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Le bal des vampires

Réalisé par Roman Polanski (1967). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche italienne grand format de ce film, part du dessin et de la composition classique de Frank Frazetta mais prend quelques libertés par rapport au modèle original.

En effet le dessin de la poursuite finale en cercueil, est beaucoup moins précis et comporte énormément de différences, tant au niveau des traits qu’au niveau des couleurs. Néanmoins l’esprit général reste le même et le message parodique est plus que jamais présent.

La vraie singularité de l’affiche se trouve dans la scène principale de l’étreinte dans la baignoire. Le dessin est fidèle au modèle initial et la doublure de la cape est bien rouge sang. Mais si on regarde attentivement on s’aperçoit que l’expression du visage de Sharone Tate   a été complètement modifié 🙂 En effet sur ce visuel elle sourit et ne semble pas effrayée comme sur les autres affiches (comparer avec le visuel espagnol par exemple). Ainsi, le message de l’affiche s’en trouve radicalement changé et l’on passe de la victime horrifiée à la victime amusée voir consentante.

On peut ainsi multiplier les libertés prises par l’affichiste sur ce titre comme le dessin du cercueil et les motifs de la baignoire. Je laisse le soin à chacun de jouer à ce jeu enfantin avant de replonger dans l’histoire de cet excellent film, que l’on ne présente plus, avec les non moins brillants Roman Polanski, Jack MacGowran, Alfie Bass et Ferdy Mayne.

Le bal des vampires

Réalisé par Roman Polanski (1967). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Ce visuel de l’affiche espagnole (ressortie) est le plus courant pour ce titre : el baile de los vampiros 🙂

En effet, on retrouve sur les affiches de beaucoup de pays, cette composition en duo qui comprend :

  • en haut, la scène culte de l’enlèvement sauvage de la sublime Sharone Tate dans sa baignoire par l’ignoble Ferdy Mayne qui ravage l’aubergiste père de la victime Alfie Bass, attire en premier l’attention et donne le ton horrifique du film
  • en bas venant du château en fond, la farandole effrénée et excentrique, menée par le groupe d’échappés : Roman Polanski, sa promise et Jack MacGowran, amène la touche parodique de l’histoire

Le détail qui donne toute son originalité à cette affiche par rapport à celles avec le même visuel, se trouve dans la couleur de la doublure de la cape du vampire.

En effet sur la plupart des affiches elle est rouge sang, alors que sur l’affiche espagnole, Frank Frazetta décide de lui donner une couleur jaune partagée avec le titre. Cela n’a sans doute aucun rapport avec le drapeau espagnol, ainsi le mystère reste entier de ce choix singulier 😉

Le bal des vampires

Réalisé par Roman Polanski (1967). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Même si ces deux visuels sont très proches, il y a néanmoins de nombreuses différences entre l’affiche de ressortie ci-dessus et l’affichette ci-dessous de première sortie en salles.

Tout d’abord, la mention légale « Interdit aux moins de 13 ans » n’est présente que sur l’affichette originale.

On note aussi des différences dans les couleurs appliquées aux deux visuels. La pointe de couleur qui se remarque le plus, est certainement le bonnet gauche de la robe de la reine du bal.

En effet sa couleur bleue se distingue par rapport au reste des couleurs rouges qui dominent la composition. Je ne sais pas si cette touche a été peinte comme cela par Clément Hurel ou si c’était cette note dissonante résulte d’une erreur d’impression.

Dans les très nombreux visuels d’affiches sur ce titre, on retrouve l’affiche argentine qui reprend le dessin du bal mais emprunte le visuel du haut à une haute représentation.

Le couple de l’affiche française, constitué par le vampire (Ferdy Mayne) et la princesse (Sharone Tate), demeure l’image la plus parodique et naïve de toutes les variations autour du monde. L’apprécier ou pas, n’est plus qu’une histoire de goût : cuit, saignant ou bleu 😉

Roman Polanski, Jack MacGowran et Alfie Bass ont choisi, ils prendront du tartare de chiroptère 😉

Les cicatrices de Dracula

Réalisé par Roy Ward Baker (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée est tout aussi originale par sa composition que par ses couleurs et le style de son dessin.

En effet, quand on regarde attentivement sa composition, on remarque l’agencement très précis de tous ses éléments qui concourent à occuper une place maximale, sans aller jusqu’à la surcharge.

Le visage de Dracula au premier plan à droite, est étonnamment peint avec un jaune vif. Les contours de ce dessin sont en noir et permettent aux vaisseaux sanguins des yeux et aux gouttes de sang autour de la bouche du prince des ténèbres, de ressortir crûment par  contraste de couleurs.

Un poignard occupe la diagonale libre à gauche et se place en avant-plan par rapport aux trois autres personnages. Les deux premiers sont un couple dont l’intimité de leur lit est menacée par cette place centrale trop exposée et … par l’appétence manifestement assouvie de la demoiselle pour les morsures profondes dans le cou à l’aide de ses canines très professionnelles 😉

En arrière plan enfin, une jeune femme est en train de subir les assauts gloutons de chauves-souris, mâles évidemment 😉 , qui partagent les goûts de la délicieuse créature à l’appétit féroce du second plan. Les petites quenottes de ces chiroptères se repaissent des protubérances mammaires bien rebondies de la dite personne du fond, aussi affreusement effrayée que délicatement dévêtue.

Il est à noter l’hétérogénéité des polices des caractères utilisées qui se limitent pourtant à trois informations uniquement :

  • le titre du film en rouge sang, cerclé de jaune
  • la mention pédagogique « il revient » écrite en blanc pour bien préciser que Dracula est de retour et que ça va faire mal aux globules 😉
  • le nom mythique de l’acteur emblématique du rôle, Christopher Lee, peint en blanc sur une planche en bois 🙂 qui n’a hélas pas pu sauver cet épisode, reconnu plus faible, dans la série des Dracula de la Hammer

On pourra quand même citer les autres acteurs et actrices qui ont servi cet opus du Prince de la Nuit : Dennis Waterman, Jenny Hanley, Michael Gwynn, Christopher Matthews et Michael Ripper.

Dracula, prince des ténèbres

Réalisé par Terence Fisher (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affichette non signée de ce classique de la série Dracula Hammer reprend la scène d’exécution de la vampire par les moines du grand format d’affiche.

En arrière plan, le duo des héros se détache sur un ciel chaotique multicolore quasi psychédélique autour d’un arbre torturé.

Au premier plan, Dracula en cape noire, tend la main de façon menaçante vers le spectateur. Son visage est déformé par la mimique aux canines saillantes et aux yeux incisifs.

Le titre en rose pourpre vif, est mis en valeur par le fond obscur de la cape, qui voit ces contours accentués par la lumière jaune du ciel à droite et la même couleur rose que le titre à gauche.

Le casting comptant Christopher Lee, Barbara Shelley et Andrew Keir est listé avec une police blanche plus sobre, toujours avec comme fond la cape noire.

La déesse du feu

Réalisé par Robert Day (1965). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Allard signe cette superbe affiche en soignant tout particulièrement les couleurs et la composition.

En effet, le premier plan est occupé sur la droite, par le buste de la sublime Ursulla Andress vêtue d’une coiffe de plumes jaunes et d’une robe marron-rouge au décolleté généreux.

Au second plan, une scène de bataille aux sabres voit s’affronter des fantassins et des cavaliers à dos de chameaux. Ces deux premiers plans sont nimbés d’un rouge vif qui symbolise aussi bien la passion autour du personnage féminin que la couleur du sang  répandu lors du combat à l’arme blanche.

Une pyramide surplombée d’un visage colossal inquiétant en fond, domine le second plan avec l’expression des visages des statues de l’île de Pâques.

La typographie très réussie du titre renforce par des flammes, l’ambiance incandescente de l’affiche. Autour de la déesse, Peter Cushing, Christopher Lee, Bernard Cribbins, John Richardson, André Morell et Rosenda Monteros dansent l’incantation de la divinité aux yeux bleus 😉

L’invasion des morts-vivants

Réalisé par John Gilling (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette originale est signée par Boris Grinsson. Sa composition traduit très bien l’ambiance mystérieuse du film.

En effet, la jeune femme au premier plan, introduit le sentiment de peur par sa posture défensive et son visage effrayé. Le personnage en haillons, revenu d’outre-tombe, porte une victime inconsciente en robe verte. Sa bouche est tellement ouverte qu’elle en devient déformée et menaçante. Quant à ses yeux, ils sont lumineux et d’une couleur verte pâle froide comme la mort.

Dans le ciel, les éléments se déchaînent et les couleurs se mêlent dans un tourbillon funeste. Les deux personnages fantomatiques masqués qui apparaissent de chaque côté, tirent les ficelles dans l’ombre.

André Morell, Diane Clare, Brook Williams, John Carson, Alexander Davion et Jacqueline Pearce partagent l’affiche avec un second rôle  récurrent des films de la Hammer : Michael Ripper.

La nuit du Loup-Garou

Réalisé par Terence Fisher (1961). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette belge non signée, ne reprend pas les scènes des affiches françaises mais utilise quelques symboles communs du film.

La scène finale représentée ici se passe par une nuit de pleine lune évidemment. Les villageois sont à la poursuite du monstre qui tient dans ses bras la jeune héroïne évanouie vêtue d’une robe rouge vif. Le monstre est dessiné une autre fois en bas à gauche, pendant l’étranglement implacable d’un homme.

Les couleurs sont très vives et les filets de sang qui dégoulinent de la gueule du loup-garou, accentuent le caractère sauvage et brutal de ses crimes. La foule déchaînée très richement peinte avec de nombreux détails dans leur habillement, donne l’incandescence du feu purificateur au centre de l’affichette qui va libérer ces habitants de cette malédiction.

La typographie du titre renvoie grâce à ses trois couleurs vert pâle, jaune et blanc et ses contours noirs, aux éléments clefs de la composition. Les noms des acteurs principaux Clifford Evans, Oliver Reed, Yvonne Romain et Catherine Feller, sont exécutés avec une très sobre police blanche.

La marque (Quatermass 2)

Réalisé par Val Guest (1957). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche de ressortie non signée, se compose de trois couleurs, noir, blanc et vert-gris qui donnent l’ambiance lunaire recherchée pour ce deuxième film de Science-Fiction de la série des Quatermass.

La composition de cette affiche ainsi que son style sont très originaux et installent une sensation de froid glacial galactique propices à une peur naissante.

La typographie sort elle aussi de l’ordinaire et joue dans le registre de la roche épaisse pour rester dans le ton SF de la base spatiale à l’intérieur du cratère.

Cette équipée fantastique compte parmi ses membres :

  • John Longden
  • Sidney James
  • Bryan Forbes
  • William Franklyn
  • Vera Day
  • Michael Ripper

Les horreurs de Frankenstein

Réalisé par Jimmy Sangster (1970). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le style de cette affiche est radicalement différent des autres représentations de Frankenstein et de sa créature, dans les productions Hammer.

En effet Constantin Belinsky utilise un dessin cru et agressif renforcé par des couleurs vives, dont le rouge sang du monstre, qui capte en premier notre regard. Le premier plan est incisive même violent, par l’impressionnant visage impassible de la créature qui fixe le spectateur d’un regard dérangeant. La hache ensanglantée dans la main de ce danger immédiat, donne le ton menaçant de la composition.

Au second plan, le baron porte un bocal avec une tête humaine à l’intérieur, qui montre sans équivoque, et c’est assez rare, une étape de la reconstitution du monstre. Souvent le matériel scientifique suffit à suggérer le caractère scientifique du processus mais pour cette affiche, le choix a été délibérément fait de représenter directement le matériel humain de cette expérience contre-nature.

Le meurtre aux pistolets du pourvoyeur de cadavres au 3ème plan et le château gothique en fond finissent d’affirmer le caractère malsain de l’avant dernier opus de cette série des Frankenstein avec Ralph Bates, Kate O’Mara, Veronica Carlson et Dennis Price.

Frankenstein créa la femme

Réalisé par Terence Fisher (1967). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette de ressortie est un montage photo non signé. La composition est assez originale et double l’image du baron Frankenstein et de sa créature, plutôt réussie 😉 Ce duo, ainsi que le filtre de couleur vert, donne à cette photo en noir et blanc, une ambiance troublante et inquiétante sur fond de dédoublement de personnalité.

Peter Cushing reprend le rôle titre, entouré de Susan Denberg, Thorley Walters, John Elder et Anthony Nelson Keys.

L’empreinte de Frankenstein

Réalisé par Freddie Francis (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affichette, signée par Boris Grinsson, bénéficie d’une composition riche qui inspire au premier cou d’oeil, l’ambiance de cet épisode de la série des Frankenstein.

Tout d’abord on retrouve la créature du Professeur, reconnaissable avec son visage suturé et ses traits statiques, qui porte dans ses bras une jeune prisonnière terrifiée.

Le décor de la scène est le laboratoire du baron Frankenstein où le matériel de chimie et le récepteur électrique à foudre au plafond, renvoient vers la symbolique du savant fou qui ne maîtrise pas la nature et engendre un monstre. La teinte dominante est framboise, couleur qui est très prisée par l’affichiste mais qui a vraisemblablement une signification précise.

Au premier plan à droite, le portrait du scientifique illuminé, Frankenstein, fixe de son regard couleur framboise, un repère à la gauche du spectateur. Ses traits sont tirés et son air grave semble tenir en respect l’attention du spectateur.

Le titre du film est écrit avec un vert que je qualifierai de vert SF, ou vert Science-Fiction, car il est dans la pure tradition des affiches de films de ce genre des années 50s. Cette couleur verte évoque symboliquement le monde végétal, et qui par sa tonalité pastel, ne renvoie pas au vert vif et profond de la nature luxuriante au printemps mais à pâleur de l’humidité froide et morbide de l’hiver.

D’ailleurs, le titre, le baron, sa créature et la jeune femme sont représentés avec cette couleur verte qui indique leur appartenance au monde du vivant « trouble » en opposition avec la chaleur du laboratoire et de ses instruments qui ont la capacité inouïe mais impie d’oser produire la Vie.

Le très charismatique, et habitué au rôle du baron, Peter Cushing poursuit toujours ses expériences contre-nature, entouré de Peter Woodthorpe, Duncan Lamont, Katy Wild et de Kiwi Kingston dans le rôle de la Créature.