Universal Pictures

L’impasse aux violences

J1128

Réalisé par John Gilling (1960). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche impressionnante, lovée dans une ambiance victorienne nocturne, est signée par l’immense Constantin Belinsky dans son plus pur style à l’efficacité légendaire…

Même si le scénario se déroule dans les années précédentes à la période stricte Victorienne, 1828, on retrouve dans cette illustration plusieurs symboles qui permettent aux visiteurs de situer l’action dans l’Histoire :

  • les chapeaux hauts-de-forme
  • les manteaux et les capes noires accompagnés de gilets colorés
  • la lumière urbaine jaunâtre distribuée par des lampadaires du réseau moderne au gaz de ville, autrement appelés Gaslight, typique de cette époque

La superbe composition très dynamique est basée sur un effet de spirale qui tourne depuis le personnage star central joué par Peter Cushing vers l’extérieur. L’œil presque entièrement fermé du visage du Dr. Robert Knox suscite par cette déformation visuelle, un sentiment de malaise naissant.

Les scènettes représentées autour, font monter crescendo l’ambiance d’épouvante de l’affiche :

  • en commençant par à droite, l’homme en costume retenu par le bras dans la rue par une jeune femme aux cheveux rouges
  • puis la même héroïne bloquée par un homme qui lui obstrue la bouche avec sa main, pour l’empêcher de crier; on lit d’ailleurs la terreur dans ses yeux bleus profonds qui répond au visage effrayant de son agresseur
  • enfin en arrière plan, deux voleurs attaquent un homme dans la rue dont l’un d’entre eux brandit une matraque, qui va soumettre à leur volonté, la vie de leur malheureuse victime

Les couleurs vives caractéristiques de l’affichiste, portent la touche finale de violence et de gravité nécessaire à susciter l’envie du spectateur de plus de 18 ans, d’entrer suivre les aventures de l’impasse aux violences avec June Laverick, Donald Pleasence, Dermot Walsh, Renée Houston, George Rose, Billie Whitelaw, John Cairney et Melvyn Hayes.

Le secret de l’île sanglante

1893

Réalisé par Quentin Lawrence (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée, pour le moins verdoyante, nous entraîne dans l’histoire du secret de l’île sanglante !

Elle est composée d’un montage photos de différentes scènes, dont la thématique renseigne tout de suite le spectateur sur le genre militaire de ce film qui compte dans sa distribution : Jack Hedley, Barbara Shelley, Patrick Wymark, Michael Ripper et Charles Tingwell.

L’originalité de ce visuel nait de plusieurs détails remarquables :

  • les couleurs noir et blanc qui servent les photos, sont contrebalancées par la tonalité unique de vert qui omniprésente, suggère une agression oppressante mortelle
  • l’effet de profondeur apporté par le dessin de la route en perspective évoque un chemin d’aventures couvert d’embuches et de soldats 😉
  • enfin le titre qui s’écrit en perspective lui aussi sur la route que les deux acteurs doivent prendre pour entrer dans le scénario

Le fascinant capitaine Clegg

1914

Réalisé par Peter Graham Scott (1962). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affichette réalisée par Sinolaré est dans l’esprit aussi troublante que le personnage du capitaine Clegg est fascinant et trouble.

En effet, l’affichiste compose son œuvre d’un montage photos qui est inclus dans un décor quasi surnaturel et flottant, représentation picturale de brumes basses et de l’intérieur d’une caverne stylisée et découpée dans une montagne.

Le duo de personnages interprétés par Peter Cushing et Yvonne Romain, sont présents au premier plan et installent par l’expression de leur visage, l’ambiance trouble et inquiétante qui se dégage de l’affiche. Au second plan, le personnage du muet entravé au poteau par des cordes de marine, arbore une expression désespérée et tragique face à son destin, expliqué au spectateur sur la pancarte au dessus qui proclame :

Ainsi périssent ceux qui trahissent le Capitaine Clegg

Pour servir cette ambiance enfumée et morbide, Sinolaré utilise massivement une couleur grise à la tonalité très froide, qui s’applique aussi bien aux portraits photos en noir et blanc des acteurs qu’aux volutes de brumes et l’intérieur de la caverne. Cette basse température chromatique tranche avec la couleur du titre et du logo 50ème anniversaire de la Universal qui se détache par un jaune vif.

Patrick Allen, Michael Ripper, David Lodge, Jack MacGowran, Derek Francis et Oliver Reed vont graviter dans cette histoire fascinante et mystérieuse autour du personnage énigmatique du Capitaine Clegg.

Les maîtresses de Dracula

J1284

Réalisé par Terence Fisher (1960). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Quelle galerie de portraits extraordinaire qui scelle l’excellente distribution de ce film dans cette affiche belge particulièrement gracieuse et diabolique !

Bien que cette affiche soit non signée, comme cela était traditionnellement dans ce pays à cette époque, la composition de l’affichiste se révèle particulièrement riche et efficace par rapport aux objectifs promotionnels de l’objet. La thématique de la farandole des personnages est traitée dans l’esprit des visuels utilisés par d’autres pays comme l’affiche ou bien encore l’affichette françaises.

La finesse des détails ciselés dans le dessin en particulier au niveau des visages, apporte une ambiance singulière et inquiétante, mêlée de fascination et peur. Les différents regards sont très expressifs et individualisent de manière réaliste les attitudes des personnages. On peut noter deux expressions habilement évoquées qui se détachent de la composition :

  • celle de David Peel à gauche qui ne regarde pas le spectateur, mais semble fixer vers le bas un cou féminin dénudé qui va connaître dans peu de temps, il va s’en dire, la morsure des canines ensanglantées du vampire
  • celle de Peter Cushing en haut à droite qui de son regard perçant interroge le lointain sur un espoir face au terrible fléau auquel il est confronté

A l’arrière plan, le point de fuite est matérialisé par l’antre du monstre, le château maléfique dont le chemin est parsemé de créatures aussi attirantes que maléfiques et qui est survolé par les chauves-souris emblématiques du genre. Parmi ces beautés, on peut citer les actrices charnelles Yvonne Monlaur, Andrée Melly et Marie Devereux, Greta (Freda Jackson) et la baronne Meinster (Martita Hunt) accompagnées des acteurs familiers des productions Hammer : Miles Malleson et Michael Ripper.

Le cauchemar de Dracula

J1283

Réalisé par Terence Fisher (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche belge d’origine du Cauchemar de Dracula est une excellente illustration (non signée) du film mythique de la Hammer.

En effet, la première richesse de cette affiche réside dans l’éclat vif de ses couleurs. La palette des coloris utilisés, apporte une ambiance dynamique et extravagante qui sous-tend les excès et les horreurs que vont infliger ou subir les personnages impliqués dans cette extraordinaire histoire. Pour illustrer une des symboliques fortes représentée dans cette affiche, il suffit de s’attarder sur l’utilisation du rouge :

  • dans le titre sous forme de police de caractères qui perle en gouttelettes de sang
  • sur les pommettes de Jonathan, interprété par John Van Eyssen, comme pour opposer ce signe de vigueur et de bonne santé du personnage avec l’univers morbide qui l’entoure
  • sur les lèvres de la femme vampire, jouée par Valerie Gaunt, étendue dans le cercueil au premier plan et représentée dans la scène de mise à mort éternelle
  • certains reflets à l’intérieur du cercueil sont rouges et symbolisent l’omniprésence du fluide vital jusque dans la demeure de la mort
  • enfin sur les lèvres de Dracula représenté sous sa forme bestiale indéfinie, qui n’apparait d’ailleurs pas un seul instant dans le film sous cette apparence

Outre les canines et la cape du prince des ténèbres, les autres symboles forts qui suscitent l’association immédiate dans l’esprit du spectateur de ce film avec le mythique personnage Dracula, sont représentés dans différents plans comme le marteau et le pieu dans la première scène, les chauves-souris dans le ciel et le terrifiant château du comte en plein milieu de la composition, rappelant la place centrale de l’antre du mal dans le récit.

Cette représentation de Dracula ne permet pas de reconnaitre le grand acteur Christopher Lee mais cite l’immense Peter Cushing, qui s’ajoute à la distribution composée notamment de Michael Gough et Melissa Stribling, de ce film classique du cinéma fantastique.

Le cauchemar de Dracula

J1282

Réalisé par Terence Fisher (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche mexicaine du cauchemar de Dracula, non signée, est intitulée tout simplement en espagnol, Dracula.

Le format panoramique de cette affiche permet d’incorporer une photo d’exploitation en noir et blanc du film dans la partie gauche, encadrée et numérotée 6820. Il y a fort à parier que cette affiche doit avoir autant de visuels que de photos d’exploitation du tournage disponibles pour la promotion du film. La photo serait ainsi le seul élément variable de la composition pour les différentes versions.

Le reste de l’espace de l’affiche est occupé par des dessins et les crédits manuscrits du film. Dans la partie supérieure, le titre écrit en police dégoulinante rouge sang, occupe la majorité de la ligne et attire l’attention du spectateur. La pénombre présente à gauche permet de placer une phrase d’accroche en blanc sur fond noir. La zone blanche qui constitue le fond du titre, permet aussi de faire se détacher graphiquement une autre accroche textuelle en haut à droite ainsi que les chauves-souris traditionnelles de l’univers, qui volent de façon impérieuse et inquiétante dans le ciel, en direction du spectateur.

Le prince des ténèbres est bien évidemment à droite, représenté symboliquement avec des yeux en amande bien trop grands par rapport aux petites pupilles pour être innocents et des canines bien trop longues pour être inoffensives. Derrière lui se dresse sous la pâle lueur lunaire, son terrifiant château, repère du mal absolu, dont on aperçoit les imposantes tours de défense.

Enfin la jeune femme bientôt victime si rien est fait rapidement 😉 , est étendue sur le sol en bas à droite, dessinée en noir et blanc à partir de la même source qui est représentée en couleur dans l’affichette française. A sa droite, est citée la distribution du film dont Peter Cushing, Christopher Lee, Michael Gough et Melissa Stribling, ainsi que le scénariste Jimmy Sangster et la référence au roman éponyme de l’écrivain Bram Stoker.

Opération jupons

Réalisé par Blake Edwards (1959). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour la dernière affiche de l’année 2013, comment mieux finir qu’en présence d’un duo mythique d’acteurs Cary Grant et Tony Curtis, sous la direction d’un immense réalisateur Blake Edwards.

Constantin Belinsky signe cette composition simple et efficace, pour servir cette comédie américaine qui va plonger les deux stars dans les profondeurs d’un sous-marin au contact d’une faune bien éclectique.

Le message est très visuel et ne laisse pas de place aux élucubrations autres que vestimentaires, dans cette scène de remontée à la surface d’une sirène, sous les yeux médusés des deux compères figés comme des murènes.

La couleur bleu très présente dans ce visuel, symbolise les profondeurs de l’océan alors que la tonalité orangée donnée au rose de la couleur de peau, focalise l’attention du spectateur sur un triptyque formé par les deux visages des acteurs et les jambes de l’actrice, qui grimpe élégamment à l’échelle en talons aiguille.

Le reste de l’équipage qui va participer à cette étrange et prometteuse mission, est composée d’Arthur O’Connell, Joan O’Brien, Dina Merrill, Gene Evans, Dick Sargent et Virginia Gregg.

Crépuscule sur l’océan

Réalisé par Joseph Pevney (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette superbe affichette est signée par Constantin Belinsky dans son style graphique si reconnaissable.

Le couple Rock Hudson et Cyd Charisse est représenté en premier plan, au milieu de la composition, à l’ombre d’un cocotier et les pieds dans le sable. La scène représentée ainsi, évoque une dimension passionnelle et dramatique qui confère à ces deux personnages, une attitude grave et intense.

En arrière plan l’océan et le voilier naviguant sur ses flots, confortent l’ambiance marine des mers chaudes, qui émane de cette peinture. Le ciel de coucher de soleil est entouré comme le reste du dessin, par un fond noir qui encercle et nous transporte dans l’intimité de cette scène.

Les couleurs utilisées dans cette affichette, caractéristiques du style de son dessinateur, empruntent des couleurs chaudes rouge, jaune et orangé pour donner de la lumière et inspirer la chaleur des sentiments. Les couleurs plus froides comme le bleu de l’océan et les mauves bordeaux du ciel et de la chemise de Rock Hudson, amènent l’aspect grave et dramatique de la scène. Le blanc des voiles ou des lueurs autours des personnages permet de capter les reflets de lumière.

Le titre emprunte le bleu de l’océan en plein et le blanc du chemisier de l’actrice en contour. Arthur Kennedy et Leif Erickson complètent la distribution de ce film en couleurs.

Tout ce que le ciel permet

Réalisé par Douglas Sirk (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Tout ce que le ciel permet, c’est peut-être à Xarrié de représenter magnifiquement dans cette affiche, les deux portraits de Rock Hudson et de Jane Wyman en clair obscur.

Au delà de la finesse des détails des deux personnages, on note la belle représentation du paysage extérieur à travers la fenêtre, qui redéfinit un cadre dans le cadre en donnant une belle profondeur et une perspective à la composition.

La petite anecdote sur cette affiche se raconte à partir d’un détail sur le logo Universal International en bas à droite. En effet au dessus de celui-ci, se dresse un drapeau qui annonce fièrement le 50ème anniversaire de la firme, qui compte un demi siècle de triomphes « 1912 – 1962 » dans le texte. Ce film étant sorti en 1955, on sent venir l’entourloupe et le micmac temporel sur la datation de cette affiche et on s’apprête à crier AU SCANDALE en cassant tout autour de nous … avant de reprendre gentiment sa remarque et de revenir à un état de léthargie normal lorsque l’on apprend que le film était projeté sur les écrans français en 1963 (source IMDB). Ouf 😉

Agnes Moorehead, Conrad Nagel, Virginia Grey et Gloria Talbott donnent la réplique au grand Rock, dans ce All that heaven allows tourné et annoncé fièrement en couleurs du paradis 🙂

Son seul amour

Réalisé par Jerry Hopper (1955). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de Son seul amour est une beauté de volupté signée par Xarrié.

Dans une ambiance chaude et lumineuse qui emprunte au jaune sa couleur Or, le très beau visage d’Anne Baxter se blottit dans les bras de l’impeccable Rock Hudson. On remarque ainsi la précision donnée aux détails de la chevelure des deux stars et les contrastes nuancés mais visuellement accrocheurs, des couleurs des lèvres ou des yeux des personnages.

Un deuxième duo est représenté par l’artiste en bas à droite, qui pourrait mettre à l’honneur en tenue élégante et parure de bijoux, deux actrices présentent également au casting que sont Julie Adams et Natalie Wood. Comme pour le dessin principal, la couleur rose pastelle de la peau se marie à merveille avec les tons de jaune des vêtements et du marron des cheveux ou des ombres des chevelures dorées.

On peut noter la présence au générique de Carl Bento Reid et William Hopper, dont les noms sont imprimés en couleur taupe au dessous du titre rouge profond.

Le salaire du diable

Réalisé par Jack Arnold (1957). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette très expressive au style si reconnaissable, est signée des initiales CB du  singulier et remarquable Constantin Belinsky.

On retrouve toutes les notes caractéristiques du grand affichiste dans cette peinture captivante. Tout d’abord la composition en trois plans dont le premier représente une scène où un homme aux mains liées en pleine lumière, est emmené sous la contrainte du pistolet d’un cowboy dans l’ombre à gauche, vers un endroit où il ne semble pas souhaiter se rendre 😉

Au second plan, le visage très expressif de Colleen Miller regarde avec de grands yeux perçants et inquiets, la silhouette du cowboy ravisseur.

Le fond rouge et noir est peuplé du visage grave et profond d’Orson Welles qui vient s’impressionner dans un médaillon diffus de couleur bleu-vert en haut et à droite. Son regard est, comme pour la jeune femme et la victime, fixé sur le personnage inquiétant de l’avant scène.

Les polices du titre et des crédits sont bien mises en valeur par des couleurs rouge, jaune ou orangée sur fond noir, qui donnent un contraste subtilement passionné et puissamment incandescent.

La distribution de ce film en Cinemascope compte aussi les acteurs Jeff Chandler, Barbara Lawrence et Ben Alexander.

Rancho bravo

Réalisé par Andrew V. McLaglen (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

James Stewart est à l’honneur sur cette magnifique affiche signée par Guy Gérard Noël.

Tous les symboles du Western sont présents sur cette fresque qui traite de la vie trépidante des garçons-vachers … plus communément appelés cowboys en version originale 😉

On note ainsi le chapeau et le foulard typique des éleveurs de bovins du grand Ouest américain, porté ici par la star du film James Stewart.

La scène, plus technique, qui est représentée au deuxième plan, est celle d’une transhumance de bétail au galop derrière un chariot qui se disloque et se couche sur le côté, sous le coup d’un accident violent. Si violent que le conducteur s’envole littéralement, agrippé aux brides des deux chevaux de tête qui s’emballent.

Un encart en bas à gauche introduit deux personnages, dont un féminin qui semble rassurer un autre masculin, vêtus de costumes typiquement d’époque.

Enfin le titre est gravé en lettres rouges majuscules sur des pancartes en bois, emblématiques de la propriété des pionniers du Far West.

Maureen O’Hara, Brian Keith, Juliet Mills, Don Galloway et David Brian complètent la distribution de ce Western.