Belle actrice

Arabesque

J1331

Réalisé par Stanley Donen (1966). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour quitter en douceur le monde de l’agent secret britannique le plus connu au monde, et avant d’enchainer sur le premier cycle estival de 2014, un détour par cette affiche très colorée à l’ambiance classieuse et glamour s’impose.

En effet, cette affiche non signée de ressortie de ce film, présente Gregory Peck en costume noir – de couleur bleue dans le premier tirage – et cravate rouge, brandir son flingue avec silencieux – d’où la nécessité de frapper sans se faire entendre comme tout bon espion, par exemple, doit le faire – et pointer une cible au dessus du spectateur. Sophia Loren vêtue certainement très légèrement sous son manteau de fourrure – enfin c’est ce que l’on fantasme 😉 – , prend une position tout à fait lascive en regardant fixement dans les yeux du visiteur. Le ton est donné, renforcé par la phrase d’accroche Une éblouissante comédie policière ! … ! et l’on va causer ferme, tirer parfois mais dans une ambiance glamour et légère comme une balle de 38.

Le fond rose apporte la touche finale de volupté, qui permet de mettre en valeur par contraste fort, la typographie noire qui introduit les rôles d’Alan Badel, Duncan Lamont et Kieron Moore ainsi que la musique du très grand Henry Mancini.

Constance aux enfers

J1392

Réalisé par François Villiers (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affichette de cette coproduction franco-espagnole Constance aux enfers est signée par B. Bouy.

Ce montage de photos en noir et blanc des trois acteurs principaux, se fond dans un décor bleu profond peint par l’affichiste, pour mettre en valeur les protagonistes de cette histoire.

Michèle Morgan est bien sûr la vedette de la distribution et illumine de son regard perçant et limpide la composition, en attirant le regard du spectateur. La position de Simón Andreu lové tendrement dans ses bras, met en avant la star du film et évoque une romance entre les deux personnages à découvrir tout au long du scénario.

Enfin, Dany Saval apparait en bas à gauche et fixe le spectateur droit dans les yeux. Elle semble passer la tête dans l’encadrement d’une porte – qui correspond aussi au cadre de l’affichette – qu’elle pousse de sa main. Son attitude interruptive dans la scène, donne l’indication au spectateur que son personnage va probablement venir semer le trouble dans les affaires d’autrui – peut-être même du couple- et ainsi compliquer les plans des autres personnages interprétés par Maria Pacôme, George Rigaud – orthographié Georges avec un s – et Claude Rich.

La mention originale ne racontez pas la fin à vos amis placée en bas et accompagnée d’un élégant et naïf visuel d’index qui couvre une bouche afin de se taire. Silence on tourne !

La femme de paille

1864

Réalisé par Basil Dearden (1964). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Woman of straw – en VO dans le texte SVP – signée par Allard, inspire la classe et l’élégance même, attisées par les flammes de la passion naissante dans la paille.

Quel très belle idée de composition de l’affichiste de sublimer en couleurs la magnifique star féminine du film, l’italienne Gina Lollobrigida, au contact du non moins élégant Sean Connery, incarné dans un décor portuaire baigné comme lui d’une lumière bleutée du plus bel effet maritime.

La couleur de la peau de la belle est rehaussée par la teinte rouge framboise de sa superbe robe de soirée, décolletée à souhait, qui rappelle l’incandescence des flammèches d’un feu débutant à partir du titre jaune paille du film.

Au deuxième plan, se fondant dans le décor de façon quasi fantastique, le beau Sean Connery se penche délicieusement pour embrasser l’actrice sur la joue comme subjugué par sa beauté. Son attitude, trahie par la fermeture de ses yeux, inspire la séduction et rappelle au spectateur, d’autres personnages incarnés récemment par l’acteur comme celui d’un agent secret en smoking et papillon noir amateur de champagne et de belles femmes ;-).

La baie et son port représentés en fond seront le théâtre de ce thriller qui s’annonce torride, où évolueront les personnages interprétés par Ralph Richardson, Alexander Knox, Johnny Sekka et Laurence Hardy entres autres.

Un compte à régler

Réalisé par John Gilling (1960). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Une blonde plantureuse en robe rouge de soirée rampe sur le sol pour atteindre un téléphone sous la menace des pistolets de deux hommes : telle est cette affiche composée par l’excellent Jean Mascii.

La tension est perceptible dans ce visuel très expressif, qui met en avant la superbe Jayne Mansfield. La composition de cette affiche entoure de façon oppressante la future victime sexy à souhait, dans un triptyque formé par le téléphone blanc – l’échappatoire possible -, les jambes et les mains armées de deux hommes l’un en costume bleu et l’autre en marron – les oppresseurs – qui apparaissent chacun dans l’encadrement d’une porte.

L’ambiance sombre qui règne dans la pièce du crime est parsemée de lumières vives qui proviennent de l’extérieur et qui rentrent par les deux portes empruntées par les tueurs. L’expression terrifiée et désespérée de l’actrice, au centre de la représentation et des convoitises, attire l’attention du spectateur à venir assister en voyeur, à la scène dramatique évoquée par cette affiche.

Anthony Quayle, Carl Möhner, Peter Reynolds, Barbara Mullen, Robert Brown, Percy Herbert, Dermot Walsh et Patrick Holt complètent la distribution de ce film nommé en version originale The challenge.

Barbarella

1862

Réalisé par Roger Vadim (1968). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le visuel exceptionnellement spatial de cette affiche anonyme, est extrêmement célèbre et recherché en particulier, par une horde de collectionneurs ou d’amateurs du genre Space Opera en maillot de bain court et bottes de mousquetaires à talons.

Le format panoramique de la composition donne une impression d’écran large et ainsi d’espace infini où progressent différents personnages tous plus atypiques les uns que les autres.

On retrouve au premier plan l’héroïne interprétée par la délicieusement sexy Jane Fonda, dont les formes sont mises en valeur par une tenue futuriste très légère pour les vols spatiaux, mais qui semble ne pas lui poser de problème de frisson dans ce panorama immense, venté – animant ses cheveux – et froid.

La surface de la planète sous ses pieds est parcourue par :

  • une autre dame borgne aux cheveux longs dans une tenue noire juste au corps, qui tient dans ses mains un fouet long et ferme
  • un spationaute barbu et moustachu à souhait qui court vers la précédente femme
  • un guerrier en costume orange des plus classieux
  • un ange blondinet avec de grandes ailes blanches et un pagne habilement porté pour cacher son sexe angélique

Une fusée immense et rouge est en train de bruler après son crash sur cette astre, qui fait face à la planète Terre que l’on reconnait par le dessin des côtes du continent américain en arrière.

Les polices de caractères utilisées embrassent la thématique spatiale notamment dans l’annonce de l’actrice principale Jane Fonda et dans le titre, mais aussi en noir très gras pour énumérer le casting qui compte entres autres : John Phillip Law, Marcel Marceau, David Hemmings, Ugo Tognazzi, Serge Marquand et Anita Pallenberg.

Les exploits d’Ali Baba

1916

Réalisé par Virgil W. Vogel (1965). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette non signée offre une plongée bleue aux spectateurs dans l’univers des contes des mille et une nuit.

Le ton du film est donné par de multiples symboles qui vont évoquer l’ambiance singulière des exploits du célèbre Ali Baba. En premier, le personnage principal tient une place de choix à côté du titre du film – et donc de son nom -, habillé avec le costume réglementaire de son rôle et brandissant le sabre emblématique dû à sa fonction.

Bien sûr on retrouve aussi la belle princesse en tenue officielle légère de danseuse orientale avec ce qu’il faut de tissu transparent et de pierreries, pour mettre en valeur son grain de peau royal tout à fait exceptionnel vu d’ici.

En bas à gauche, la représentation de cavaliers drapés aux mines austères et harassées par un long voyage poussiéreux dans le désert, contraste avec la volupté et la sensualité de la belle brune précédemment décrite.

Enfin le fameux fond bleu de la composition, représente un combat virevoltant et dynamique à l’épée dans un palais, entre  un duelliste en noir – certainement le méchant – et son adversaire en blanc – on peut penser le héros -, bondissant si fort qu’il sort du cadre.

Les protagonistes de cette aventure sont interprétés par Peter Mann, Jocelyn Lane, Frank McGrath, Gavin MacLeod, Peter Whitney, Frank DeKova,  Greg Morris,  Irene Tsu et Morgan Woodward.

Histoires extraordinaires

1920

Réalisé par Federico Fellini, Louis Malle et Roger Vadim (1968). Toutes les informations sur ce film sur imdb

L’affiche du film Histoires extraordinaires, magnifique et haute en couleurs, est signée par Allard dans son style propre si reconnaissable.

Cette affiche se construit autour du titre du film et de la référence à Edgar Allan Poe, inclus dans un cartouche central aux contours évanescents de style art nouveau.

Sur une colonne centrale sur fond clair, la distribution des acteurs, les réalisateurs puis les autres mentions cinématographiques, induisent une limite imaginaire entre les personnages joués par Brigitte Bardot, Alain Delon et Terence Stamp représentés sur la gauche et celui interprété par Jane Fonda isolé dans la partie droite.

L’arrière plan de l’affiche très coloré et peint en matière brute, est torturé et agressif par l’utilisation bien à propos de rouges vifs, de jaunes or ainsi que de bleus profonds qui donnent une impression visuelle forte. La richesse des toilettes de ces dames ainsi que la beauté des acteurs, apportent une esthétique tout à fait remarquable à cette représentation intrigante et pleine d’attraits qui invite le spectateur à pousser les portes du cinéma.

Françoise Prevost, James Robertson Justice, Peter Fonda, Carla Marlier, Philippe Lemaire et Serge Marquand sont aussi crédités sur cette affiche, tout aussi extraordinaire que les histoires qui y seront contées.

Matango

J1308

Réalisé par Ishirô Honda (1963). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affiche italienne au format locandina signée par Casaro, est exceptionnelle par bien des aspects et se distingue par l’accord parfait entre l’ambiance végétale du dessin et les traces d’humidité et de moisissure d’origine de l’objet, laissées délibérément en l’état infecter les parties blanches.

Matango écrit en rouge vif est sous-titré Il mostro qui, même sans grande notion d’italien, caractérise certainement la beauté et la tendresse du personnage principal, fort banal de l’histoire. Son corps à l’allure humanoïde est recouvert d’une peau de champignons aux couleurs sombres indéfinies et est coiffé d’une tête en forme de cèpe géant verdâtre peu appétissant en l’état.

Il tient dans ses bras, terminées par des mains à au moins quatre doigts visibles, une délicieuse victime humaine à la plastique beaucoup plus travaillée qu’un champs de mousserons. La belle blonde est affublée d’une magnifique robe rouge, tenez encore du rouge !, qui devait être fort saillante avant qu’elle subisse des traitements si indélicats que son aspect ne puisse maintenant plus que couvrir les parties les plus réduites de sa peau frissonnante. Sa position corporelle dans les griffes, ou lamelles en l’occurrence, de la bête mycologique nous suggère en même temps son désir de s’enfuir pour échapper à un triste sort assuré, et l’attitude cinématographique classique lascive de l’héroïne sexy qui va attirer les foules masculines vers ce film de genre. On peut ainsi rapprocher ce visuel d’autres dans le même esprit comme Schlock, Dans les griffes de la momie ou Dunwich horror, mais aussi Les monstres de la mer et Dracula 73.

Il faut bien dire que l’environnement végétal qui entoure ce couple improbable vire au fantastique en particulier avec le bas évanescent du dessin et n’augure par son obscurité, rien de positif pour l’avenir de la jeune demoiselle. Il faut souhaiter bonne chasse dans les bois à Hiroschi Koizumi, Kumi Mizuno, Akira Kubo et Kei Satik.

La maison du diable

1069

Réalisé par Robert Wise (1963). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Le frisson ne peut que saisir jusqu’au plus profond de son être le spectateur dont le regard innocent se pose sur cette affiche extraordinaire, signée par le maître Roger Soubie.

En effet, l’œil du visiteur est en premier attiré par le visage pure et effrayé de la jeune femme au premier plan, qui fixe avec insistance le danger qui la guette. De la posture de sa tête jusqu’aux détails du dessin de ses yeux et de sa bouche, tous les éléments concourent à traduire la terreur qui paralyse ce personnage et donnent le ton de ce film célèbre réalisé par l’immense Robert Wise.

L’horreur redoutée par la belle, et qui capte toute son attention s’insère judicieusement dans la composition de cette affiche à l’autre bout de son regard. Une main de squelette semble descendre du ciel et pointe l’index de façon menaçante vers sa future victime, en proie désormais à la folie.

Le troisième élément qui capte enfin l’attention, est le décor majestueusement froid et torturé en arrière plan. La demeure, personnage principal du film, est représentée tel un château gothique fait de tours élancées effrayantes et froides, et se dresse au milieu d’une forêt d’arbres décharnés dont les branches frêles et maladives, donnent l’illusion d’une marée informe de mains déformées par la maigreur et le dessèchement, qui s’élèvent plaintivement vers le ciel. Cette vision fantomatique est renforcée par la quasi trichromie de l’affiche, qui emprunte ses effets de formes et de lumière au noir et blanc ainsi que l’impression générale de mort glaciale et de folie, à son bleu profond glacial et inquiétant.

Les principales clés de ce classique du film d’épouvante sont en place, il reste à pousser la porte du cinéma pour entrer, si le spectateur l’ose, dans l’univers fantasmagorique de la maison du diable avec Julie Harris, Claire Bloom, Richard Johnson, Russ Tamblyn et Lois Maxwell (connue en particulier pour son rôle de Miss Moneypenny dans James Bond).

Le miroir aux alouettes

1773

Réalisé par Vittorio Sala (1959). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Cette affichette signée par Publicité J. Fourastié est une composition qui mélange des photos avec une partie dessinée.

Ainsi le fond de l’affiche représente en peinture un paysage balnéaire, qui donne la part belle à des bateaux blancs qui voguent sur la grande bleue. Des créatures de rêves en maillots de bain fin 1950 😉 se pavanent en photo noire et blanche, sur un ponton de bord de mer.

Trois autres personnages sont représentés en montage photos au premier plan, dont un très beau portrait d’un homme à la casquette, qui toise le spectateur avec une cigarette au bec. Le duo torride qui occupe la partie basse de l’affichette est allongé sur des serviettes et sont en train de se sécher au soleil, après très certainement un bain intense qui est trahi par la posture collée serrée et les expressions des visages des deux protagonistes.

La distribution de cette comédie franco-italienne compte notamment Alberto Sordi, Rita Gam, Elsa Martinelli, Lorella De Luca, Giorgia Moll et Georges Marchal.

Jours d’amour

J1173

Réalisé par Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona (1954). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Pour la 700ème affiche publiée sur ce site, l’accent est mis sur le plus beau sentiment qui fait tourner le Monde : l’Amour 🙂

En effet quoi de plus beau que ces deux visages amoureux qui se serrent l’un contre l’autre ? L’affiche n’est pas signée, mais l’on reconnait l’école italienne dans ce dessin d’une précision magnifique et qui jouit de couleurs très réalistes, certainement issu d’une photo du tournage.

L’union des productions italienne, Rome et française, Paris, augure évidemment une doux charme romantique qui sera sublimé sur la pellicule à jamais par le procédé Ferraniacolor, bien connu des amateurs de rareté cinéphile comme on les aime.

Comme dans une farandole de la Comédia del Arte, Giulio Cali’, Pina Gallini, Renato Chiantoni et Lucien Gallas dansent et virevoltent autour de ce duo amoureux de stars pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Comment l’esprit vient aux femmes

1873

Réalisé par George Cukor (1950). Toutes les informations sur ce film sur imdb

Qui ne peut pas être ébloui par cette affiche radieuse signée par le lumineux Boris Grinsson 😉 ?

La composition assez classique, met en avant les trois acteurs principaux du film, Judy Holliday, William Holden et Broderick Crawford.

La belle blonde au centre du triptyque, est représentée assise lascivement en robe de soirée bleue nuit. Les moindres détails de sa tenue sont représentés avec une finesse remarquable, aussi bien dans les plis de sa robe, dans la transparence du voile noir fin laissant deviner sa peau soyeuse et enfin dans la légèreté de la dentelle qui ponctue ses formes. La classe de sa posture est sublimée par son porte-cigarette élégamment enlacé dans sa main droite qui se distingue de sa main gauche appuyée sur deux livres. Les bouquins représentent-ils l’esprit évoqué dans le titre provocateur sur une étiquette rouge et la cigarette une occupation futile ? A chacun de visionner cette comédie pour trouver la réponse à cette question.

Les deux portraits des acteurs américains qui encadrent Judy Holliday, sont baignés d’une lumière jaune, qui laisse apparaitre le bleu de leurs yeux avec un fort contraste de couleurs. Leurs regards sont d’ailleurs tendrement posés sur la star féminine qui peut bicher allègrement entourée par ses deux galants 😉