’ensemble de l’œuvre.

Elena et les hommes

J1246

Réalisé par Jean Renoir (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Ferracci signe avec cette magnifique affiche, une ode élégante et sublime à la beauté féminine.

La composition est en même temps classique et brillamment originale et sensuelle. Le portrait de Ingrid Bergman occupe toute l’attention du spectateur et subjugue par la finesse de son dessin et la douceur sucrée de ses couleurs qui se montrent à la hauteur de la beauté exquise du sujet. La représentation des habits richement sculptés autour du buste et de la posture de l’actrice, mettent en valeur la beauté élégante et naturelle de la star.

L’atmosphère de volupté qui se dégage, est rehaussée par l’ajout subtil d’accessoires comme la marguerite, pincée délicatement entre deux doigts ou la plume dans les cheveux, qui ponctuent avec grâce la finition de ce chef d’œuvre.

L’autre main d’Ingrid Bergman tient entre ses deux mêmes doigts, trois fils qui animent tels des pantins, trois personnages masculins dessinés en taille réduite, suggérant que l’héroïne de l’histoire les mènent par le bout du nez.

Le fond de l’affiche se pare d’une couleur bleue très pâle, qui offre une touche suave et délicate qui révèle la beauté raffinée de ce dessin. Le titre ainsi que toutes les mentions de cette affiche, sont écrits en noir de façon très sobre et qui par un jeu de variations de police de caractères, introduisent autour de Jean Renoir le réalisateur, les acteurs comme Jean Marais, Mel Ferrer, Jean Richard, Juliette Gréco, Magali Noël et Pierre Bertin.

Elena et les hommes

J1245

Réalisé par Jean Renoir (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

René Péron insuffle un air de fête et de liesse populaire dans cette affichette, pour ce film emblématique réalisé par le grand Jean Renoir.

Les couleurs bleu, blanc, rouge sont à l’honneur dans les airs et dans les habits des trois personnages principaux au premier plan : Ingrid Bergman, Jean Marais et Mel Ferrer. La foule dense qui occupe tout l’espace de l’arrière plan, forme une marée humaine uniformément peinte en rouge.

Le fond jaune de l’affichette met en valeur la partie dessinée centrale, qui est incluse dans une forme qui peut faire penser à des rideaux de théâtre, suspendus par deux fleurs blanches sur les côtés et un apex en haut. Le titre se place dans la partie basse de cette fenêtre symbolique et est écrit en blanc, avec une police de caractère de style Belle Époque.

La distribution, 3 étoiles, est complétée par des noms non moins prestigieux comme Jean Richard, Juliette Gréco, Magali Noël et Pierre Bertin.

La reine Margot

J1347

Réalisé par Jean Dréville (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche non signée, de la reine Margot, fleure bon le film historique de capes et d’épées dont elle distille les symboles pour mieux attirer le spectateur.

La composition adopte une construction traditionnelle pour les films en costumes. Tout d’abord, un couple en premier plan installe une histoire d’amour au cœur du propos. Ce dessin très flatteur et romantique de Jeanne Moreau, lui donne un faux air de Olivia de Havilland, en particulier dans la représentation de profil de son regard. L’acteur qui la tient dans ses bras pourrait même ressembler à un Clint Eastwood qui aurait été bien jeune en 1954, mais cela est surtout dû à une implantation de cheveux et à un front très similaires.

Au deuxième plan, on retrouve bien sûr, un combat à l’épée qui oppose un catholique en violet avec une croix dans le dos à un protestant de face en vert.

Au fond, une troupe à cheval se prépare à charger devant une muraille, qui protège un château imposant en arrière plan.

Les couleurs utilisées mettent en affrontement comme dans le duel à l’épée, le violet d’arrière plan avec un vert pomme qui traverse la partie centrale du dessin, illuminée de jaune dans son fond.

Ce drame franco-italien compte parmi ses acteurs une distribution appartenant aux deux nationalités dont Armando francioli, Robert Porte, Henri Genes et Françoise Rosay.

Une corde, un Colt…

Réalisé par Robert Hossein (1969). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Une corde, un colt et un beau paquet de problèmes !

Minimaliste, étrange et inquiétante … telle est cette affiche signée par Guy Gérard Noël.

La corde nouée en l’air qui attend le cou du condamné et le colt en majesté au premier plan, donnent la première impression sévère et grave de la composition. Ces deux éléments sont représentés telle une nature morte qui attend un public pour un évènement hautement solennel.

Les portraits des acteurs principaux, Robert Hossein et Michèle Mercier, flottent dans le ciel à droite fixant sérieusement du regard le spectateur. Enfin une horde sauvage ou non, chevauche vers le premier plan et annonce des règlements de comptes à l’amiable, des discussions musclées entre cowboys au coin du feu de camp et des échanges de poings de vue sur des sujets toujours philosophiques comme :

L’accompagnement à la fin de vie ou la rédemption sociale par la châtaigne

Guy Gérard Noël réussit dans cette affiche une superbe quadrichromie de rouge, marron, bleu et noir qui apporte chacun une symbolique qui s’appuie sur sa voisine pour fusionner en un tout expressif. Le noir du pistolet fait référence à la mort, le bleu évoque les ombres d’un crépuscule froid, le rouge la passion, le sang et la violence qui déchire un fond indéfini marron.

Guido Lollobrigida sous le nom de Lee Burton, Daniel Vargas, Serge Marquand, Pierre Hatet, Philippe Baronnet, Pierre Collet, Ivano Staccioli, Béatrice Altariba, Michel Lemoine et Anne-Marie Balin font parti de cette longue distribution richement créditée, ce qui est assez rare pour être noté et cité dans son ensemble.

Le grand silence

Réalisé par Sergio Corbucci (1968). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Quelle magnifique utilisation d’une grande police large de couleur noire, pour symboliser le silence froid qui transparait dans le décor de ce Western original.

Yves Thos dessine de manière très réaliste, les visages des deux acteurs principaux Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski. Ces deux portraits chaudement habillés et placés au centre de la composition, donnent le ton glacé du film, renforcé par les touches blanches de neige disséminées sur les pentes des montagnes en fond.

Le foulard rouge couleur sang, le pistolet et le cadre imprimé expliquant l’histoire des chasseurs de primes de Snow Hill, évoquent la mort, la violence et le caractère historique de ce film à l’ambiance si particulière.

L’affiche est également signée en bas à droite par Ferracci qui a certainement assuré la composition finale et la typographie.

Frank Wolff, Vonetta Mc Gee, Jacques Toulouse, Luigi Pistilli et Mario Brega complètent la distribution de ce Western spaghetti glacial.