1970

Le reptile

Réalisé par Joseph L. Mankiewicz (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affichette signée par Jean Mascii ne montre pas l’animal rempant à sang froid suggéré par le titre, mais plutôt les deux stars de ce  film : Kirk Douglas et Henry Fonda.

La composition assez originale, organise l’espace en deux parties séparées par une grande bande rouge verticale qui liste la distribution du film dont Hume Cronyn, Warren Oates, Burgess Meredith, John Randolph, Lee Grant, Arthur O’Connell, Martin Gabel, Michael Blodgett, Alan Hale Jr, Victor French, Claudia McNeil et Bert Freed.

Dans la partie droite Kirk Douglas torse nu, regarde en souriant vers le lointain derrière le spectateur. Au dessous de lui une scène de bagarre oppose plusieurs personnages habillés en tenue sommaire à rayure, caractéristique des prisons, à un gardien pour la prise d’un fusil.

Soldier blue

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Réalisé par Ralph Nelson (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche non signée est la version non censurée de la sortie de 1971 avec la photo complète de la jeune indienne de dos au premier plan sans pagne.

On identifie ce premier tirage par l’utilisation du titre en version originale Soldier Blue  qui sera dans l’affiche censurée Soldat bleu et qui masquera le postérieur de la jeune fille par un pagne à la position plus approprié aux bonnes mœurs. L’autre visuel de l’affiche diffère aussi au niveau du dessin du ciel et du sol peint uniformément en orange.

La composition comprend une photo d’une indienne captive nue – le détail a son importance esthétique indéniable 😉 – au premier plan, associée à un dessin de la colonne de cavalerie à la charge en arrière plan, en noir sur fond blanc. La phrase d’accroche choc écrite en jaune en surimpression sur le ciel rouge feu déchainé, annonce de façon quasi prophétique et définitive : le jour où la Cavalerie U.S. décida le Massacre des Cheyennes…

Le casting de ce Western compte Candice Bergen, Peter Strauss, Donald Pleasence, George Rivero, John Anderson, Dana Elcar, James Hampton et Ralph Nelson.

Little Big Man

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Réalisé par Arthur Penn (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

La superbe affiche italienne du film Little Big Man n’est malheureusement pas signée et l’on ne peut donc remercier son affichiste de sa poignante réalisation.

La composition reprend la scène de désolation après l’attaque de l’armée américaine contre le village indien. Les indiens sont étendus morts sur la neige et leurs tipis sont en train de bruler. Une jeune indienne au premier plan, tient son chien blanc dans ses bras pour se rassurer devant tant d’horreurs. La posture de Dustin Hoffman, les bras tombants le long du corps et la mine stupéfaite, ajoute à l’ambiance déjà lourde de l’affiche, une gravité face à l’impuissance de la tragédie qui se déroule sous nos yeux. Ce personnage représenté de plein pied – normal pour un petit grand 😉 – tourne le dos à la scène de massacre et regarde droit devant lui, impuissant à arrêter le sens de l’histoire et interroge le spectateur de son regard profond.

Cet extraordinaire film avec Faye Dunaway, Chief Dan George, Martin Balsam, Jeff Corey, Hal Needham et William Hickey est à découvrir ou à redécouvrir d’urgence.

On l’appelle Trinita

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Réalisé par Enzo Barboni (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Belle affichette signée Casaro, pour cet épisode de la série « Trinita » avec dans les rôles principaux Terence Hill, Bud Spencer, Steffen Zacharias, Dan Sturkie, Gisela Hahn, Elena Pedemonte et Farley Granger.

Casaro représente une fois de plus – voir Mon nom est personne – Terence Hill d’une manière originale, allongée sur une civière de fortune tirée par son cheval. Ce système ingénieux largement utilisé dans le film et optimisé pour un repos constant, pose l’ambiance détendue voir nonchalante du film.

Le soleil implacable est bien présent en haut à droite et illumine par des tons orangés chauds, cette unique scène de sieste intense marquée par le bâillement du protagoniste principal sans aucune gêne. Mais là n’est pas la question, le spectateur suivra-t-il les pérégrinations de ce convoi singulier dans l’Ouest sauvage ?

Le secret de la planète des singes

Réalisé par Ted Post (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette très belle affichette, signée par Boris Grinsson, nous plonge dans l’univers de la série des films de la planète des singes.

La tête colossale du singe au casque noir, attire en premier notre attention. Le reste de la composition se construit autour de ce personnage central.

La colonne en file indienne, des guerriers simiesques se dirige vers notre gauche à partir du lointain situé au dessous de la mâchoire du grand singe.

Une humaine est prisonnière d’un singe sur notre droite, lui même supervisé par un gradé de la même espèce reconnaissable par le fait qu’il monte à cheval. De l’autre côté du visage principal, un couple d’humains cramponnés sur le dos d’un autre cheval, effectue un saut fantastique, qui donne l’impression qu’ils s’envolent au dessus de tous les autres personnages dans une attitude quasiment mythologique (je pense à Pégase 😉 ).

Les couleurs très vives des vêtements ou du ciel multicolore, contrastent fortement avec la couleur jaune du sable du désert et la couleur foncée de la peau des singes. Cela donne vie et anime ce visuel avec la grande application que portait Grinsson à cet aspect dans l’élaboration de ses affiches.

Retournerez-vous dans ce monde parallèle, guidé par Charlton Heston, James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans et Linda Harrison, où toutes nos valeurs humaines sont bouleversées et remplacées par une société basée sur la domination de l’espèce supérieure : le singe ?

Orloff et l’homme invisible

Réalisé par Pierre Chevalier (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche est dans le pur style des couleurs vives et des coups de crayons stridents de Constantin Belinsky.

Le personnage principal tient dans ses bras une délicieuse créature blonde dans une tenue d’Ève des plus délicates. Derrière ce premier couple, un couloir vouté nous laisse apercevoir un autre personnage avec une torche dans le fond. Cette partie centrale se découpe à l’intérieur d’une ombre de tourelle de château.

Une main stylisée verte qui descend du plafond, agite des chaines libres sur une grille métallique, qui cadre bien avec l’ambiance de geôle sordide et froide dans les entrailles d’un château moyenâgeux maudit.

Les deux chauves-souris parachèvent cette ambiance bien glauque et ténébreuse qui ne montre son appartenance à son temps, c’est à dire les années 70s, que par la couleur fuchsia qui tapisse le fond de la composition.

Suivrez-vous Howard Vernon, Brigitte Carva et Fernando Sancho, dans ce labyrinthe plein de dangers ? Peut-être le ferez-vous pour sauver la princesse blonde…

Les cicatrices de Dracula

Réalisé par Roy Ward Baker (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée est tout aussi originale par sa composition que par ses couleurs et le style de son dessin.

En effet, quand on regarde attentivement sa composition, on remarque l’agencement très précis de tous ses éléments qui concourent à occuper une place maximale, sans aller jusqu’à la surcharge.

Le visage de Dracula au premier plan à droite, est étonnamment peint avec un jaune vif. Les contours de ce dessin sont en noir et permettent aux vaisseaux sanguins des yeux et aux gouttes de sang autour de la bouche du prince des ténèbres, de ressortir crûment par  contraste de couleurs.

Un poignard occupe la diagonale libre à gauche et se place en avant-plan par rapport aux trois autres personnages. Les deux premiers sont un couple dont l’intimité de leur lit est menacée par cette place centrale trop exposée et … par l’appétence manifestement assouvie de la demoiselle pour les morsures profondes dans le cou à l’aide de ses canines très professionnelles 😉

En arrière plan enfin, une jeune femme est en train de subir les assauts gloutons de chauves-souris, mâles évidemment 😉 , qui partagent les goûts de la délicieuse créature à l’appétit féroce du second plan. Les petites quenottes de ces chiroptères se repaissent des protubérances mammaires bien rebondies de la dite personne du fond, aussi affreusement effrayée que délicatement dévêtue.

Il est à noter l’hétérogénéité des polices des caractères utilisées qui se limitent pourtant à trois informations uniquement :

  • le titre du film en rouge sang, cerclé de jaune
  • la mention pédagogique « il revient » écrite en blanc pour bien préciser que Dracula est de retour et que ça va faire mal aux globules 😉
  • le nom mythique de l’acteur emblématique du rôle, Christopher Lee, peint en blanc sur une planche en bois 🙂 qui n’a hélas pas pu sauver cet épisode, reconnu plus faible, dans la série des Dracula de la Hammer

On pourra quand même citer les autres acteurs et actrices qui ont servi cet opus du Prince de la Nuit : Dennis Waterman, Jenny Hanley, Michael Gwynn, Christopher Matthews et Michael Ripper.

Les horreurs de Frankenstein

Réalisé par Jimmy Sangster (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le style de cette affiche est radicalement différent des autres représentations de Frankenstein et de sa créature, dans les productions Hammer.

En effet Constantin Belinsky utilise un dessin cru et agressif renforcé par des couleurs vives, dont le rouge sang du monstre, qui capte en premier notre regard. Le premier plan est incisive même violent, par l’impressionnant visage impassible de la créature qui fixe le spectateur d’un regard dérangeant. La hache ensanglantée dans la main de ce danger immédiat, donne le ton menaçant de la composition.

Au second plan, le baron porte un bocal avec une tête humaine à l’intérieur, qui montre sans équivoque, et c’est assez rare, une étape de la reconstitution du monstre. Souvent le matériel scientifique suffit à suggérer le caractère scientifique du processus mais pour cette affiche, le choix a été délibérément fait de représenter directement le matériel humain de cette expérience contre-nature.

Le meurtre aux pistolets du pourvoyeur de cadavres au 3ème plan et le château gothique en fond finissent d’affirmer le caractère malsain de l’avant dernier opus de cette série des Frankenstein avec Ralph Bates, Kate O’Mara, Veronica Carlson et Dennis Price.