Boris Grinsson

Cinq semaines en ballon

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Réalisé par Irwin Allen (1962). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Voici une farandole bien joyeuse et hétéroclite représentée sur l’affiche du film Cinq semaine en ballon signée par Boris Grinsson.

Le parcours du regard du spectateur dans cette composition est clairement tracé en forme de U par une courbe qui part de l’élément principal, le ballon en haut à gauche, jusqu’au titre en haut à droite. Cet objet volant bien identifié prend le volume dû à son rang et arbore des rayures oranges et bleues du meilleur effet. A sa base une nacelle dorée avec une proue en forme de licorne est surmontée d’un étonnant dôme, qui assure la liaison entre la cabine et la zone de chauffe de l’air de la toile.

Une immense corde attachée à la nacelle sert d’amarres à ce vaisseau volant et serpente dans la partie inférieure de l’affiche jusqu’aux mains des personnages qui tirent gaiement ce lien physique et symbolique. Du singe accroché au filin au dessus de la mêlée, au lion qui termine fièrement la parade, tous les efforts des personnages dont un militaire en uniforme, un gentleman en smoking, une indienne en sari ou encore le cheik au keffieh noir et blanc concourent à rattraper avec une bonne humeur qui se lit par les sourires de certains visages, le ballon en route vers l’aventure.

Le burlesque de cette représentation découle du foisonnement de références culturelles dessinées et de leurs juxtapositions autour des clichés du voyage. On peut noter des détails comme le cactus piquant à souhait, qui sert d’appui au premier homme de la suite ou bien le palmier qui domine l’arrivée du lion dans le dos des protagonistes de l’histoire. Le scénario de ce film inspiré de l’œuvre de Jules Verne compte la participation de Red Buttons, Fabian, Barbara Eden, Cedric Hardwicke, Peter Lorre, Richard Haydn, Barbara Luna, Billy Gilbert et Herbert Marshall. Ne pas oublier le chimpanzé Chester qui a le droit à la place centrale de l’affiche.

Chut, chut, chère Charlotte

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Réalisé par Robert Aldrich (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’ambiance ténébreuse et électrique de cette affiche plonge le spectateur au cœur de ce thriller mystérieux et sombre.

Cette composition signée par Boris Grinsson, met en scène l’apparition d’une jeune femme en robe de soirée face à un homme qui nous tourne le dos. Les deux personnages sont en contre-jour, positionnés au centre de l’affiche et se détachent sur un fond rouge sang irrégulier sur les bords, qui se termine en gouttelettes étirées.

Les visages des deux stars féminines Bette Davis et Olivia de Havilland surplombent la scène et suscitent une curiosité inquiétante au croisement notamment du regard troublant de Mme Davis. Derrière elles, se déchainent les éléments naturels dans un ciel où les nuages noirs comme la nuit, défient les nuages blancs déchirés par des éclairs ,et annoncent une période de troubles.

Le dernier élément anxiogène est la main flottante à droite qui semble lancer la foudre telle une malédiction, à l’encontre des héroïnes.

La distribution de ce film qui compte Joseph Cotten, Agnes Moorehead, Cecil Kellaway, William Campbell, Victor Buono et Mary Astor, fait apparaître aussi une faute de frappe pour l’anecdote dans la recopie du même nom Henry Farrell comme scénariste et d’après une histoire de, avec un seul « r » dans la première apparition.

Comment l’esprit vient aux femmes

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Réalisé par George Cukor (1950). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui ne peut pas être ébloui par cette affiche radieuse signée par le lumineux Boris Grinsson 😉 ?

La composition assez classique, met en avant les trois acteurs principaux du film, Judy Holliday, William Holden et Broderick Crawford.

La belle blonde au centre du triptyque, est représentée assise lascivement en robe de soirée bleue nuit. Les moindres détails de sa tenue sont représentés avec une finesse remarquable, aussi bien dans les plis de sa robe, dans la transparence du voile noir fin laissant deviner sa peau soyeuse et enfin dans la légèreté de la dentelle qui ponctue ses formes. La classe de sa posture est sublimée par son porte-cigarette élégamment enlacé dans sa main droite qui se distingue de sa main gauche appuyée sur deux livres. Les bouquins représentent-ils l’esprit évoqué dans le titre provocateur sur une étiquette rouge et la cigarette une occupation futile ? A chacun de visionner cette comédie pour trouver la réponse à cette question.

Les deux portraits des acteurs américains qui encadrent Judy Holliday, sont baignés d’une lumière jaune, qui laisse apparaitre le bleu de leurs yeux avec un fort contraste de couleurs. Leurs regards sont d’ailleurs tendrement posés sur la star féminine qui peut bicher allègrement entourée par ses deux galants 😉

Le piège

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Réalisé par Charles Brabant (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche signée par Boris Grinsson inspire une ambiance qui se rapproche plus du Polar que du drame conventionnel.

La composition assez originale, est articulée autour d’un cadre fait de deux accents circonflexes blancs inversés, qui contiennent les portraits baignés par une lumière jaune inquiétante, de Magali Noël et de Raf Vallone.

En arrière plan, une scène d’arrestation est peinte en rouge et en framboise, et ouvre une fenêtre vers une ville de nuit. Pour terminer la galerie de portraits, celui de Charles Vanel est représenté avec casquette et lunettes en haut à droite de l’affiche.

Le titre du film est un modèle de typographie très grasse avec un effet de relief marqué, qui donne avec réalisme une dynamique et de la texture à l’ensemble de l’œuvre.

Les hommes en blanc

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Réalisé par Ralph Habib (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche au format double panneaux, est magnifiquement signée par le talentueux Boris Grinsson.

On retrouve une très belle composition qui profite du format panoramique, pour présenter au spectateur un large panorama de paysages et de scènes certainement tirés du film.

Au centre, le titre est écrit en blanc sur fond noir bien sûr 😉 pour coller à la thématique du scénario. Autour de lui, est représenté de droite à gauche :

  • les toits de Paris avec la Tour Eiffel en son centre
  • un couple médical en blouse blanche, qui regardent avec contentement vers le spectateur
  • un paysage de village de campagne française typique avec son clocher, ses villageois, sa carriole tirée par un cheval qui semble être au bout du rouleau et la campagne en arrière plan
  • un médecin avec une barbe rousse habillé tout en vert, qui se rend en arrière plan avec son parapluie dans une main et sa trousse médicale dans l’autre
  • une salle d’opération chirurgicale avec toute une équipe habillée en blanc qui s’affaire à l’intervention en cours

Les couleurs très vives et agréables, servent un dessin toujours aussi fin et harmonieux, qui met en valeur le casting du film composé entre autres par Raymond Pellegrin, Jeanne Moreau, Jean Chevrier et Fernand Ledoux.

La main gauche du Seigneur

Réalisé par Edward Dmytryk (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche signée par Boris Grinsson est intéressante sur plusieurs points.

Tout d’abord, la composition est constituée de deux parties délimitant la gauche avec le portrait d’Humphrey Bogart et la droite avec un dessin multi-plans. En avant le titre apparait en rouge gras dans un encadré noir. Au second plan, un combat à mains nues oppose Mr Bogart en habit de prêtre, à un chinois enturbanné. Derrière eux, une foule effrayée tente d’échapper en fuyant, à des cavaliers au galop armés de fouet qui viennent de passer sous un portail en bois orné de sinogrammes et de dragons. Enfin le visage de la sublime Giene Tierney domine l’arrière plan et regarde fixement au dessus du spectateur avec un air grave et déterminé.

La richesse des couleurs utilisées permet de donner une vie et une dynamique impressionnante à l’ensemble. Les couleurs chaudes comme le jaune et le rouge sont réservées aux arrières plans et au titre, le noir est dominant dans la partie centrale surtout présent dans la soutane d’Humphrey, et le vert bleu trouve sa place dans le dégradé de la partie basse et dans les mentions du générique.

Enfin, les polices des noms des deux stars du film en haut à gauche, utilisent une technique de coloration peu courante et très réussie, le dégradé. Celui-ci passe du bleu foncé au bleu plus clair de bas en haut mettant ainsi en valeur la participation des deux vedettes par rapport aux nombreuses autres couleurs de l’affiche.

Lee J. Cobb et Agnes Moorehead apparaissent en bas à gauche et complètent la distribution du film.

La fureur des Apaches

Réalisé par William Witney (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Boris Grinsson signe cette superbe affiche qui sent le duel acharné au sommet.

La joute équestre entre le soldat américain et l’apache figée à l’image juste avant le contact entre le sabre du yankee et le fusil tenu par le canon de l’indien, occupe la partie centrale et attire toute l’attention du spectateur. De cette scène principale, rayonne une lumière jaune intense qui se disperse ensuite en teintes orangées vers le fond de l’image. Le dernier plan est peuplé d’indiens qui chargent à cheval depuis une montagne à gauche et d’américains prêts à en découdre à droite.

Le jeu de couleur utilisé dans cette composition découpe en deux plans en hauteur, le désert jaune au dessus du sol noir, et en profondeur le duel en couleurs devant le fond orangé.

A noter le titre en rose dans la partie basse qui contraste avec les noms en vert pâle des acteurs principaux de ce film : Audie Murphy, Michael Dante et Linda Lawson.

La diligence partira à l’aube

Réalisé par William F. Claxton (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Boris Grinsson signe avec cette affiche une très belle œuvre qui regroupe les symboles emblématiques du Western.

On note ainsi au premier plan, un cowboy menotté au chapeau caractéristique, qui rampe vers son pistolet.

Élément assez original, le cadre flottant au second plan, délimite comme une fenêtre sans mur, la scène du fond. Celle-ci est composée d’une diligence qui fonce à bride rompue, vers un décor de montagne désertique sous un soleil couchant, qui lui donne de très belles couleurs rouges, orangées et bleues nuit en alternance.

Barry Sullivan, Marilyn Maxwell, Scott Brady, Lon Chaney Jr. et Keenan Wynn font partie de la distribution, en Technicolor bien évidemment 🙂

Les 3 sergents

Réalisé par John Sturges (1962). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le Rat Pack fait son Western de mauvais garçon, sergents et crooners sur les bords de Stetson 😉

Cette affichette au format pantalon bleu yankee est signée par Boris Grinsson. Elle met en scène la fameuse bande qui compte parmi ses membres : Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr, Peter Lawford et Joey Bishop, tous habillés en bleu sauf l’éternel Sammy, qui arbore une tenue orange le différenciant des autres hommes du régiment.

La composition organisée autour du 3 rouge vif, inspire une dynamique à l’ensemble, renforcée par les flèches et la charge à cheval des indiens en arrière plan.

Le fond jaune, rappelle l’aridité du désert et entoure tous les protagonistes de ce Western qui s’annonce plus comique et moins sérieux que ses pairs du grand Ouest.

Les rôdeurs de la plaine

Réalisé par Don Siegel (1960). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette très belle affiche met en scène la star incontestée de ce film qui n’est autre que le roi peut-être pas seulement du rock’n’roll, Elvis Presley.

Impossible de savoir si Blue Suede Shoes a inspiré les couleurs aux tonalités bleues utilisées par Boris Grinsson dans cette magnifique composition, mais ce qui est sûr c’est que la détermination des personnages nous invite à détendre l’atmosphère en lâchant un Don’t be cruel.

Au premier premier plan, le King tire avec son revolver encore fumant pour protéger sa mère blottie tout contre lui. Merci à Denis qui m’a donné les éléments tirés du film pour expliquer les rôles de chacun des personnages dans cette scène. Je garderai simplement le clin d’œil originel de mon texte, à cette très belle chanson du King : Love me tender.

Au second plan, une tribu d’indiens est à cheval en manœuvre et obéissent aux ordres de leur grand chef couvert de sa coiffe à plumes d’aigles.

Le fond blanc de la composition, sert de base neutre aux trois couleurs violettes, oranges et bleues déposées aux pinceaux, qui donnent la profondeur de champ à l’ensemble. En effet, le couleur basse, le violet délimite le sol, la couleur orange définit le ciel rougeoyant du soleil couchant à l’horizon et en haut, le bleu nuit symbolise la voute céleste.

Le titre penché, est en police d’impression épaisse et blanche qui annonce les futurs déboires entre les habitants de la même plaine que sont : Barbara Eden, Steve Forrest, Dolores Del Rio et John McIntire.

Le secret de la planète des singes

Réalisé par Ted Post (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette très belle affichette, signée par Boris Grinsson, nous plonge dans l’univers de la série des films de la planète des singes.

La tête colossale du singe au casque noir, attire en premier notre attention. Le reste de la composition se construit autour de ce personnage central.

La colonne en file indienne, des guerriers simiesques se dirige vers notre gauche à partir du lointain situé au dessous de la mâchoire du grand singe.

Une humaine est prisonnière d’un singe sur notre droite, lui même supervisé par un gradé de la même espèce reconnaissable par le fait qu’il monte à cheval. De l’autre côté du visage principal, un couple d’humains cramponnés sur le dos d’un autre cheval, effectue un saut fantastique, qui donne l’impression qu’ils s’envolent au dessus de tous les autres personnages dans une attitude quasiment mythologique (je pense à Pégase 😉 ).

Les couleurs très vives des vêtements ou du ciel multicolore, contrastent fortement avec la couleur jaune du sable du désert et la couleur foncée de la peau des singes. Cela donne vie et anime ce visuel avec la grande application que portait Grinsson à cet aspect dans l’élaboration de ses affiches.

Retournerez-vous dans ce monde parallèle, guidé par Charlton Heston, James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans et Linda Harrison, où toutes nos valeurs humaines sont bouleversées et remplacées par une société basée sur la domination de l’espèce supérieure : le singe ?

L’invasion des morts-vivants

Réalisé par John Gilling (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette originale est signée par Boris Grinsson. Sa composition traduit très bien l’ambiance mystérieuse du film.

En effet, la jeune femme au premier plan, introduit le sentiment de peur par sa posture défensive et son visage effrayé. Le personnage en haillons, revenu d’outre-tombe, porte une victime inconsciente en robe verte. Sa bouche est tellement ouverte qu’elle en devient déformée et menaçante. Quant à ses yeux, ils sont lumineux et d’une couleur verte pâle froide comme la mort.

Dans le ciel, les éléments se déchaînent et les couleurs se mêlent dans un tourbillon funeste. Les deux personnages fantomatiques masqués qui apparaissent de chaque côté, tirent les ficelles dans l’ombre.

André Morell, Diane Clare, Brook Williams, John Carson, Alexander Davion et Jacqueline Pearce partagent l’affiche avec un second rôle  récurrent des films de la Hammer : Michael Ripper.