Affiche 120*160cm

Affiche française (120*160cm)

Opération jupons

Réalisé par Blake Edwards (1959). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour la dernière affiche de l’année 2013, comment mieux finir qu’en présence d’un duo mythique d’acteurs Cary Grant et Tony Curtis, sous la direction d’un immense réalisateur Blake Edwards.

Constantin Belinsky signe cette composition simple et efficace, pour servir cette comédie américaine qui va plonger les deux stars dans les profondeurs d’un sous-marin au contact d’une faune bien éclectique.

Le message est très visuel et ne laisse pas de place aux élucubrations autres que vestimentaires, dans cette scène de remontée à la surface d’une sirène, sous les yeux médusés des deux compères figés comme des murènes.

La couleur bleu très présente dans ce visuel, symbolise les profondeurs de l’océan alors que la tonalité orangée donnée au rose de la couleur de peau, focalise l’attention du spectateur sur un triptyque formé par les deux visages des acteurs et les jambes de l’actrice, qui grimpe élégamment à l’échelle en talons aiguille.

Le reste de l’équipage qui va participer à cette étrange et prometteuse mission, est composée d’Arthur O’Connell, Joan O’Brien, Dina Merrill, Gene Evans, Dick Sargent et Virginia Gregg.

Courte-tête

1874

Réalisé par Norbert Carbonnaux (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche hippique du film Courte-tête est signée par Allard.

La thématique de la course de chevaux est aussi bien au cœur de la composition que dans le choix des couleurs et des symboles représentés.

Tout d’abord, les quatre visages des acteurs sont dessinés avec un effet de mouvement, qui les fait ressembler à des chevaux qui avancent leur têtes pour franchir en premier la ligne d’arrivée. Ces compétiteurs courent après une jeune femme de couleur blanche-statue, montée sur un piédestal en forme de roue ailée, qui sème derrière elle des billets de banque qui s’échappent d’une corne d’abondance. Ce symbole est bien sûr la compétition qui nait de l’appât du gain matérialisé par l’argent, but des quatre joueurs.

L’arrière plan est occupé par les supporters et parieurs de la course, qui se pressent derrière les barrières qui les séparent de la piste de couleur verte gazon. Un panneau signalétique rouge matérialise la ligne d’arrivée de l’évènement au pied d’un grand panneau d’affichage qui annonce les gagnants devenus sur cette affiche de film, les acteurs principaux :

  • Fernand Gravey
  • Micheline Dax
  • Jean Richard
  • Jacques Duby
  • Darry Cowl
  • Louis de Funès

Phffft!

1442

Réalisé par Mark Robson (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de cette comédie romantique au nom particulièrement original, est signée par J.M qui emprunte des symboliques de deux genres, pour renseigner le spectateur sur ce qu’il trouvera dans l’histoire du film.

En effet, la situation de mise à la porte d’une Judy Holliday piquée dans son égo, par un Jack Lemmon décidé et ferme, suscite un sourire notamment dans les attitudes exagérées et caricaturales représentées.Les yeux fermés de l’actrice et son regard, clos vers le ciel ;-), sont accompagnés par une démarche proche du pas militaire et contrastent avec la féminité apparente de son élégante posture, perchée sur des chaussures à talons bleues. Jack Lemmon montre le chemin du dehors en ouvrant la porte avec une attitude tellement décidée, qu’il en soulève dans le même mouvement, ses gros orteils comme pour appuyer sa détermination.

Un autre élément qui s’interprète en deuxième lecture, concerne les habits des deux protagonistes. Monsieur porte un pantalon de type décontracté, voir pyjama, qui est de la même couleur et avec les mêmes pois bleus, que le haut, dont la transparence est clairement suggérée ;-), porté par Madame. La signification apparait clairement lorsque l’on s’aperçoit que Monsieur ne porte pas de haut et Madame pas de bas. Alors on en déduit que le même habit est partagé par les deux amants. La précision sur le type d’habillement, soit le pyjama, est apporté par la brosse à dent portée par Judy Holliday, qui est vraisemblablement le reliquat de l’action qu’elle devait effectuer avant le différent qui la mène maintenant à devoir partir précipitamment sous l’interjection tout à fait claire lancée par Jack Lemmon : Phffft.

Outre la scène de ménage se déroulant sous nos yeux, deux autres personnages nous renseignent sur le caractère romantique du film. Les anges sont chacun attachés à un personnage, l’un pour parler en cachette à Madame et l’autre du côté de la porte, pour manifester l’impuissance de Monsieur à pouvoir prendre une autre décision que celle-ci et qui pourrait se verbaliser en regardant vers le ciel, par « C’est comme ça on y peut rien! ».

Enfin, la nuit étoilée au dehors est lacérée par un éclair rose, qui symbolise aussi bien le déchirement amoureux que le caractère houleux de la situation, qui aura besoin de Jack Carson et de Kim Novak pour se dénouer dans de meilleures conditions jusqu’au happy end traditionnel.

Jours d’amour

J1173

Réalisé par Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour la 700ème affiche publiée sur ce site, l’accent est mis sur le plus beau sentiment qui fait tourner le Monde : l’Amour 🙂

En effet quoi de plus beau que ces deux visages amoureux qui se serrent l’un contre l’autre ? L’affiche n’est pas signée, mais l’on reconnait l’école italienne dans ce dessin d’une précision magnifique et qui jouit de couleurs très réalistes, certainement issu d’une photo du tournage.

L’union des productions italienne, Rome et française, Paris, augure évidemment une doux charme romantique qui sera sublimé sur la pellicule à jamais par le procédé Ferraniacolor, bien connu des amateurs de rareté cinéphile comme on les aime.

Comme dans une farandole de la Comédia del Arte, Giulio Cali’, Pina Gallini, Renato Chiantoni et Lucien Gallas dansent et virevoltent autour de ce duo amoureux de stars pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Comment l’esprit vient aux femmes

1873

Réalisé par George Cukor (1950). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui ne peut pas être ébloui par cette affiche radieuse signée par le lumineux Boris Grinsson 😉 ?

La composition assez classique, met en avant les trois acteurs principaux du film, Judy Holliday, William Holden et Broderick Crawford.

La belle blonde au centre du triptyque, est représentée assise lascivement en robe de soirée bleue nuit. Les moindres détails de sa tenue sont représentés avec une finesse remarquable, aussi bien dans les plis de sa robe, dans la transparence du voile noir fin laissant deviner sa peau soyeuse et enfin dans la légèreté de la dentelle qui ponctue ses formes. La classe de sa posture est sublimée par son porte-cigarette élégamment enlacé dans sa main droite qui se distingue de sa main gauche appuyée sur deux livres. Les bouquins représentent-ils l’esprit évoqué dans le titre provocateur sur une étiquette rouge et la cigarette une occupation futile ? A chacun de visionner cette comédie pour trouver la réponse à cette question.

Les deux portraits des acteurs américains qui encadrent Judy Holliday, sont baignés d’une lumière jaune, qui laisse apparaitre le bleu de leurs yeux avec un fort contraste de couleurs. Leurs regards sont d’ailleurs tendrement posés sur la star féminine qui peut bicher allègrement entourée par ses deux galants 😉

Bonjour tristesse

J1220

Réalisé par Otto Preminger (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de Bonjour tristesse signée par Kerfyser est à l’image de son titre, énigmatique et troublante.

En effet, que dire de la première impression qui vient au spectateur qui découvre le dessin de deux corps entrelacés au niveau de la chevelure du portrait principal de la composition. Ce visage de jeune femme, éclairé avec une lumière jaune douceâtre, semble transpercé tel un rideau, un fond noir intense et ainsi offrir un contraste saisissant de lumières et de couleurs, entre les éléments de cette peinture douce amère.

Le regard de l’actrice à moitié masqué dans l’ombre de l’éclairage, parait se perdre inquiet dans le lointain, à la recherche de réponse qu’elle ne trouvera peut-être pas. Ces interrogations sont symbolisées par le dessin supérieur qui se place au niveau du cerveau de la jeune femme et qui peut ressembler à un chapeau au premier abord. Mais en observant mieux, on distingue clairement un ciel bleu, deux paires de jambes nues d’un couple que l’on devine homme et femme, sur une plage avec au loin les couleurs blanches caractéristiques des vagues dans l’océan. La partie rouge à franges à gauche que l’on a pris au premier coup d’œil pour un chapeau, apparait maintenant comme un parasol derrière lequel se cache les amoureux des regards indiscrets. Ce procédé narrative avec ces éléments cachés dans cette peinture, fait évidemment penser aux énigmes enfermées dans les images traditionnelles d’Épinal.

L’histoire de ce film sera-t-il lui aussi plein de sentiments cachés et mystérieux qui guettent dans l’ombre afin de tourmenter Deborah Kerr, David Niven, Jean Seberg, Mylène Demongeot, Geoffrey Horne, Walter Chiari et Juliette Gréco.

Le piège

1090

Réalisé par Charles Brabant (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche signée par Boris Grinsson inspire une ambiance qui se rapproche plus du Polar que du drame conventionnel.

La composition assez originale, est articulée autour d’un cadre fait de deux accents circonflexes blancs inversés, qui contiennent les portraits baignés par une lumière jaune inquiétante, de Magali Noël et de Raf Vallone.

En arrière plan, une scène d’arrestation est peinte en rouge et en framboise, et ouvre une fenêtre vers une ville de nuit. Pour terminer la galerie de portraits, celui de Charles Vanel est représenté avec casquette et lunettes en haut à droite de l’affiche.

Le titre du film est un modèle de typographie très grasse avec un effet de relief marqué, qui donne avec réalisme une dynamique et de la texture à l’ensemble de l’œuvre.

Quand les canons se sont tus

1825

Réalisé par László Ranódy et László Nádasy (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Constantin Belinsky signe l’affiche de ce film hongrois en l’illustrant une fois de plus de son style très caractéristique de peinture.

Tout d’abord, le dessin en lui même est brut en particulier au second plan, où les mouvements des enfants dans une course effrénée pour fuir l’explosion à droite, sont représentés avec des membres fins et fragiles peints avec un rose vif.

L’enfant au premier plan est croqué avec des traits plus précis et des couleurs moins vives. Le danger de la manipulation avec une pince sur la bombe qu’il tient dans la main est symbolisé par l’explosion accompagnée du nuage noir derrière lui.

Enfin au dernier plan, le garçon et la fille sont représentés avec des couleurs naturelles et apaisantes sur un fond bleu ciel qui amène le spectateur à espérer une fois que les canons se seront tus, bref après l’ignominie de la guerre…

Le film est composé d’un casting local avec entres autres, Klari Tolnay, Andor Ajtay et Margit Bara.

Deuxième bureau contre inconnu

J1223

Réalisé par Ralph Habib (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film 2ème bureau contre inconnu est signée dans un style très reconnaissable par le remarquable Jacques Bonneaud.

La composition constituée de quatre scènes occupent les coins d’un carré qui présente au centre un portrait d’homme paré des signes distinctifs d’un agent secret : un chapeau, un imperméable gris et un pistolet à la  main. Cette construction en cercle autour de ce portrait de profil, insuffle une dynamique visuelle qui s’accentue par le ton résolument tourné vers l’action des scènes représentées:

  • un homme tombe d’un immeuble, peut-être poussé par celui qui est resté sur le balcon métallique, dans le coin en haut à gauche
  • en bas à gauche, un homme se fait tirer dans le dos par une femme habillée en tailleur rouge, alors qu’il allait frapper un autre homme à terre devant lui
  • une femme aux allures fatales et au regard troublant, est habillée avec une élégante robe blanche et adossée à une rambarde de bateau voguant sur l’océan en bas à droite
  • la dernière scène en haut à droite prend sur le vif une cargaison prise en charge par quatre hommes dans un train arrêté et surveillés par un homme armé tapi dans l’ombre au premier plan

La finesse et la beauté du dessin n’a d’égal que la fraicheur et la justesse des couleurs utilisées pour dépeindre l’ambiance angoissante de ce film avec Frank Villard, Barbara Laage, Gérard Buhr, Fernand Fabre, Olivier Mathot et Alfres Goulin.

Elena et les hommes

J1246

Réalisé par Jean Renoir (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Ferracci signe avec cette magnifique affiche, une ode élégante et sublime à la beauté féminine.

La composition est en même temps classique et brillamment originale et sensuelle. Le portrait de Ingrid Bergman occupe toute l’attention du spectateur et subjugue par la finesse de son dessin et la douceur sucrée de ses couleurs qui se montrent à la hauteur de la beauté exquise du sujet. La représentation des habits richement sculptés autour du buste et de la posture de l’actrice, mettent en valeur la beauté élégante et naturelle de la star.

L’atmosphère de volupté qui se dégage, est rehaussée par l’ajout subtil d’accessoires comme la marguerite, pincée délicatement entre deux doigts ou la plume dans les cheveux, qui ponctuent avec grâce la finition de ce chef d’œuvre.

L’autre main d’Ingrid Bergman tient entre ses deux mêmes doigts, trois fils qui animent tels des pantins, trois personnages masculins dessinés en taille réduite, suggérant que l’héroïne de l’histoire les mènent par le bout du nez.

Le fond de l’affiche se pare d’une couleur bleue très pâle, qui offre une touche suave et délicate qui révèle la beauté raffinée de ce dessin. Le titre ainsi que toutes les mentions de cette affiche, sont écrits en noir de façon très sobre et qui par un jeu de variations de police de caractères, introduisent autour de Jean Renoir le réalisateur, les acteurs comme Jean Marais, Mel Ferrer, Jean Richard, Juliette Gréco, Magali Noël et Pierre Bertin.

La reine Margot

J1347

Réalisé par Jean Dréville (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche non signée, de la reine Margot, fleure bon le film historique de capes et d’épées dont elle distille les symboles pour mieux attirer le spectateur.

La composition adopte une construction traditionnelle pour les films en costumes. Tout d’abord, un couple en premier plan installe une histoire d’amour au cœur du propos. Ce dessin très flatteur et romantique de Jeanne Moreau, lui donne un faux air de Olivia de Havilland, en particulier dans la représentation de profil de son regard. L’acteur qui la tient dans ses bras pourrait même ressembler à un Clint Eastwood qui aurait été bien jeune en 1954, mais cela est surtout dû à une implantation de cheveux et à un front très similaires.

Au deuxième plan, on retrouve bien sûr, un combat à l’épée qui oppose un catholique en violet avec une croix dans le dos à un protestant de face en vert.

Au fond, une troupe à cheval se prépare à charger devant une muraille, qui protège un château imposant en arrière plan.

Les couleurs utilisées mettent en affrontement comme dans le duel à l’épée, le violet d’arrière plan avec un vert pomme qui traverse la partie centrale du dessin, illuminée de jaune dans son fond.

Ce drame franco-italien compte parmi ses acteurs une distribution appartenant aux deux nationalités dont Armando francioli, Robert Porte, Henri Genes et Françoise Rosay.

Marqué par la haine

Réalisé par Robert Wise (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Nous voici plongés dans cette affiche non signée, en plein milieu d’une rue en proie à la violence d’une bagarre acharnée à mains nues.

Dans cette composition magistrale, le cadre dessiné par un effet de pinceau sur un fond de toile blanche (dans le cas présent jaunie par l’effet du soleil sur l’affiche 😉 ) délimite deux scènes avec un effet de profondeur de champs quasi théâtral.

Au premier plan, les deux acteurs principaux Paul Newman et Pier Angeli se font face dans une explication qui semble être sérieuse et passionnée.

A l’arrière plan, se trouve un décor typique de cinéma dans lequel des personnages sont en train de se battre dans la rue au milieu de voitures à la calandre d’époque : des années 50’s bien sûr ;-). Ensuite on trouve en perspective, d’abord des murs d’immeubles de cette même rue, marbrés d’escaliers de secours caractéristiques des constructions de bâtiments américains, puis un coin de rue et plus loin, d’autres immeubles qui finissent par obstruer l’horizon. Enfin surplombant ce décors, de lointaines façades d’immeubles gigantesques parfont cette ambiance nocturne urbaine étoilée de lumières qui s’échappent de minuscules fenêtres d’appartements flottants dans le ciel.

L’utilisation du noir et gris est particulièrement magnifique pour exprimer cette sombre atmosphère nocturne et peindre les détails de ce décor avec minutie, afin d’animer avec talent, la scène et les personnages dans leur environnement de vie ( ou bien de mort 😉 ). La couleur jaune ajoute une touche de lumière de réverbère qui éclaire les deux personnages au premier plan et augmente ainsi le réalisme saisissant de cette affiche. Le contraste marqué par le titre peint avec un pinceau large et irrégulier de couleur rouge, le met habilement en valeur et souligne la dimension passionnée et excessive exprimée par les mots forts que sont « marqué » et « haine ».

Les autres acteurs de la distributions Everett Sloane, Eileen Heckart et Sal Mineo  voient leur nom – on peut ajouter Harold J. Stone – , comme celui du réalisateur Robert Wise, écrits en petits caractères noirs en bas à droite de cette affiche, qui contient peu de texte par rapport aux autres affiches traditionnelles de cette époque et qui laisse donc, avec raison :-), un plus grande place à ce superbe dessin.