Metro-Goldwyn-Mayer (MGM)

Marqué par la haine

Réalisé par Robert Wise (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Nous voici plongés dans cette affiche non signée, en plein milieu d’une rue en proie à la violence d’une bagarre acharnée à mains nues.

Dans cette composition magistrale, le cadre dessiné par un effet de pinceau sur un fond de toile blanche (dans le cas présent jaunie par l’effet du soleil sur l’affiche 😉 ) délimite deux scènes avec un effet de profondeur de champs quasi théâtral.

Au premier plan, les deux acteurs principaux Paul Newman et Pier Angeli se font face dans une explication qui semble être sérieuse et passionnée.

A l’arrière plan, se trouve un décor typique de cinéma dans lequel des personnages sont en train de se battre dans la rue au milieu de voitures à la calandre d’époque : des années 50’s bien sûr ;-). Ensuite on trouve en perspective, d’abord des murs d’immeubles de cette même rue, marbrés d’escaliers de secours caractéristiques des constructions de bâtiments américains, puis un coin de rue et plus loin, d’autres immeubles qui finissent par obstruer l’horizon. Enfin surplombant ce décors, de lointaines façades d’immeubles gigantesques parfont cette ambiance nocturne urbaine étoilée de lumières qui s’échappent de minuscules fenêtres d’appartements flottants dans le ciel.

L’utilisation du noir et gris est particulièrement magnifique pour exprimer cette sombre atmosphère nocturne et peindre les détails de ce décor avec minutie, afin d’animer avec talent, la scène et les personnages dans leur environnement de vie ( ou bien de mort 😉 ). La couleur jaune ajoute une touche de lumière de réverbère qui éclaire les deux personnages au premier plan et augmente ainsi le réalisme saisissant de cette affiche. Le contraste marqué par le titre peint avec un pinceau large et irrégulier de couleur rouge, le met habilement en valeur et souligne la dimension passionnée et excessive exprimée par les mots forts que sont « marqué » et « haine ».

Les autres acteurs de la distributions Everett Sloane, Eileen Heckart et Sal Mineo  voient leur nom – on peut ajouter Harold J. Stone – , comme celui du réalisateur Robert Wise, écrits en petits caractères noirs en bas à droite de cette affiche, qui contient peu de texte par rapport aux autres affiches traditionnelles de cette époque et qui laisse donc, avec raison :-), un plus grande place à ce superbe dessin.

La loi du Seigneur

Réalisé par William Wyler (1956). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le dessin de cette très belle affiche de ressortie est signée d’après Roger Soubie.

Gary Cooper, le fusil à la main, monte son cheval avec une posture très déterminée, captant l’attention du spectateur au premier plan. En fond, un affrontement entre cavaliers se déroule au passage à gué d’une rivière.

Hélas pour cette ressortie du film, l’affiche comme cela arrive souvent, est fidèle au dessin mais possède beaucoup moins de couleurs que l’originale. Ainsi la forêt en arrière plan, n’utilise que deux tons de vert-gris assez proches pour représenter la profondeur de champ.

La couleur rouge tirant sur l’orangé du titre repris pour le logo MGM, l’encart sur le Grand Prix à Cannes 1957, le réalisateur et les acteurs dont Dorothy Mc Guire, Anthony Perkins et Marjorie Main, permet d’attirer le regard du passant sur ces informations principales.

La conquête de l’Ouest

Réalisé par John Ford, Henry Hathaway, George Marshall et Richard Thorpe (1962). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée est composée d’un dessin original en bas (dont l’indien à cheval avec son arc vers le haut est repris dans ) et de la galerie des photos de la distribution gigantesque des stars américaines du film :

  • Carroll Baker
  • Lee J. Cobb
  • Henry Fonda
  • Carolyn Jones
  • Karl Malden
  • Gregory Peck
  • George Peppard
  • Robert Preston
  • Debbie Reynolds
  • James Stewart
  • Eli Wallach
  • John Wayne
  • Richard Widmark
  • Russ Tamblyn

Un beau convoi de vedettes part conquérir l’ouest avec leurs différences en tous plans et en toutes croyances. Malgré celles-ci, ils se rejoignent autour de la défense du groupe au cours de cette quête de liberté qui les emmène d’aventures en aventures au gré de dangers de toutes sortes.

Les Tartares

Réalisé par Richard Thorpe (1961). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche bicolore noire et rouge non signée est à base de montage photos.

La composition s’articule autour des trois portraits des personnages principaux du film :

  • Liana Orfei très certainement en haut à gauche
  • Victor Mature à gauche en position de tir à l’arc, habillé d’un ensemble très adapté aux temps chauds et aux soirées mondaines 😉
  • Orson Welles à droite, habillé en chef tartare de parade, lance son regard méchant vers son rival qui semble pourtant avoir une longueur d’avance…

En fond les cavaliers vikings et tartares sont à la manœuvre et vont certainement s’affronter lors d’une bataille qui s’annonce des plus civilisée et bon enfant 😉

La couleur rouge qui entoure le fond et le titre, laisse présager non pas de viande hachée fraîche avec câpres, tabasco, oignons et frites, mais plutôt de sang bien chaud répandu suite à un bon coup de hache ou à une pointe de flèche aiguisée 🙂

Bella Cortez, Arnoldo Foa, Luciano Marin, Furio Meniconi et Folco Lulli complètent cette distribution italo-yougoslave emmenée par la star américaine Orson Welles.

Soleil vert

Réalisé par Richard Fleischer (1973). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le visuel de cette affiche signée par John Solie, est repris dans de nombreux pays et adapté au style local.

Dans notre cas, le dessin très impressionnant de la scène de la répression de l’émeute des habitants affamés, prend toute la place disponible et attire notre attention. Ce dessin accentue l’effet de la foule qui devient immense (plus nombreuse que dans le film) comprimée dans de grandes rues bondées par les mâchoires que sont les immeubles massifs.

Tous les éléments apparaissent immenses et en premier lieu les tractopelles qui ressemblent à des monstres gigantesques qui prennent dans leurs griffes, les minuscules pantins humains.

L’impression globale est oppressante et met mal à l’aise le visiteur allant même jusqu’à le bousculer en détournant les codes urbains du béton trop présent, des buildings inhumains et de la foule entassée comme du bétail, pour suggérer le dérapage et finalement l’horreur.

Ce film beaucoup plus politique que fantastique, nous plonge dans un futur, que l’on pourrait qualifié de peu romancé les jours de cafard, et nous émeut parce qu’il touche nos idéaux de société déchus et nous mène jusqu’à l’horreur des excès de l’humanité.

Les témoins impuissants et les victimes des dérapages d’un tel système que l’on appréhende trop bien, sont les excellents comédiens :

  • Charlton Heston
  • Leigh Taylor-Young
  • Chuck Connors
  • Joseph Cotten
  • Brock Peters
  • Paula Kelly
  • Edward G. Robinson
  • Roy Jenson

Une affiche de ressortie se trouve ci-dessous :

Gorgo

Réalisé par Eugène Lourié (1961). Toutes les informations sur ce film sur imdb

La scène d’apocalypse de cette superbe affiche est signée par Roger Soubie, qui exécute cette œuvre dans son pur style fantastique.

La composition est organisée autour du monstre dinosaurien central, qui terrorise la ville en apportant le chaos et la désolation.

Les humains combattent ce fléau gigantesque avec des canons, des avions de chasse et des missiles, mais la foule immense, qui apparait démesurément minuscule face à la taille du danger, fuit de toute part pour son salut.

Le bleu profond choisi comme couleur dominante, renforce cette ambiance glacée qui est ponctuée d’un rose très pâle qui figure la chaleur de la trainée des réacteurs, du sillage des tirs de canons et des flammes qui sortent de la gueule du monstre.

Le titre est en police de caractères très large et en couleur blanche cerclée d’un liseré noir épais. La distribution, composée de Bill Travers, William Sylvester et Vincent Winter, est écrite en bleu sur fond noir.

Comme l’annonce l’affiche, venez voir du jamais vu 😉

Le bal des vampires

Réalisé par Roman Polanski (1967). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche italienne grand format de ce film, part du dessin et de la composition classique de Frank Frazetta mais prend quelques libertés par rapport au modèle original.

En effet le dessin de la poursuite finale en cercueil, est beaucoup moins précis et comporte énormément de différences, tant au niveau des traits qu’au niveau des couleurs. Néanmoins l’esprit général reste le même et le message parodique est plus que jamais présent.

La vraie singularité de l’affiche se trouve dans la scène principale de l’étreinte dans la baignoire. Le dessin est fidèle au modèle initial et la doublure de la cape est bien rouge sang. Mais si on regarde attentivement on s’aperçoit que l’expression du visage de Sharone Tate   a été complètement modifié 🙂 En effet sur ce visuel elle sourit et ne semble pas effrayée comme sur les autres affiches (comparer avec le visuel espagnol par exemple). Ainsi, le message de l’affiche s’en trouve radicalement changé et l’on passe de la victime horrifiée à la victime amusée voir consentante.

On peut ainsi multiplier les libertés prises par l’affichiste sur ce titre comme le dessin du cercueil et les motifs de la baignoire. Je laisse le soin à chacun de jouer à ce jeu enfantin avant de replonger dans l’histoire de cet excellent film, que l’on ne présente plus, avec les non moins brillants Roman Polanski, Jack MacGowran, Alfie Bass et Ferdy Mayne.

Le bal des vampires

Réalisé par Roman Polanski (1967). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Ce visuel de l’affiche espagnole (ressortie) est le plus courant pour ce titre : el baile de los vampiros 🙂

En effet, on retrouve sur les affiches de beaucoup de pays, cette composition en duo qui comprend :

  • en haut, la scène culte de l’enlèvement sauvage de la sublime Sharone Tate dans sa baignoire par l’ignoble Ferdy Mayne qui ravage l’aubergiste père de la victime Alfie Bass, attire en premier l’attention et donne le ton horrifique du film
  • en bas venant du château en fond, la farandole effrénée et excentrique, menée par le groupe d’échappés : Roman Polanski, sa promise et Jack MacGowran, amène la touche parodique de l’histoire

Le détail qui donne toute son originalité à cette affiche par rapport à celles avec le même visuel, se trouve dans la couleur de la doublure de la cape du vampire.

En effet sur la plupart des affiches elle est rouge sang, alors que sur l’affiche espagnole, Frank Frazetta décide de lui donner une couleur jaune partagée avec le titre. Cela n’a sans doute aucun rapport avec le drapeau espagnol, ainsi le mystère reste entier de ce choix singulier 😉

Le bal des vampires

Réalisé par Roman Polanski (1967). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Même si ces deux visuels sont très proches, il y a néanmoins de nombreuses différences entre l’affiche de ressortie ci-dessus et l’affichette ci-dessous de première sortie en salles.

Tout d’abord, la mention légale « Interdit aux moins de 13 ans » n’est présente que sur l’affichette originale.

On note aussi des différences dans les couleurs appliquées aux deux visuels. La pointe de couleur qui se remarque le plus, est certainement le bonnet gauche de la robe de la reine du bal.

En effet sa couleur bleue se distingue par rapport au reste des couleurs rouges qui dominent la composition. Je ne sais pas si cette touche a été peinte comme cela par Clément Hurel ou si c’était cette note dissonante résulte d’une erreur d’impression.

Dans les très nombreux visuels d’affiches sur ce titre, on retrouve l’affiche argentine qui reprend le dessin du bal mais emprunte le visuel du haut à une haute représentation.

Le couple de l’affiche française, constitué par le vampire (Ferdy Mayne) et la princesse (Sharone Tate), demeure l’image la plus parodique et naïve de toutes les variations autour du monde. L’apprécier ou pas, n’est plus qu’une histoire de goût : cuit, saignant ou bleu 😉

Roman Polanski, Jack MacGowran et Alfie Bass ont choisi, ils prendront du tartare de chiroptère 😉

La déesse du feu

Réalisé par Robert Day (1965). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Allard signe cette superbe affiche en soignant tout particulièrement les couleurs et la composition.

En effet, le premier plan est occupé sur la droite, par le buste de la sublime Ursulla Andress vêtue d’une coiffe de plumes jaunes et d’une robe marron-rouge au décolleté généreux.

Au second plan, une scène de bataille aux sabres voit s’affronter des fantassins et des cavaliers à dos de chameaux. Ces deux premiers plans sont nimbés d’un rouge vif qui symbolise aussi bien la passion autour du personnage féminin que la couleur du sang  répandu lors du combat à l’arme blanche.

Une pyramide surplombée d’un visage colossal inquiétant en fond, domine le second plan avec l’expression des visages des statues de l’île de Pâques.

La typographie très réussie du titre renforce par des flammes, l’ambiance incandescente de l’affiche. Autour de la déesse, Peter Cushing, Christopher Lee, Bernard Cribbins, John Richardson, André Morell et Rosenda Monteros dansent l’incantation de la divinité aux yeux bleus 😉

Il faut marier papa

Réalisé par Vincente Minnelli (1963). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affiche est très représentative du style de Roger Soubie en grande partie grâce à sa composition équilibrée et dynamique.

La mise en scène donne une sensation de présentation du groupe des différents personnages principaux dans leur environnement de vie. Les tenues vont de décontractées, pour l’enfant en pyjama, au smoking de Glenn Ford.

Le dessin est toujours aussi fin et donne vie aux visages grâce notamment aux couleurs suaves et chaleureuses utilisées par l’affichiste.

Cette comédie familiale rassemble aussi Shirley Jones, Stella Stevens, Dina Merrill, Roberta Sherwood, Jerry Van Dyke et le jeune Ron Howard.

Choc en retour

Réalisé par Robert Stevens (1962). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’ambiance est posée avec cette très belle affiche signée par Roger Soubie.

En effet, les visages des trois acteurs sont graves et inspirent une situation préoccupante. Pour ajouter à la tension ambiante, la scène en arrière plan impose une intensité dramatique supplémentaire en prenant, par exemple, des éléments emblématiques des films d’épouvante.

Ce paysage de plaine aux arbres décharnés est écrasé par un ciel bleu nuit déchirés par des éclairs menaçants. La solitude des maisons au milieu de ces éléments déchaînés, n’augure rien de très réconfortant pour les personnages de ce drame, incarnés par Susan Hayward, Peter Finch, Diane Cilento et Cyril Cusack.