USA

La grande escapade

Réalisé par James B. Clark (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour ce film nommé originalement And now Miguel, Boris Grinsson réalise cette affiche à l’ambiance très aventurière.

Le décor est planté dans un paysage montagneux au ciel bleu, tacheté de nuages blancs. La scène dévoile l’attaque d’un aigle sur un agneau blanc protégé dans les bras d’un jeune homme, Miguel. 😉

Cette aventure présentée de façon légère, embarque dans l’aventure Pat Cardi, Michael Ansara et Guy Stockwell.

Les exploits d’Ali Baba

1916

Réalisé par Virgil W. Vogel (1965). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée offre une plongée bleue aux spectateurs dans l’univers des contes des mille et une nuit.

Le ton du film est donné par de multiples symboles qui vont évoquer l’ambiance singulière des exploits du célèbre Ali Baba. En premier, le personnage principal tient une place de choix à côté du titre du film – et donc de son nom -, habillé avec le costume réglementaire de son rôle et brandissant le sabre emblématique dû à sa fonction.

Bien sûr on retrouve aussi la belle princesse en tenue officielle légère de danseuse orientale avec ce qu’il faut de tissu transparent et de pierreries, pour mettre en valeur son grain de peau royal tout à fait exceptionnel vu d’ici.

En bas à gauche, la représentation de cavaliers drapés aux mines austères et harassées par un long voyage poussiéreux dans le désert, contraste avec la volupté et la sensualité de la belle brune précédemment décrite.

Enfin le fameux fond bleu de la composition, représente un combat virevoltant et dynamique à l’épée dans un palais, entre  un duelliste en noir – certainement le méchant – et son adversaire en blanc – on peut penser le héros -, bondissant si fort qu’il sort du cadre.

Les protagonistes de cette aventure sont interprétés par Peter Mann, Jocelyn Lane, Frank McGrath, Gavin MacLeod, Peter Whitney, Frank DeKova,  Greg Morris,  Irene Tsu et Morgan Woodward.

Cinq semaines en ballon

J1339

Réalisé par Irwin Allen (1962). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Voici une farandole bien joyeuse et hétéroclite représentée sur l’affiche du film Cinq semaine en ballon signée par Boris Grinsson.

Le parcours du regard du spectateur dans cette composition est clairement tracé en forme de U par une courbe qui part de l’élément principal, le ballon en haut à gauche, jusqu’au titre en haut à droite. Cet objet volant bien identifié prend le volume dû à son rang et arbore des rayures oranges et bleues du meilleur effet. A sa base une nacelle dorée avec une proue en forme de licorne est surmontée d’un étonnant dôme, qui assure la liaison entre la cabine et la zone de chauffe de l’air de la toile.

Une immense corde attachée à la nacelle sert d’amarres à ce vaisseau volant et serpente dans la partie inférieure de l’affiche jusqu’aux mains des personnages qui tirent gaiement ce lien physique et symbolique. Du singe accroché au filin au dessus de la mêlée, au lion qui termine fièrement la parade, tous les efforts des personnages dont un militaire en uniforme, un gentleman en smoking, une indienne en sari ou encore le cheik au keffieh noir et blanc concourent à rattraper avec une bonne humeur qui se lit par les sourires de certains visages, le ballon en route vers l’aventure.

Le burlesque de cette représentation découle du foisonnement de références culturelles dessinées et de leurs juxtapositions autour des clichés du voyage. On peut noter des détails comme le cactus piquant à souhait, qui sert d’appui au premier homme de la suite ou bien le palmier qui domine l’arrivée du lion dans le dos des protagonistes de l’histoire. Le scénario de ce film inspiré de l’œuvre de Jules Verne compte la participation de Red Buttons, Fabian, Barbara Eden, Cedric Hardwicke, Peter Lorre, Richard Haydn, Barbara Luna, Billy Gilbert et Herbert Marshall. Ne pas oublier le chimpanzé Chester qui a le droit à la place centrale de l’affiche.

L’épée enchantée

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Réalisé par Bert I. Gordon (1962). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affichette pantalon non signée de l’épée enchantée emprunte les symboles les plus emblématiques de l’univers héroïque fantasy.

On retrouve ainsi au centre, le héros vêtu d’une cotte de maille légère et courte 😉 qui brandit fièrement une épée sculptée royale dont la lame étincelante, est illuminée comme animée par la puissance d’un éclair divin.

Lui font face, deux têtes de dragons cracheurs de flammes ainsi qu’un monstre humanoïde aux attributs qui le rapprochent de la famille des satyres. A ce bestiaire s’ajoutent des personnages qui menacent dans la partie en haut à droite, une belle damoiselle à la robe de gente-dame, et un chevalier arrêté par trois sbires de l’homme habillé en rouge qui domine la scène. La quête épique de l’histoire est symbolisée par la route escalier qui mène à un château fort impressionnant à la situation dominante au sommet d’une montagne baignée d’une lumière rouge maléfique.

La distribution créditée sur ce visuel, qui annonce 10 ans avant l’ambiance des illustrations de Donjons et dragons, comprend entres autres :

  • Basil Rathbone (connu pour son rôle de Sir Guy of Gisbourne dans les aventures de Robin des Bois de 1938)
  • Estelle Winwood
  • Gary Lockwood
  • Anne Helm
  • Liam Sullivan

Chut, chut, chère Charlotte

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Réalisé par Robert Aldrich (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’ambiance ténébreuse et électrique de cette affiche plonge le spectateur au cœur de ce thriller mystérieux et sombre.

Cette composition signée par Boris Grinsson, met en scène l’apparition d’une jeune femme en robe de soirée face à un homme qui nous tourne le dos. Les deux personnages sont en contre-jour, positionnés au centre de l’affiche et se détachent sur un fond rouge sang irrégulier sur les bords, qui se termine en gouttelettes étirées.

Les visages des deux stars féminines Bette Davis et Olivia de Havilland surplombent la scène et suscitent une curiosité inquiétante au croisement notamment du regard troublant de Mme Davis. Derrière elles, se déchainent les éléments naturels dans un ciel où les nuages noirs comme la nuit, défient les nuages blancs déchirés par des éclairs ,et annoncent une période de troubles.

Le dernier élément anxiogène est la main flottante à droite qui semble lancer la foudre telle une malédiction, à l’encontre des héroïnes.

La distribution de ce film qui compte Joseph Cotten, Agnes Moorehead, Cecil Kellaway, William Campbell, Victor Buono et Mary Astor, fait apparaître aussi une faute de frappe pour l’anecdote dans la recopie du même nom Henry Farrell comme scénariste et d’après une histoire de, avec un seul « r » dans la première apparition.

La maison du diable

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Réalisé par Robert Wise (1963). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le frisson ne peut que saisir jusqu’au plus profond de son être le spectateur dont le regard innocent se pose sur cette affiche extraordinaire, signée par le maître Roger Soubie.

En effet, l’œil du visiteur est en premier attiré par le visage pure et effrayé de la jeune femme au premier plan, qui fixe avec insistance le danger qui la guette. De la posture de sa tête jusqu’aux détails du dessin de ses yeux et de sa bouche, tous les éléments concourent à traduire la terreur qui paralyse ce personnage et donnent le ton de ce film célèbre réalisé par l’immense Robert Wise.

L’horreur redoutée par la belle, et qui capte toute son attention s’insère judicieusement dans la composition de cette affiche à l’autre bout de son regard. Une main de squelette semble descendre du ciel et pointe l’index de façon menaçante vers sa future victime, en proie désormais à la folie.

Le troisième élément qui capte enfin l’attention, est le décor majestueusement froid et torturé en arrière plan. La demeure, personnage principal du film, est représentée tel un château gothique fait de tours élancées effrayantes et froides, et se dresse au milieu d’une forêt d’arbres décharnés dont les branches frêles et maladives, donnent l’illusion d’une marée informe de mains déformées par la maigreur et le dessèchement, qui s’élèvent plaintivement vers le ciel. Cette vision fantomatique est renforcée par la quasi trichromie de l’affiche, qui emprunte ses effets de formes et de lumière au noir et blanc ainsi que l’impression générale de mort glaciale et de folie, à son bleu profond glacial et inquiétant.

Les principales clés de ce classique du film d’épouvante sont en place, il reste à pousser la porte du cinéma pour entrer, si le spectateur l’ose, dans l’univers fantasmagorique de la maison du diable avec Julie Harris, Claire Bloom, Richard Johnson, Russ Tamblyn et Lois Maxwell (connue en particulier pour son rôle de Miss Moneypenny dans James Bond).

Le secret de l’île sanglante

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Réalisé par Quentin Lawrence (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée, pour le moins verdoyante, nous entraîne dans l’histoire du secret de l’île sanglante !

Elle est composée d’un montage photos de différentes scènes, dont la thématique renseigne tout de suite le spectateur sur le genre militaire de ce film qui compte dans sa distribution : Jack Hedley, Barbara Shelley, Patrick Wymark, Michael Ripper et Charles Tingwell.

L’originalité de ce visuel nait de plusieurs détails remarquables :

  • les couleurs noir et blanc qui servent les photos, sont contrebalancées par la tonalité unique de vert qui omniprésente, suggère une agression oppressante mortelle
  • l’effet de profondeur apporté par le dessin de la route en perspective évoque un chemin d’aventures couvert d’embuches et de soldats 😉
  • enfin le titre qui s’écrit en perspective lui aussi sur la route que les deux acteurs doivent prendre pour entrer dans le scénario

Opération jupons

Réalisé par Blake Edwards (1959). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour la dernière affiche de l’année 2013, comment mieux finir qu’en présence d’un duo mythique d’acteurs Cary Grant et Tony Curtis, sous la direction d’un immense réalisateur Blake Edwards.

Constantin Belinsky signe cette composition simple et efficace, pour servir cette comédie américaine qui va plonger les deux stars dans les profondeurs d’un sous-marin au contact d’une faune bien éclectique.

Le message est très visuel et ne laisse pas de place aux élucubrations autres que vestimentaires, dans cette scène de remontée à la surface d’une sirène, sous les yeux médusés des deux compères figés comme des murènes.

La couleur bleu très présente dans ce visuel, symbolise les profondeurs de l’océan alors que la tonalité orangée donnée au rose de la couleur de peau, focalise l’attention du spectateur sur un triptyque formé par les deux visages des acteurs et les jambes de l’actrice, qui grimpe élégamment à l’échelle en talons aiguille.

Le reste de l’équipage qui va participer à cette étrange et prometteuse mission, est composée d’Arthur O’Connell, Joan O’Brien, Dina Merrill, Gene Evans, Dick Sargent et Virginia Gregg.

Le mort récalcitrant

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Réalisé par George Marshall (1959). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affichette non signée de cette comédie est un montage photos regroupant les acteurs principaux de ce film dont le titre original est The gazebo.

Bien sûr on retrouve dans cette composition, les éléments principaux de ce titre énigmatique aussi bien en français qu’en anglais :

  • le mort qui ne nous apparait pas du premier abord récalcitrant, mais c’est à venir 😉
  • l’oiseau qui fait référence à sa même apparition dans la grande affiche et qui évoque le côté bucolique du fameux pavillon de jardin, Gazebo en anglais, dont l’histoire semble virevolter autour
  • des personnages qui semblent chercher quelque chose ou quelqu’un, avec pour l’un, un casque de mineur, avec pour l’autre une lampe torche
  • l’actrice principale qui se cache derrière le titre sur fond bleu faisant office de porte d’entrée

Outre les deux acteurs principaux Glenn Ford et Debbie Reynolds de la distribution mis en avant en haut de l’affichette, Carl Reiner, John McGiver et Martin Landau vont prêter main forte pour essayer de démêler cette histoire policière mystérieuse.

Phffft!

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Réalisé par Mark Robson (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de cette comédie romantique au nom particulièrement original, est signée par J.M qui emprunte des symboliques de deux genres, pour renseigner le spectateur sur ce qu’il trouvera dans l’histoire du film.

En effet, la situation de mise à la porte d’une Judy Holliday piquée dans son égo, par un Jack Lemmon décidé et ferme, suscite un sourire notamment dans les attitudes exagérées et caricaturales représentées.Les yeux fermés de l’actrice et son regard, clos vers le ciel ;-), sont accompagnés par une démarche proche du pas militaire et contrastent avec la féminité apparente de son élégante posture, perchée sur des chaussures à talons bleues. Jack Lemmon montre le chemin du dehors en ouvrant la porte avec une attitude tellement décidée, qu’il en soulève dans le même mouvement, ses gros orteils comme pour appuyer sa détermination.

Un autre élément qui s’interprète en deuxième lecture, concerne les habits des deux protagonistes. Monsieur porte un pantalon de type décontracté, voir pyjama, qui est de la même couleur et avec les mêmes pois bleus, que le haut, dont la transparence est clairement suggérée ;-), porté par Madame. La signification apparait clairement lorsque l’on s’aperçoit que Monsieur ne porte pas de haut et Madame pas de bas. Alors on en déduit que le même habit est partagé par les deux amants. La précision sur le type d’habillement, soit le pyjama, est apporté par la brosse à dent portée par Judy Holliday, qui est vraisemblablement le reliquat de l’action qu’elle devait effectuer avant le différent qui la mène maintenant à devoir partir précipitamment sous l’interjection tout à fait claire lancée par Jack Lemmon : Phffft.

Outre la scène de ménage se déroulant sous nos yeux, deux autres personnages nous renseignent sur le caractère romantique du film. Les anges sont chacun attachés à un personnage, l’un pour parler en cachette à Madame et l’autre du côté de la porte, pour manifester l’impuissance de Monsieur à pouvoir prendre une autre décision que celle-ci et qui pourrait se verbaliser en regardant vers le ciel, par « C’est comme ça on y peut rien! ».

Enfin, la nuit étoilée au dehors est lacérée par un éclair rose, qui symbolise aussi bien le déchirement amoureux que le caractère houleux de la situation, qui aura besoin de Jack Carson et de Kim Novak pour se dénouer dans de meilleures conditions jusqu’au happy end traditionnel.

Comment l’esprit vient aux femmes

1873

Réalisé par George Cukor (1950). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui ne peut pas être ébloui par cette affiche radieuse signée par le lumineux Boris Grinsson 😉 ?

La composition assez classique, met en avant les trois acteurs principaux du film, Judy Holliday, William Holden et Broderick Crawford.

La belle blonde au centre du triptyque, est représentée assise lascivement en robe de soirée bleue nuit. Les moindres détails de sa tenue sont représentés avec une finesse remarquable, aussi bien dans les plis de sa robe, dans la transparence du voile noir fin laissant deviner sa peau soyeuse et enfin dans la légèreté de la dentelle qui ponctue ses formes. La classe de sa posture est sublimée par son porte-cigarette élégamment enlacé dans sa main droite qui se distingue de sa main gauche appuyée sur deux livres. Les bouquins représentent-ils l’esprit évoqué dans le titre provocateur sur une étiquette rouge et la cigarette une occupation futile ? A chacun de visionner cette comédie pour trouver la réponse à cette question.

Les deux portraits des acteurs américains qui encadrent Judy Holliday, sont baignés d’une lumière jaune, qui laisse apparaitre le bleu de leurs yeux avec un fort contraste de couleurs. Leurs regards sont d’ailleurs tendrement posés sur la star féminine qui peut bicher allègrement entourée par ses deux galants 😉

Bonjour tristesse

J1220

Réalisé par Otto Preminger (1958). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche de Bonjour tristesse signée par Kerfyser est à l’image de son titre, énigmatique et troublante.

En effet, que dire de la première impression qui vient au spectateur qui découvre le dessin de deux corps entrelacés au niveau de la chevelure du portrait principal de la composition. Ce visage de jeune femme, éclairé avec une lumière jaune douceâtre, semble transpercé tel un rideau, un fond noir intense et ainsi offrir un contraste saisissant de lumières et de couleurs, entre les éléments de cette peinture douce amère.

Le regard de l’actrice à moitié masqué dans l’ombre de l’éclairage, parait se perdre inquiet dans le lointain, à la recherche de réponse qu’elle ne trouvera peut-être pas. Ces interrogations sont symbolisées par le dessin supérieur qui se place au niveau du cerveau de la jeune femme et qui peut ressembler à un chapeau au premier abord. Mais en observant mieux, on distingue clairement un ciel bleu, deux paires de jambes nues d’un couple que l’on devine homme et femme, sur une plage avec au loin les couleurs blanches caractéristiques des vagues dans l’océan. La partie rouge à franges à gauche que l’on a pris au premier coup d’œil pour un chapeau, apparait maintenant comme un parasol derrière lequel se cache les amoureux des regards indiscrets. Ce procédé narrative avec ces éléments cachés dans cette peinture, fait évidemment penser aux énigmes enfermées dans les images traditionnelles d’Épinal.

L’histoire de ce film sera-t-il lui aussi plein de sentiments cachés et mystérieux qui guettent dans l’ombre afin de tourmenter Deborah Kerr, David Niven, Jean Seberg, Mylène Demongeot, Geoffrey Horne, Walter Chiari et Juliette Gréco.