France

Ce cher Victor

1748

Réalisé par Robin Davis (1975). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le duo d’acteurs principaux Bernard Blier et Jacques Dufilho sont représentés sur cette affichette sous le crayon et la peinture talentueux de l’illustrateur Ferracci.

Ce double portrait montre les deux personnages dos à dos parfaitement de profil, avec un regard en coin vers le spectateur. Les attitudes figées et graves suscitent une tension palpable dans cette confrontation aveugle et imminente. Cette ambiance lourde et mystérieuse est d’autant plus mise en valeur que le fond est uniformément blanc et neutre simplement délimité par un cadre noir fin.

La police de caractère du titre est assez originale, avec ce style géométrique épais noir qui se distingue des autres mentions – dont la distribution avec Alida Valli, Jacqueline Doyen, Alice Reichen, Philippe Castelli et Jacque Rispal – restant dans la même couleur mais avec une police plus traditionnelle fine, proche de la traditionnelle Times New Roman d’imprimerie.

L’incorrigible

1559

Réalisé par Philippe de Broca (1975). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Monsieur Bébel représenté en majesté, est au centre de cette affiche pleine de grandeurs signée par Ferracci.

Ce montage photos donne la part belle à la star du film dans son habit de prestidigitateur, fait d’une chemise blanche à col immense, d’une cape noire à l’intérieur rouge théâtre, d’un chapeau haut de forme et d’une grosse rose rouge rosée à la boutonnière. La galerie de portraits de Jean-Paul Belmondo située juste en dessous de l’artiste, liste un certain nombre des personnages interprétés avec malice et déguisement par l’incorrigible magicien de la métamorphose.

Pour mettre en valeur le trio Belmondo, De Broca et Audiard, ces trois noms sont répétés en lettres épaisses et en couleurs bleues et blanches – avec une ligne entière pour l’acteur principal quand même 😉 – dans le fond sans oublier de citer plus modestement les autres membres marquants du casting dont Geneviève Bujold, Julien Guiomar, Charles Gérard, Daniel Ceccaldi, Capucine et Andréa Ferréol.

La femme aux bottes rouges

1618

Réalisé par Juan Luis Buñuel (1974). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Quelle est cette figure fantomatique représentée en majesté – et avec des bottes rouges – sur cette affiche sous les traits de pinceau de Michel Landi ?

Catherine Deneuve, que l’on reconnait aisément grâce à son visage et à sa chevelure blonde mythique, est la seule représentée sur ce visuel vêtue d’une cape rouge – elle aussi ! – avec un corps recouvert d’une combinaison juste au corps très blanche, qui lui donne une allure de spectre lumineux, dont les détails anatomiques sont quasiment tous masqués.

Dans cette composition au fond noir profond et aux polices de caractère étroites blanches, les éléments en rouge comme la cape ou les fameuses bottes – qui donnent le titre du film – apparaissent en fort contraste chromatique et sont ainsi mis en valeur pour susciter l’intérêt fétichiste du spectateur.

Fernando Rey, Adalberto Maria Merli, Jacques Weber, José Sacristán et Emma Cohen complètent le casting de ce film à la production franco-italo-espagnole.

Comme un pot de fraises!..

1755

Réalisé par Jean Aurel (1974). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette nature morte mono-fruit est au centre de cette affichette signée par Ferracci dans un style que l’on pourrait qualifier de fraicheur alléchante rustique du matin.

En effet, si la fraise n’est pas à sucrer – signe précurseur de sénilité en sommeil – cette fleur à gauche – car il faut rappeler pour ceux du fond que les fruits sont les petits pépins jaunes à la surface appelés techniquement akènes : note biologique de l’auteur grâce à ses lointains souvenirs de l’Université des Sciences – est mise en scène pour évoquer un postérieur humain féminin qui suscite un appétit particulièrement vif du congénère de droite.

Ce dernier montre son excitation par l’ajout sur le dessin, d’attributs que le spectateur associe sans mal au sujet masculin :

  • la langue pendante sur le côté
  • la bouche qui dessine un sourire niais
  • le nez proéminent – fortuitement à n’en pas douter, dirigé vers ladite voisine dans des proportions gigantesques par rapport à la taille de l’individu
  • les deux yeux dont les pupilles partent de façon non symétrique dans tous les sens et qui traduisent par leur position non physiologique, le trouble et l’état exalté de leur sujet

Bref, on comprend qu’il sera question d’envie et de cueillette de fruits défendus ou pas dans ce film servi par Jean-Claude Brialy, Nathalie Courval, Marcha Grant, Marianne Eggerickx, Jean Lefebvre, Bernard Menez, Bernard Le Coq, Marco Perrin, Pierre Fuger, Evelyne Ker, Hubert de Lapparent et Robert Dalban.

Une journée bien remplie

1750

Réalisé par Jean-Louis Trintignant (1973). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de ce film dont l’autre titre court et percutant à souhait est Neuf meurtres insolites dans une même journée par un seul homme dont ce n’est pas le métier, est signée par Ferracci.

Ce visuel est remarquable au même titre que le titre est accrocheur, par son côté spécial et énigmatique rendu par le dessin en contre jour qui laisse se détacher pour le spectateur, certains détails en couleurs sur les silhouettes des deux protagonistes en side-car. Ceux-ci arborent dans un même temps un flingue dans une main et dans l’autre un bouquet de fleurs, ou encore un arc avec des flèches dans le dos et une trousse de soins médicaux accrochée au guidon.

Il ne reste plus que les 9 bonhommes blancs dessinés sur l’avant du bolide dont un seul n’est pas barré d’une croix rouge : la dernière victime n’a qu’à bien se tenir car le duo meurtrier est en route et il a sorti le parapluie rouge !

Plus on est de fous plus on rit avec Jacques Dufilho, Luce Marquand, Franco Pesce, Albin Guichard, Andrée Bernard, Louis Malignon et T. Requenae.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

1658

Réalisé par Jean Yanne (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affichette de ce film de et avec Jean Yanne est signée par Tonin dans un style emprunté à la bande-dessinée satirique.

On retrouve dans ce dessin, tout à fait l’esprit du film foutraque et truculent plein d’idées décapantes voir irrévérencieuses qui fusent à chaque instant sur fond de musiques seventies et de paroles provocantes tout azimuts.

Les nombreuses scènes représentées dans ce visuel, militaires, de découpage humain, de répression policière ou de mitraillage mettent dans l’ambiance décalée de ce film contestataire et brillant, qui traite entre autres de la société de consommation et des croyances religieuses traditionalistes de l’époque.

Film à découvrir autant pour le sujet que pour passer un excellent moment avec une avalanche d’acteurs irrésistibles dont :

  • Bernard Blier
  • Michel Serrault
  • Marina Vlady
  • Jacques François
  • Jacqueline Danno
  • Ginette Garcin
  • Paul Préboist
  • Daniel Prévost
  • Chantal Nobel
  • Jean-Roger Caussimon
  • Maurice Risch
  • Jean Obé

Le grand blond avec une chaussure noire

1868

Réalisé par Yves Robert (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche très colorée pour ce film qui ne l’est pas moins, est signée dans son style très reconnaissable et singulier par Hervé Morvan.

La première impression est donnée par le fond de l’affiche qui est rouge vif donc qui attire inévitablement l’attention et met en valeur tous les autres éléments peints avec des couleurs accrocheuses entre elles comme le blanc et le noir.

On remarque ensuite la silhouette de Pierre Richard qui se détache en jaune blond, qui transporte sous son bras la fameuse chaussure noire démesurément grande. Le soulier est en effet de taille à recevoir visuellement trois personnages dont on voit les bras sortir de la pompe derrière le héros avec des jumelles, un pistolet et un appareil photo.

Dernier détail insolite, les yeux de la chaussure qui reçoivent traditionnellement des lacets, sont de véritables yeux humains qui espionnent le personnage principal, thématique qui est au cœur du scénario de cette excellente comédie au casting exquis composé de Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Colette Castel, Jean Obé, Robert Castel, Jean Saudrai, Roger Caccia,Maurice Barrier, Robert Dalban, Paul Le Person et Jean Carmet.

La folie des grandeurs

1654

Réalisé par Gérard Oury (1971). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le modèle B de l’affiche de cette comédie classique française des années 70’s est signée trois fois avec humour par Cris.

La composition est organisée en triptyque horizontaux, qui individualisent chaque scène séparée de son adjacente par un cadre rouge. Les deux acteurs principaux du film, Louis de Funès et Yves Montand, sont représentés dessinés avec un collage photo sur leur visage, dans un duo d’opposition qui annonce la mécanique humoristique du film.

La première scène à gauche représente Yves Montand assis par terre devant le buste antique romain très solennel de LOUIS II FUNES en s’exclamant avec malice : Louis de Funès… Il a la folie des grandeurs !

Au milieu, le corps immensément haut vêtu de rouge d’Yves Montand, domine exagérément la petite taille de Louis de Funès, affublé d’un manteau long vert bien trop grand pour lui, qui déclare en réponse au première cadre : Yves Montand… Il a la folie des grandeurs !

Enfin à droite les deux se retrouvent hilares l’un derrière l’autre enserrés par des cordages – faisant référence à la scène finale d’emprisonnement du film – et assènent au réalisateur en guise de conclusion un Gérard Oury… Il a fait un film fou à lier !

Ce modèle de l’affiche ne fait apparaître en plus des trois cadres dessinés que le titre du film, sans citer l’excellente distribution qui apporte du piment à cette excellente comédie, dont Alice Sapritch, Karin Schubert, Venantino Venantini, Alberto Mendoza, Paul Préboist, Eduardo Fajardo, Antonio Pica, Joachim Solis, Don Jaime de Mora y Aragón – quel nom prédestiné 😉 – et Slvatore Borghese font partie.

Un génie, deux associés, une cloche

1705

Réalisé par Damiano Damiani et Sergio Leone (1975). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette belle affichette qui sent la poudre, est signée par Tealdi et Ferracci.

L’argument premier de la production – qui est de mettre en avant la star montante Terence Hill – est mis en avant sur cette affichette par les deux premières phrases d’accroche en haut, qui rappellent le succès en salles du film Mon nom est personne avec le même acteur principal, où Sergio Leone – argument maintenant devenu vendeur – est crédité officiellement.

Terence Hill est habillé en cowboy véritable comme à l’accoutumée, avec ses habits très fonctionnels soumis aux rudes conditions climatiques désertiques dont son chapeau qui a vu des kilomètres à cheval. Adossé à un canon pointé vers le second plan, il tient malicieusement entre ses doigts une allumette qui va déclencher l’allumage de la bombarde d’époque. Dans ce décor de désert américain avec les monticules rocheux si caractéristiques, deux personnages courent à pieds poursuivis par la cavalerie de l’armée. Le boulet de canon sera-t-il pour la cavalerie ou pour les deux pris en chasse ?

Le dernier symbole qui plonge le spectateur dans l’ambiance Western spaghetti est bien sûr le drapeau à la bannière étoilée posé sur Terence Hill avec une forte inclinaison vers le sol. On retrouve dans la distribution une grande variété d’artistes comme Miou-Miou, Robert Charlebois, Mario Brega, Klaus Kinski et Patrick McGoohan.

Une raison pour vivre une raison pour mourir

1695

Réalisé par Tonino Valerii (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette dessinée par Jean Simon, est très certainement réalisée pour une ressortie du film qui arbore pour l’occasion un nouveau titre : La horde des salopards.

On retrouve les bobines de trois stars du film Telly Savalas, Bud Spencer et James Coburn dont le portrait, est une photo contrairement aux deux premiers qui sont dessinés. Un autre cliché vient se positionner sur la gauche de Bud Spencer en plein tir fournit avec une mitrailleuse, et représente une scène de bataille militaire autour de chariots arrêtés.

Le style de l’affichiste Jean Simon est très différent de celui utilisé par Casaro dans l’affiche originale. Même si la composition reprend des éléments communs comme la scène de la mitrailleuse et les trois portraits en haut, le ciel a dans cette affichette plus d’importance – représentation du soleil absente dans l’autre visuel – et modifie ainsi les couleurs dominantes en y ajoutant plus de chaleur avec des tons jaunes.

Ce qui demanderait une explication plus poussée c’est pourquoi ce film prend le nom de La horde des salopards en ou après 1972 – pour une ressortie – alors qu’un film de 1969 Django il bastardo porte déjà ce nom … mystère !

Georges Géret, Guy Mairesse et José Suarez complètent la distribution de ce Western spaghetti qui s’annonce musclé et radical.

Une raison pour vivre une raison pour mourir

1706

Réalisé par Tonino Valerii (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui de mieux placé pour réaliser une affichette sur le thème du Western Spaghetti que Casaro?

En effet, le coup de crayon précis sur les détails des visages, les couleurs dans l’ambiance au rendu si réaliste et le mouvement insufflé dans les mimiques des acteurs ou bien dans dans la scène d’action de la mitrailleuse, concourent à faire prendre vie à cette composition magnifique du maître affichiste.

La mitrailleuse crache ses balles représentées par du feu qui sort de ses canons, sous les mains expertes d’un Bud Spencer – hirsute comme à son habitude – à la mine réjouie par son labeur meurtrier. Derrière cette scène représentée avec très peu de couleurs pour symboliser le mouvement, les trois visages des stars de la production sont dessinés en enfilade, avec tous les détails et les couleurs évoqués plus haut, pour mettre en valeur les acteurs Bud Spencer, James Coburn et Telly Savalas.

On peut noter au niveau des crédits, le titre dans le lettrage le plus grand en rouge et le pot pourri de caractères utilisés jusqu’aux mots « dans » et « et » qui sont écrits en typographie imitant la calligraphie à la plume. Georges Géret, Guy Mairesse et José Suarez complètent la distribution.

Et maintenant, on l’appelle El Magnifico

1431

Réalisé par Enzo Barboni (1972). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Tout l’esprit de la série des Trinita est représenté dans cette affiche non signée, pour ce film réalisé par E.B. Clucher, nom comme cela se faisait couramment américanisé du metteur en scène italien.

Le cadre à base de lignes jaunes sur fond noir avec des motifs géométriques, est typique des représentations de la période du Far West et pose l’ambiance du film. La partie centrale représente la star Terence Hill – qui campe le rôle titre – en pleine cabriole sur son cheval, le pistolet à la main et les yeux fermés, au milieu d’une scène de carnage remplie d’hommes morts dans un saloon sous le regard amusé de filles de joie, accoudées à une balustrade.

Le contraste entre la mine réjouie et satisfaite de Trinita et l’ambiance morbide qu’il a produit atour de lui, introduit le genre parodique de ce Western très spaghetti – mais sans tomate sur les morts 😉 – avec Gregory Walcott, Yanti Somer, Dominic Barto et Harry Carey Jr.